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Critique de Biblioroz


Dans la nursery où elle s'applique à former ses majuscules, Daphné s'évade avec Peter Pan.
Son nom, hérité d'un grand-père français, lui vaut des railleries, mais elle en est fière et très vite, Paris et ses origines françaises l'attirent irrésistiblement.
Elle fuit les compliments sur sa beauté et face aux mondanités préfère se réfugier dans la lecture.
Elle déplore d'être née fille et se sent habitée parfois par un alter égo masculin qui sera séduit par des femmes qui marqueront durablement sa vie.
Elle veut écrire, et accéder à une indépendance financière grâce à sa plume. La solitude, égoïstement recherchée, est indispensable à ses élans romanesques.
Dans ses romans, elle y met tout ce qu'elle refoule, avec une ardeur sans freins, et nappe ses rêves inavoués avec un imaginaire parfois glaçant de noirceur.
Une fois que l'idée d'un roman faisait son chemin, elle s'y attelait, habitée des jours durant par ses personnages et leurs histoires. Daphné défendait sa liberté d'écriture, même si parfois les critiques furent cinglantes et déprimantes.
C'est dans la fournaise d'Alexandrie que sont nés les premiers chapitres de Rebecca, pour rallier dans l'imaginaire les odeurs maritimes, les falaises, la bruine, de sa chère Cornouailles qui lui manquait cruellement.



Tatiana de Rosnay nous défriche les nombreux chemins sur les traces de cette grande romancière pour qui les lieux avaient tant d'importance. Avec une remarquable fluidité et à l'image d'un kaléidoscope, c'est toute une série d'évènements, de rencontres, d'émotions, de tristesses, d'écritures, qui nous happe et nous immerge dans l'univers de Daphné.

Une balade mémorable.

J'ai ressenti la fascination que Daphné avait éprouvé pour ce manoir abandonné, Menabilly, qu'elle a pu louer plus de vingt ans. Tatiana de Rosnay a su retranscrire l'attrait surnaturel et envoûtant qu'exerçaient ces murs gris entre lesquels nombre de romans ont vu le jour. Daphné était hantée par certaines demeures, autant dans ses écrits qu'en réalité.
Le vide qui la rongeait par intermittence, sa détermination face aux critiques et aux attaques, son besoin de solitude, sa générosité, m'ont émue.

En donnant toujours la première place à l'écriture, son égoïsme, parfois, a dû blesser ses proches. Mais aujourd'hui, lorsque je me plonge dans ses romans si aboutis et si variés, ouvrant tant de fenêtres sur de fascinantes évasions, égoïstement, je ne peux l'en blâmer.

J'ai été envoûtée par son parcours et je pense que cette attachante biographie modifiera probablement mes lectures ou relectures de Daphné du Maurier.
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