Je n'ai rien Contre
Jules Vernes qui est incontestablement le grand père , ou le précurseur , de la SF française .
Il est incontestablement l'auteur d'une oeuvre de mise en fiction de la science ...
Mais savez-vous que Wells refusa toute affiliation avec
Jules Vernes ? Il ne le fit pas par francophobie ou par mépris de la remarquable oeuvre de
Jules Vernes .
Il le fit pour une question de fond :
En effet la science-fiction était déjà née et Wells ne comptait pas Vernes au nombre des auteurs de science-fiction .
Et je vais vous dire qu'il n'avait pas tort !
A mon humble avis l'auguste Vernes était plutôt , dans une dynamique scientiste , très XIXème siècle , que dans la science-fiction , même s'il fit incontestablement bouger les lignes .
Le père de la science-fiction française , est : Jean Rosny Aisne , l'auteur de
la guerre du feu et fondateur de l'utilisation du merveilleux scientifique dans une authentique mise en fiction de la science sur de vastes perspectives temporelles avec une véritable volonté de prospective et d'analyse des variables découlant de ce processus ( sciences dures et autres ) .
Les fictions préhistoriques ou bien celles de lointains futurs relèvent au final de la même dynamique .
Il est difficile de trouver l'ensemble de ses oeuvres , mais tout est généralement réédité au lance pierre , régulièrement ...
Il est l'auteur de fabuleux
récits de science-fiction au sens strict et contemporain du terme .
La mort de la terre date de 1912 , le style est marqué par une vive éloquence tragique , qui vient à point chanter un chant funèbre .
Celui de
la mort de la terre et de la disparition des hommes , les derniers hommes ( un intitulé bien connu de P. Bordage ), ainsi que des oiseaux et de tout ce qui vit .
Ce monde d'un lointain futur voit l'eau se raréfier dramatiquement , les océans ont disparus de longue date .
Un nouveau règne du vivant , les ferromamagnétaux , prennent le statut de règne dominant du vivant .
Un ordre qui rend la vie impossible à tout ce qui est du règne précèdent , car inexorablement ils aspirent le fer présent dans toute matière vivante .
Uniquement le fer travaillé par la métallurgie humaine ou par la biochimie naturelle ...
Le roman est une longue suite de tragédies , des sources qui disparaissent , des gestions de pénuries , des recherches d'eau et des explorations de nouvelles contrées , ainsi que d'endiguement des ferromagnétaux , qui avancent et évoluent inexorablement vers la dominance de cette terre qui n'est pas morte pour tout le monde , mais qui vit autrement .
Alors que la terre que nous connaissons et que l'homme meurt aussi , l'amour perdure et cet aspect des choses fait de ce texte une véritable tragédie aux accents lyriques et classiques .
Ce qui est visionnaire , c'est que l'auteur déploie en filigrane de son récit , la responsabilité humaine dans cette catastrophe annoncée , qui est décrite et qu'il argumente .
L'homme en méprisant son milieu , se détruit lui-même en même temps qu'il détruit tout ou partie de la création et surtout , la science à ce stade , aussi avancée qu'elle soit , ne le sauvera pas !
Mais de cette destruction nait autre chose où les règnes du vivant que nous connaissons , n'ont et n'auront plus jamais leur place !
Un texte visionnaire et lyrique , de la science-fiction pure et dure , du début du siècle .