Stéphanie fait régulièrement le même rêve. Elle se réveille dans le lit d'un homme qui a été assassiné. Elle est dans un château, au 18ème siècle, à Grenade. Elle n'ose parler de ce rêve (qui lui parait réalité) à son mari et se confie à son frère, le narrateur de cette histoire. Leurs recherches les poussent à se rendre dans ce château, où leur grand-tante a d'ailleurs travaillé. Est-ce un hasard ? Y a t-il un rapport avec ce rêve étrange ? le rêve continue jusqu'au jour où Stéphanie disparaît réellement de notre siècle pour découvrir sa vie de duchesse espagnole. Une vie qui devient pour le moins périlleuse.
Une belle écriture, une aventure fantastique passionnante.
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Les visites à la maison de santé me furent un supplice. Qui donc peut supporter le malheur d'autrui ? Il faudrait être insensible. Mais ceux qui ont de la compassion et que la douleur ne rebute pas sont ceux qui, actifs plutôt que contemplatifs, ont la force d'y remédier. Pour ma part, avec mes occupations d'intellectuel, confronté que je suis aux belles choses inutiles de la vie, j'ai l'impression, en face de l'infortune, d'être superflu et même gênant. Et comme ce sublime qui fait ma vie semble alors dérisoire !
La musique, c'est comme la soupape d'admission qui aère ce siècle au relent de pourriture et aux parfums entêtants. Il faut la révolution. Cela ne peut plus durer ainsi. Quelque chose pourtant me console, m'exalte même, c'est se souffle qui est dans l'air, comme un froissement d'ailes, comme un crépitement d'étoiles, le murmure d'un temps nouveau. Le bel insecte n'a pas encore éclos, mais déjà il bruisse et s'agite dans son cocon.