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Françoise Rose (Traducteur)
EAN : 9782264054036
448 pages
10-18 (07/04/2011)
3.85/5   41 notes
Résumé :

En ce jour de printemps 1979, la ville de Rivière-Fangeuse se prépare à l'exécution de Gu Shan, une ancienne garde rouge devenue dissidente. Pour ses parents et les quelques habitants écoeurés par cette ultime injustice, plus rien ne sera comme avant. Sous l'oeil omniprésent du Parti, contre la terreur ordinaire dans la Chine postmaoïste, ils tentent de modifier la trajectoire imposée.

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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Un beau jour de printemps est un livre beau, fort et pudique sur la vie et la société chinoise. A plusieurs reprises, j'ai vérifié l'époque où se passaient les événements qui y sont décrits. 1979. Après ma naissance. En refermant le livre, je me suis dit que j'avais quand même sacrément de la chance d'être née en France.
Pour en revenir à Un beau jour de printemps, ce livre est porté par l'écriture précise et impartiale de l'auteure (et de sa traductrice). Sans emphase ni effet de style, elle nous immerge dans le petit village de Rivière Fangeuse, nous introduit auprès de ses habitants, tisse des liens entre eux, nous fait partager le cours de leurs pensées et leur mode de vie, et effleurer du doigt les conséquences du régime politique encore en oeuvre en Chine. Sans éclats, sans pamphlet, sans jugement, Yiyun Li nous livre des tranches de vie, des personnages dont on se dit qu'on pourrait les reconnaître dans la rue si on les croisait. Elle ne dénonce pas, elle témoigne, sans jamais tomber dans la facilité. Il en ressort un livre coup de poing délivré sans violence, et dont la conclusion est que ceux qui vivent là-bas ont une pilule bien amère à avaler. Mais qu'ils n'ont d'autre choix que de l'avaler.
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La fin des années soixante-dix, quelque part dans une province chinoise rurale, pauvre et crasseuse. Tout est régenté par la « parti », les moindres faits et gestes des uns et des autres sont épiés par une population aux abois, par des agents infiltrés dans toutes les couches de la société. Les gens sont pauvres, et, pour la plupart, n'ont pas vraiment d'autres priorités que de trouver pitance pour la journée.

C'est dans cette atmosphère si particulière, que Gu Shan, une ancienne garde rouge devenue dissidente, est exécutée simplement pour avoir douté de la doctrine. le parti sait se montrer intransigeant à l'égard des « traitres », il a aussi l'art et la manière d'étouffer dans son oeuf toute attitude qui pourrait s'avérer dangereuse en attirant l'attention du peuple, en créant de l'agitation.

Pourtant, ce jour là, c'est tout le contraire qui va se produire, une résistance populaire semble petit à petit s'organiser, sous l'impulsion de la mère de Gu Shan, morte de chagrin. Certains villageois vont alors prendre conscience des injustices dont ils sont victime, des inégalités qu'ils subissent au quotidien… le mouvement est en marche, même certains éléments de la presse commencent à s'identifier aux velléités de révolte du mouvement. Il y a des hésitations au parti, jusqu'à Pékin, des têtes vont tomber ? Les prémices d'une démocratie risque-t-elle de souffler sur les provinces chinoises ? de quoi troubler les esprits, comme une gentille pagaille spirituelle. Espérer, croire en un avenir meilleur…

Pas pour longtemps, on saura reprendre la main à temps en haut-lieu, et la formidable machine à détruire toute conscience personnelle parviendra à se remettre en marche, avec l'aide de bras endoctrinés et aveugles qui écraseront tout ceux qui tenteront de résister.

Un triste récit, qui laisse bien peu de place à l'espoir. le lecteur nage en eau trouble au milieu d'une galerie de personnages rongés par la misère et faim et qui n'a d'autre espoir que de subir et subir encore le joug d'une doctrine marxiste pourtant si certaine de ses bienfaits.
Lien : http://testivore.com/un-beau..
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Le printemps 1979 commence avec l'exécution de Gu Shan, une ancienne garde rouge. Ses parents essayent de comprendre comment leur enfant a pu devenir cette dissidente. En prenant pour point de départ cet événement, l'auteur nous fait suivre Nini, jeune fille, ainée de sa famille rêvant d'une vie meilleure, Bashi, jeune homme un peu simplet, Kai, Tang et d'autres…
Le Parti occupe une grande place dans la vie de ces personnes. Tout est contrôlé, personne n'est libre de ses actes. Yiyun Li parle de la misère humaine, de la solitude, de la famille à travers ses personnages. Chaque homme, femme, enfant, est dépeint de façon rigoureuse. Je me suis retrouvée au coeur de cette ville, connaissant personnellement chacun de ses êtres. Un roman sombre, mais une écriture limpide et poignante, qui montre l'absurdité d'un tel système.
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Une bombe ! On a beaucoup dit et écrit sur la Chine, surtout depuis les massacres de la place Tian'anmen, survenus à Pékin en 1989. Pourtant, la grogne faisait rage déjà depuis longtemps, et parfois loin de la capitale. Dans ce roman de Yiyun Li, magnifié par la traduction de Françoise Rose, nous sommes dans une petite ville de province, peu après la chute de la "bande des quatre", commandée par la veuve de Mao Zedong. Après les ravages de la "révolution culturelle", les aspirations à la démocratie se font jour même dans les endroits les plus reculés de l'empire. À l'occasion de la condamnation à mort de la jeune Gu Shan, une ex-garde rouge qui a osé critiquer le régime et demander pardon pour les atrocités qu'elle avait commises au nom de sa foi communiste, les consciences des villageois vont se réveiller. Pendant ce temps, dans la capitale, une lutte se joue entre deux clans opposés. Tel est l'arrière-plan de cette vaste fresque, qui peint le quotidien pour atteindre à l'universel. Les personnages sont nombreux, qu'il s'agisse de Nini, la jeune infirme avide d'amour, du professeur Gu, qui confond encore lâcheté et sagesse, de Kai, l'artiste à la voix d'or au service du Parti, de Kwen, Bashi, et tant d'autres, tous aussi attachants les uns que les autres. le temps de la lecture, nous vivons pleinement en compagnie des acteurs principaux du drame qui va se nouer. L'écriture est simple, sans artifices, il s'agit avant tout d'un témoignage, brutal, sur les ravages d'une pensée politique érigée en système mafieux.
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Ce livre m'a captivé. La justesse des personnages dans leur complexité face une vie qui semble toute tracée dictée par le politique. Rien n'est évidence, chacun se remet en question dans le tourbillon d'une vie quotidienne à gérer au sien d'un pays dur et impitoyable. Des envies de changement, une jeunesse en quête de nouveau et surtout d'expression, de révolte le besoin des autres entraver par la méfiance et la peur. L'intolérance et la générosité entremêlées. L'horreur d'un régime qui contrôle tout et récupère la moindre parcelle d'espoir pour la retourner contre ses porteurs de nouvelles aspirations.
Ce livre mérite effectivement le qualificatif de magistral ! Auteur à suivre pour ma part

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critiques presse (1)
Lexpress
09 juillet 2011
Un roman à la Kadaré, qui démonte remarquablement les rouages de la machine totalitaire post-maoïste.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Une enfant qui entrevoit pour la première fois le côté obscur de la relation entre ses parents est obligée d'entrer dans le monde des adultes, souvent contre sa volonté, tout comme elle avait été jadis expulsée de la matrice pour voir le jour.
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Elle avait cité le vieux diction selon lequel les trois pires calamités que l'on pouvait connaître dans la vie, c'était de perdre ses parents quant on était encore enfant, perdre son conjoint à la fleur de l'âge, et perdre un enfant quand on était vieux.
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Les erreurs de l'élève sont dues à l'incompétence du maître, répondit le professeur, citant un vieil adage. La faute d'un enfant est celle du père.
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un enfant qui perdait ses parents devenait orphelin, une femme qui perdait son mari devenait veuve, mais il n'existait pas de terme s'appliquant aux parents qui perdaient leurs enfants. parents ils avaient été, parents ils resteraient jusqu'à la fin de leur vie.
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Mais qu'est-ce que la révolution, sinon une façon systématique pour une partie de l'espèce humaine d'en dévorer l'autre ?
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Vidéo de Yiyun Li
Yiyun Li - Plus doux que la solitude .Yiyun Li vous présente son ouvrage "Plus doux que la solitude" aux éditions Belfond. Rentrée littéraire automne 2015. Traduit de l'américain par Françoise Rose. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/li-yiyun-plus-doux-que-solitude-9782714451071.html Notes de Musique : Poison by Quaro. Free Music Archive. www.mollat.com Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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