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EAN : 9782343190280
146 pages
Editions L'Harmattan (02/01/2020)
4.11/5   19 notes
Résumé :
Arthur, Max et Félicien sont trois jeunes amis qui vont devenir adultes. Au coeur de la nouvelle France subvertie par les réseaux sociaux et la téléréalité, ils évoluent de la vie d'artiste à la vie " raisonnable ", chacun à sa manière.
Miroir acide des ravages d'Internet sur notre jeunesse, À côté est un roman nécessaire qui met en lumière la marginalité du monde de l'Art et les plaies du présent. Benjamin Rosenberg dessine avec sensibilité les contours d'u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Arthur, Max, Félicien, Alex, John et bien d'autres ; une collection de jeunes hommes, pas encore tout à fait adultes, à la recherche de leur avenir. En attendant une éventuelle réussite professionnelle ou un hypothétique succès artistique, ils entretiennent leur instabilité dans des sorties festives où drogues et alcools, dont ils pensent maîtriser leur consommation, circulent à foison.
Jeux vidéo, séries télévisées et réseaux sociaux les occupent entre deux soirées de fête.

Cette introduction, volontairement très partiale, montre mon irritation à la lecture de ce roman. Ce serait ça la génération Y : des fêtards sans limites, égoïstes et imbus d'eux-mêmes, avides d'une réussite qu'ils voudraient facile car ne se donnant pas les moyens de l'atteindre, et franchement très machistes (à part Teresa, la pianiste qui émeut "le jeune homme", où sont les femmes dans ce roman ?) ? Voilà qui ne fait pas rêver, et qui heureusement me paraît fortement en écart avec ce, et ceux, que j'ai pu rencontrer...
Certes, j'admet que cela puisse être représentatif d'une part des jeunes actuels, ceux qui ont perdu, volontairement ou non, leurs repères. Mais cela ne représente ni la majorité de la jeunesse, ni la part de celle-ci qui n'a jamais eu de repères, ou très peu, et dont le sort me paraît autrement plus dramatique.
Alors quand je lis en quatrième de couverture que ce roman "met en lumière la marginalité du monde de l'Art et les plaies du présent", j'ai envie de crier au foutage de gueule ! Quelques exemples pris dans une minorité ou une marginalité ne feront jamais une généralité... Quelle prétention à vouloir montrer le contraire !
Dommage, car l'écriture est originale et intéressante. Mise au service d'une autre ambition, par exemple un roman sur la marginalité de jeunes bobos qui ont largué les amarres, cela aurait pu produire un ouvrage très intéressant. Là, le résultat m'apparaît seulement désolant...

Je remercie Lecteurs.com de m'avoir fait découvrir l'auteur et le roman.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Roman étonnant et touchant sur la jeunesse et le Paris bobo d'aujourd'hui: on suit trois jeunes amis assez sensibles qui entrent dans le monde du travail.
On sent une critique envers cette jeunesse toujours dans l'excès de quelque manière que ce soit : les yeux toujours rivés sur leurs écrans et soucieux de l'image qu'ils vont donner sur les réseaux sociaux, les abus de prises de drogues en discothèque, la superficialité de leur mode de vie. En parallèle, le roman décrit des jeunes à la fois ouverts sur le monde qui les entoure et curieux de découvrir les autres.

Cet ouvrage comblera les amoureux de musique classique car l'un des protagonistes en est dingue. Il va à des concerts et on suit souvent ses sensations lorsqu'il écoute un morceau sur son mp3. Je ne suis pas spécialement sensible à ce type de musique mais j'admets que l'auteur nous transporte bien dans ce monde.
L'auteur décrit avec réalisme et discernement la jeunesse d'aujourd'hui, il met aussi en garde contre ses maux.
Un bel aperçu social, dommage qu'il soit si court.
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Super livre découvert via www.lecteurs.com. On y suit deux artistes d'environ 25 ans qui vont laisser de côté leur art pour prendre un métier alimentaire afin de n'être dépendants de personne. On comprend, ici, la précarité actuelle des artistes et l'auteur mène une réflexion intéressante au sujet des artistes méconnus: faut-il persister à pratiquer son art ou à écrire ses romans (l'un des personnages est écrivain) à temps plein ou, en attendant que ça marche, il est préférable d'avoir un "vrai métier" ? L'un des personnages n'a pas le choix que de prendre un vrai métier (ses parents n'ont pas les moyens de l'aider), l'autre décide par lui-même de s'émanciper financièrement (il en a assez de déprendre de son copain et de sa mère).
On y suit aussi un troisième jeune, assez solitaire et passionné de musique classique qui, lui, cherche une raison à l'existence humaine. Il mènera une quête de sens qui le mènera jusqu'en Inde.
Ce roman fait réfléchir et dresse un portrait de notre société à l'ère des réseaux sociaux.
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L'auteur décrit ici bien le paradoxe de la jeunesse occidentale : une tendance à l'ouverture d'esprit (tolérance à l'égard d'autrui notamment les migrants, les gays) en s'accompagnant pourtant d'une stagnation intellectuelle (lésarder des heures devant de la téléréalité en fumant du cannabis, développer sa superficialité, et donc s'éloigner de l'authenticité, via les réseaux sociaux).
Le style est fluide, précis et sans prétention. La forme est intéressante avec une mise en abyme et une symétrie entre les deux histoires (je n'en dis pas plus...).
Il y a aussi une dimension sartrienne avec l'histoire d'Arthur (la petite trentaine) qui cherche un sens à sa vie. Quel est finalement le sens de notre existence, pourquoi nous levons-nous tous les matins ? Arthur finit par comprendre que l'art et les autres représentent une source de bonheur inaltérable. le sens de sa vie se situe là.
La fragilité des personnages secondaires est intéréssante comme métaphore de notre vulnérabilité : une jeune femme atteinte de synesthésie (je ne connaissais pas ce syndrome), une migrante burundaise forcée à se marier, un sdf désespéré par la disparition de la femme qu'il aime, un homme indien loin de ses enfants et sa femme restés à la campagne.
Ce roman est une description du Paris jeune et bobo, une incursion dans la tête d'un jeune de 25, 30 ans. Une réussite.
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J'ai découvert cet auteur par le biais de Marie Darrieussecq (mon libraire à qui je fais aveuglement confiance m'a dit que vu que j'adorais Darrieusecq, ce livre me plairait). J'ai été un peu déçue bien que ce roman ai des atouts : au niveau sociologique, l'auteur pousse son travail jusqu'au bout et je reconnais qu'il comprend et connaît bien la réalité des personnages (des bobos trentenaires). On est dedans, on y croit et la plume est précise et soignée, à ce niveau-là rien à redire et, effectivement, dans le travail de recherche et la minutie du style, il y a une ressemblance avec Darrieussecq (sûrement l'un des modèles de l'auteur).
Par contre niveau histoire je me suis ennuyée ferme: pas d'intrigue! On suit deux jeunes artistes dont l'un trouve un sens à sa vie en rencontrant des miséreux en Inde et l'autre en se prenant un travail alimentaire tant qu'il ne vivrait pas de ses peintures. Dans la deuxième partie du livre, on suit un jeune écrivain qui décide de devenir commercial avant de vivre de son art (j'ai compris qu'il y avait un parallèle avec l'artiste). Sinon, rien d'autre ! Pas d'intrigue, on suit juste ces jeunes qui mûrissent, et c'est tout... Sentiment mitigé donc, en même temps original et ennuyeux.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Toutes les places de l'église Saint-Julien-le-Pauvre étaient occupées. Teresa Czekaj arriva d'un pas pressé, même brutal. Elle salua, s'assit au piano et se mit à jouer une mazurka, puis deux, trois et quatre. La première fut rapide et gaie, les morceaux suivants s'enchaînèrent dans une tristesse croissante. La Pologne avait été heureuse avant le mois de novembre 1830, les gens avaient vécu, s'étaient amourachés, avaient souffert, s'étaient sentis atrocement seuls ; ils étaient demeurés prisonniers de l'Empire russe mais avaient été relativement libres, soumis mais relativement libres. La liberté, c'est souvent le brouhaha du monde, le faste et l'apparat, l'accomplissement par le paraître, la première mazurka.
Ensuite avaient surgi l'insurrection et la guerre, la douleur de la violence et de la mort, les deuxième et troisième mazurkas. Elles s'articulaient de manière énergique, de courts mouvements, des petites touches rapides et sautillantes entre les balles, la résistance s'organisait, des Polonais se battaient entre les projectiles de plomb.
Enfin étaient survenues la victoire finale russe en 1831, la mélancolie de la défaite souverainiste mais aussi la culpabilité pour Chopin de vivre hors de sa mère patrie, plus que jamais soumise à l'Empire russe, la quatrième mazurka.
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Dans les rues animées à la bordure des neuvième et dixième arrondissements, les quatre amis croisèrent de multiples bandes de quatre à cinq personnes, parfois même des couples, les yeux rivés sur leur smartphone à la recherche de Pokemons. De temps à autre, ils effectuaient sur l'écran un mouvement de bas en haut avec le pouce pour capturer l'une de ces créatures virtuelles. John ne put s'empêcher de saisir son téléphone et d'ouvrir l'application Pokemon Go, il devait
y avoir un Pokemon rare dans les environs. Un pikachu ! s'écria-t-il. Normalement, il est introuvable ! John saisit
virtuellement une pokeball puis tenta de capturer Pikachu en jouant avec son pouce sur l'écran. Il y parvint après avoir utilisé une vingtaine de pokeballs et sautilla de joie. J’ai capturé Pikachu !  reprit-il à l’endroit d'Alex qui l’observait sans mot. Je dois le faire combattre dans une arène, il va me faire gagner des xp ! Il y en a une dans un parc pas très loin, je vous rejoins ! dit-il en s’éloignant rapidement. T’es sérieux ? Tu nous lâches pour jouer à Pokemon ? lui demanda Max d’un air dépité. Je vous retrouve à l’intérieur, j’en ai pas pour longtemps. A tout’ ! répondit John en trottinant en direction du parc.
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La montagne de débris s'élevait jusqu'au ciel. Les odeurs de matière biodégradable qui pourrit et de plastique qui brûle dansaient doucement dans l'air. Le mélange de ces substances formait un amas de poussière en suspension qui réduisait la visibilité. Seuls quelques enfants ou jeunes adultes en guenilles traversaient de temps à autre ce nuage gris. [...]
Le jeune homme évolua prudemment parmi ceux dont les pieds et les bras restaient plongés dans les immondices qui couvraient le sol. Sur la route, le chauffeur avait expliqué que leur travail consistait à trouver des matériaux de valeur pour les revendre aux grossistes en bas de la décharge. Il ne put croiser, observer un seul regard tant l'humanité, ici, était plongée dans ses propres ordures.
Soudainement, le moteur d'un camion vrombit et tous les corps se redressèrent. Les têtes tournèrent mécaniquement vers le camion et chacun attendit qu'il s'arrête. Péniblement, avec leur gros sac en plastique sur le dos, tous les enfants se précipitèrent sur le véhicule qui ne tarderait pas à décharger sa cargaison.
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Leur deuxième rendez-vous fut triste et envoûtant. Ils evoquèrent chacun leur propre décrépitude puis achevèrent leurs aveux par des poncifs pour ne pas paraître macabres.
S'ils décidaient de former un couple, ils trouveraient pour un temps le parfait équilibre : la stabilité requise pour ne pas tomber de leur fil de funambule, suspendu à l'air libre, quelques dizaines de mètres au-dessus du sol.
Mais la nature, la tempête, la finitude viendrait un jour ou l'autre faire tomber l'un, sinon les deux écorchés, la tête la première, sans protection, vers l'insoutenable futilité du monde sensible.
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La jeune burundaise aux cheveux noir de fumée finit par se détacher de lui et posa un long baiser sur ses lèvres. Il fut certain de l'entendre pleurer, il aurait donné beaucoup pour pouvoir ouvrir les yeux, lui caresser la paupière inférieure puis la faire rire, au moins sourire. Il l'entendit se lever puis plus un bruit pendant un long moment, sans doute l'observait-elle.
Des pas délicats s'éloignaient lentement de lui, dans l'entrepôt qu'il imaginait toujours obscur. Le son de pieds qui retombent sur des graviers déchira le silence ; elle était dehors, partie.
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Arthur, Max et Félicien sont trois jeunes amis qui vont devenir adultes. Au coeur de la nouvelle France subvertie par les réseaux sociaux et la téléréalité, ils évoluent de la vie d'artiste à la vie « raisonnable », chacun à sa manière. Miroir acide des ravages d'Internet sur notre jeunesse, À côté est un roman nécessaire qui met en lumière la marginalité du monde de l'Art et les plaies du présent. Benjamin Rosenberg dessine avec sensibilité les contours d'un territoire déchiré par la solitude et les clivages idéologiques.
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