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Critique de Unchatpassantparmileslivres


La Communication Non Violente ou communication bienveillante est un outil simple et puissant.
Marshall Rosenberg, son inventeur, s'est inspiré pour le créer des travaux de Carl Rogers et de l'attitude de Gandhi.

Il nous explique dans son ouvrage pourquoi nous sommes si mal équipés pour communiquer correctement et efficacement, dans la sérénité et la bienveillance. « Nous avons hérité un langage qui servait les rois et les élites au pouvoir dans les sociétés fondées sur la domination. Les masses, dissuadées de développer une conscience de leurs propres besoins, ont, au contraire, été éduquées à être dociles et soumises à l'autorité. »

C'est ainsi que, au lieu d'être à l'écoute de nos sentiments et de nos besoins, nous avons été éduqués, conditionnés, à émettre sans arrêt des jugements moralisateurs envers les autres (et envers nous-mêmes également). Cela favorise la violence qui, écrit-il, « émane d'un mode de pensée qui attribue la cause du conflit aux torts de l'adversaire et d'une incapacité à admettre sa propre vulnérabilité ou celle de l'autre – c'est-à-dire à percevoir ce qu'on peut ressentir, craindre, désirer, etc. »

M. Rosenberg propose un changement radical de nos habitudes de critiques et autres analyses pour parvenir :
- à séparer l'observation de l'évaluation ; nous ne devrions plus dire « Untel n'est jamais à l'heure », qui porte un jugement, mais plutôt « Untel est arrivé 3 fois en retard cette semaine », simple observation
- à identifier et exprimer nos sentiments, en distinguant bien les sentiments réels des mots qui expriment des jugements ou des interprétations ; plutôt dire « je me sens exaspéré quand tu fais cela » que « tu es exaspérant »
- à identifier les besoins qui ont provoqué ces sentiments ; « les actes et les paroles des autres peuvent être des facteurs déclenchants, mais jamais la cause de nos sentiments. Face à un message négatif, nous pouvons choisir de réagir de quatre façons : 1. nous juger fautif ; 2. rejeter la faute sur les autres ; 3. identifier nos propres sentiments et besoins ; 4. identifier les sentiments et besoins qui se cachent derrière le message négatif de l'autre. »
- à formuler des demandes claires et précises, des demandes, pas des exigences, car la CNV n'a pas pour but de manipuler ou changer les autres, mais de mieux communiquer ; au lieu de dire « je voudrais que tu respectes ma vie privée », préférer « je voudrais que tu acceptes de frapper avant d'entrer dans mon bureau. »

Il suggère aussi de développer notre empathie, se contenter d'être là et d'écouter l'autre de tout son être, au lieu de proposer des solutions, des paroles de consolation, des conseils, interroger, dévier sur des anecdotes, …

Un remarquable ouvrage, qui donne envie de se mettre à la tâche - tâche de toute une vie, mais qui ne peut qu'améliorer nos relations familiales, professionnelles et nous aider à résoudre des conflits de toutes sortes.
M. Rosenberg a écrit une version courte de ce livre, peut-être plus facile à aborder, La Communication Non Violente au quotidien, éditions Jouvence.

M. Rosenberg a bien sûr fait des adeptes. Je ne citerai que Thomas d'Ansembourg, pour son livre Cessez d'être gentil, soyez vrai, qu'il commente, dans une conférence passionnante, sur internet.
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