Je me suis penchée au lac des mots
où les cygnes faisaient le gros dos
Ils ne voulaient pas me livrer tout
tout de suite
je ne pouvais grimper
sur leurs ailes fragiles,
et leurs becs tenaient le pain
dont j'étais affamée !
Alors j'ai appris à pêcher
les miettes qu'ils laissaient glisser,
des fragments d'un idéal insaisissable
qu'eux seuls connaissaient ...
Je les mirais comme un puzzle qui s'assemble
celui, interminable,
d'une compréhension totale,
d'une fusion dans le sens ...
et les beaux cygnes,
narquois et cléments,
m'offraient leurs danses
Une colombe s'est envolée
ainsi qu'une fée vers la céleste jarre renversée
d'un large incertain ...
ses ailes aux écailles de lunes avaient goûté
au drame à la saveur inéclose du matin
La Statue de la Poésie est un attelage
aux rênes d'éther
cavalant dans les paysages
nouveaux et ancestraux
les sphères astrales
où la chair devient chimère,
la spirale du coeur
puis le Colisée des pages
Ses chevaux sont d'esprit
- et son carrosse d'âme
demeure relié au tout
roulant sans pesanteur
dans l'encre qui glisse -
piaffant, éternels,
dans le recueil imprimé
Et si les chevaux se couchent
le soir, avec le soleil,
certains, dans l'ombre vespérale
restent debout, tels des espoirs
qui ferment les yeux
et encore voyagent.
La Statue de la Poésie coiffée de
grappes de soleil vert mordoré
et de feuilles de vignes de dentelle
est une Madone blanche
blanche comme la pluie d'un cristal de lait,
la larme du flocon,
blanche telle l'écume du vol du faucon
elle danse
en Basket d'améthyste attirée par la lune
longiligne telle une vague
qui surplombe la mer ainsi qu'un plongeon
ne connaissant début ni fin
éternelle alliance
toupie composée de compassion
elle est la crème des astres de douceur
la mélopée franche de
son regard fixe mon coeur
d'une hypnose en éclosion de mains
omniprésentes qui me câlinent
Subtile et céleste rosée des nuages
elle s'est émancipée depuis toujours
des pensées humaines et voyage
dans leurs méandres et leurs rivages
faisant naître des mélodies de leurs cendres
déposant le baiser divin
aux lèvre infinies et diluviennes
elle est la demeure invisible du lotus
son sein est béni de perles de lumière
le lever diaphane et l'étincelle
de toutes nos nuits
elle est la marmoréenne rose brûlante
Je ne voudrais déranger le Silence
ses bottes de fusée au ralenti
les lignes de ce vertical et horizontal ami
ni ses rondeurs de douces et crémeuses frénésies
je voudrais le rencontrer par la blanche féérie
du papier qui se laisse glisser dans un songe
et l'offrir en pétales d'un origami
qui contiendrait un lotus de nacre ravi
Donne moi ta main
ô silence mystique
déchirant la pâleur des voiles
la sublimant jusqu'au calme lacté
où les ecchymoses émotionnelles ont fleuri
jardin de mille merveilles de nuit
où les roses solaires des êtres se bercent
sous la réflexion jamais vulgaire des étoiles
La Poésie est une cloche qui tinte sans fin
aux oreilles des sourds
et les coulisses d'un univers
qui se redécouvre
que les flacons des pétales de l'âme
soient ouverts sans briser
le Silence de leurs flammes
La place des mots
est dans le dôme du cristal
des mains de l'âme
dans l'oeil qui voyage
au sein du coeur
des ses pétales sages
d'offrande en pulsation
Elle s'anime en une femme
de colliers de bourgeons et de pyramides
embellissant la demeure
de cette heure
de l'incarnation
et dans une larme en flamme
d'invocation de bonheur !
qui se grave sur la page éternelle
de toute l'humanité
Les étoiles contemplées
depuis la terrasse ocre surplombant la mer
de la magie d'un langage conféré aux pierres
nous voudrions de même admirer
son visage constellé
à l'abri dans nos demeures de rêves
mais son souffle est un éclair si puissant
que nous succombons sans fin
à une chute jusqu'à son voilier marin
La Poésie est une cloche qui tinte sans fin
aux oreilles des sourds
et les coulisses d'un univers
qui se redécouvre