Les trois disciples Tchidan, Nidan et Sandan reçoivent de maître Wong sept leçons au cours de sept jours telles que Parle afin que je te voie, Ne demande pas ton chemin, tu risquerais de ne pas te perdre, ou encore Lorsque le bûcheron pénétra dans la forêt avec se hache, les arbres se dirent : ne nous inquiétons pas, le manche est des nôtres.
Je vous propose de consacrer sept journées entières à la découverte de la ténébreuse caverne à l'intérieur de laquelle chacun d'entre vous se débat.
Le roman
Les sept voies de la désobéissance d'
Olivia Rosenthal est une sorte de conte à enseignement philosophique, mêlant parfois passages ressemblants à des dialogues de théâtre. On ressent dans son écriture une influence de l'écriture asiatique : non pas uniquement par les noms des personnages mais aussi par la relation maître-disciple très importante dans les conte d'extrême-orient. Et cela se retrouve notamment dans l'enseignement et les symboles qui nous sont exposés : le maître qui "grâce à la maîtrise qu'il avait de lui même [...] s'astreignit à [par exemple] ne pas tourner la tête vers le soleil afin de donner à ses élèves l'exemple de l'espérance vaine, du désir inassouvi et du sentiment d'abandon que tout homme doit accepter comme participant inexorablement au cours heurté de l'existence". Son écriture est assez répétitive afin de faire transparaître les différences entre chacun des personnages, afin que chacun des enseignements n'en soit que plus valorisé, ainsi que l'évolution du comportement du maître au fil des évènements de la semaine.
Le temps pressait, il fallait agir vite car Tchidan, trompé par la confiance, la soumission et l'admiration sans borne, n'était pas armé pour résister à l'existence. [...] le temps pressait, il fallait agir vite car Nidan, égaré par la rage, l'entêtement et l'incrédulité n'était pas armé pour résister à la vie. [...] le temps pressait, il fallait agir vite car Sandan, animé par la curiosité, le désir et l'attention, pouvait aspirer au bonheur absolu et à l'extase.
Car l'auteure veut par ce "conte cruel", remettre en question la frontière entre la sagesse et la folie. Ce pseudo-conte semble être une moquerie à quiconque se disant sage (et à quiconque écouterait ses paroles !), car peut-être est-il le plus fou de tous...