Je me demande si je n'ai pas surnoté cet épisode…
Comprenez-moi bien : j'ai aimé les péripéties, en particulier l'idée d'aller chercher un Jolan plus mûr qui a donc la force de sortir sa famille de l'ornière dans laquelle elle s'est fourrée bien contre sa volonté (correction : par la faute des décisions de Thorgal que je continue à considérer comme stupides).
Mais la construction de cette « patrouille du temps » est brinquebalante. Certainement inspirée de celle de Poul Anderson, il lui manque un élément capital : une référence, un étalon de ce qui constitue « l'Histoire normale » dont toute déviation doit être supprimée par la patrouille. Anderson avait ses Daneeliens qui fixait cet étalon : celle qui mène à leur création des milliers d'années dans le futur.
Ici, c'est vague. Il faut soi-disant éviter les choses « qui n'ont pas leur place » (qui en décide ?), éviter que les hommes ne réalisent des choses qu'ils n'auraient pu faire « normalement » (le serpent se mord la queue). le casque d'Ogotaï constitue une telle anomalie ? Mais alors pourquoi intervenir à ce moment, et pas à l'époque de l'arc du Pays Qâ, ou plus tôt quand les parents de Thorgal venus des étoiles sont arrivés sur Terre (c'est pas une anomalie ça ?). Tant qu'on y est, pourquoi ne pas intervenir à l'époque de l'épisode 15 du Maître des Montagnes? Dangereux un tel objet pour une patrouille du temps non?
La fin montre bien ce à quoi on arrive quand on n'a pas de référence : une fois l'Histoire changée, pourquoi la remodifier et revenir à l'ancienne ? Ni l'une ni l'autre n'est intrinsèquement dominante.
J'ai d'autre part du mal avec cet arc Shaigan. On le voit ici, Thorgal/Shaigan agit en pirate en dépit de ses sentiments profonds. Pourquoi ? L'influence seule de Kriss de Valnor, qui le maintient sur ce chemin de cruauté, ne devrait pas être si profonde sur un être tel que lui. Thorgal a perdu la mémoire, mais pas sa volonté d'être en accord avec ses principes.
Malgré tout, la sortie de l'ornière d'Aaricia, Louve et Jolan fait extrêmement plaisir. Ne reste plus qu'à sauver le héros (donc à lui redonner son destin devant les dieux d'Asgard).
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Jolan est toujours sur la trace de sa mère et de sa soeur. Il rencontre Jaax le Veilleur qui lui demande de l'aide : « Alors, qu'attends-tu de moi ? / Que tu m'aides à réparer une grave erreur commise par tes ancêtres. » (p. 11) Jolan doit retrouver la couronne d'Ogotaï pour éviter que le temps et l'histoire soient considérablement bouleversés. D'un saut dans le temps à un autre, il met tout en oeuvre pour sauver sa famille.
Encore une histoire de voyage temporel. Comme toujours je m'y perds, mais avec un réel plaisir ! Jolan révèle un caractère aussi intrépide que celui de son père. Comme lui, il refuse de se plier aux règles et reste prêt à tout pour sauver les siens.
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Je me disais aussi... je me souvenais exactement dans quelles circonstances cette couronne d'Ogotaï avait été perdue (ou plutôt balancée), et je me demandais bien comment ils allaient faire pour la récupérer...
Eh bien, avec la même recette appliquée au tome 15, "Le maître des montagnes" : le voyage dans le temps, auquel s'ajoute ici le voyage dans l'espace, comme c'est pratique.
Et cet opus souffrira donc des mêmes reproches que j'adressai il y a peu au volume sus-cité : le paradoxe temporel ne tarde pas à tomber, et l'on ne tarde pas à y perdre son latin.
Car enfin, si je peux à la rigueur accepter, dans le cadre d'une fiction, l'idée qu'on vienne du futur pour changer un passé que l'on connaît, il m'est difficile d'accepter l'idée qu'on vienne du passé pour aller changer son futur. Ce refus cognitif vient de loin. La première fois que je l'ai vécu, c'est en regardant Terminator I, quand j'ai réalisé que John Connor était le fils d'un type venant du futur.
Bref, si ce tome comporte de bonnes idées, il m'est globalement apparu comme assez fumeux, jusqu'à la conclusion qui laisse perplexe.
Jolan (qui décidément est en train de prendre l'étoffe d'un héros) n'a malheureusement rien à envier à la bisounoursitude de son père, lorsque sachant ce qu'il sait, il a la possibilité de fumer cette s****e de Kriss de Valnor, et que non seulement il y renonce, mais se laisse lui-même poignarder par la garce. Juste pas crédible.
À mettre à l'actif des auteurs : Thorgal ne se sent pas très à l'aise dans sa peau de chef-pirate. Ça console un peu, tant on avait du mal à imaginer le héros le plus (trop) gentil de la Fantasy dans la peau d'un écumeur des mers sans pitié.
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Alors que Thorgal se fait assassiner par ses hommes, Jolan tente de rejoindre l'île où il passé son enfance mais une tempête envoie son bateau par le fond, tuant, du même coup, Derek et Lehla, ses compagnons de route.
Jolan est sauvé par Muff et se réveille dans sa hutte où il est soigné par un être étrange, venu du futur.
Avec ce tome, l'histoire reprend la dimension de SF qui fait partie du ‘cahier des charges' de la série, même si c'est par touches sporadiques.
Entre voyage dans le temps et dans l'espace et beaux sentiments, j'ai passé un très bon moment d'aventure. Cette relecture m'a beaucoup plu et je suis heureuse de ne me plus me souvenir de la suite…Côté dessin, ça tient la route même si ce n'est plus aussi beau et fin que ça l'avait été par le passé.
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« Alors, qu’attends-tu de moi ? / Que tu m’aides à réparer une grave erreur commise par tes ancêtres. » (p. 11)
Il me reste une promesse à tenir, Aaricia. Une promesse que je t'avais faite il y a quinze ans
Il vaut toujours mieux ne compter que sur soi-même...
Je devrais te tuer pour tout le mal que tu nous as fait, Kriss de Valnor...
C'est une histoire de fous !