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Yves Lochard (Éditeur scientifique)
EAN : 9782080720634
158 pages
Flammarion (01/11/1998)
3.81/5   72 notes
Résumé :

La terre, dans plusieurs millénaires : partout le désert, hormis quelques oasis où une poignée d'hommes tente de survivre. Qu'un tremblement de terre advienne, entraînant la diminution des réserves d'eau, et c'est le genre humain qui est menacé. Mais tous ne plient pas devant la fatalité : mû par l'amour d'Érê, Targ part à la recherche d'un site habitable, où sa famille et lui pourront vivre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Je n'ai rien Contre Jules Vernes qui est incontestablement le grand père , ou le précurseur , de la SF française .
Il est incontestablement l'auteur d'une oeuvre de mise en fiction de la science ...
Mais savez-vous que Wells refusa toute affiliation avec Jules Vernes ? Il ne le fit pas par francophobie ou par mépris de la remarquable oeuvre de Jules Vernes .
Il le fit pour une question de fond :
En effet la science-fiction était déjà née et Wells ne comptait pas Vernes au nombre des auteurs de science-fiction .
Et je vais vous dire qu'il n'avait pas tort !
A mon humble avis l'auguste Vernes était plutôt , dans une dynamique scientiste , très XIXème siècle , que dans la science-fiction , même s'il fit incontestablement bouger les lignes .
Le père de la science-fiction française , est : Jean Rosny Aisne , l'auteur de la guerre du feu et fondateur de l'utilisation du merveilleux scientifique dans une authentique mise en fiction de la science sur de vastes perspectives temporelles avec une véritable volonté de prospective et d'analyse des variables découlant de ce processus ( sciences dures et autres ) .
Les fictions préhistoriques ou bien celles de lointains futurs relèvent au final de la même dynamique .
Il est difficile de trouver l'ensemble de ses oeuvres , mais tout est généralement réédité au lance pierre , régulièrement ...
Il est l'auteur de fabuleux récits de science-fiction au sens strict et contemporain du terme .
La mort de la terre date de 1912 , le style est marqué par une vive éloquence tragique , qui vient à point chanter un chant funèbre .
Celui de la mort de la terre et de la disparition des hommes , les derniers hommes ( un intitulé bien connu de P. Bordage ), ainsi que des oiseaux et de tout ce qui vit .
Ce monde d'un lointain futur voit l'eau se raréfier dramatiquement , les océans ont disparus de longue date .
Un nouveau règne du vivant , les ferromamagnétaux , prennent le statut de règne dominant du vivant .
Un ordre qui rend la vie impossible à tout ce qui est du règne précèdent , car inexorablement ils aspirent le fer présent dans toute matière vivante .
Uniquement le fer travaillé par la métallurgie humaine ou par la biochimie naturelle ...
Le roman est une longue suite de tragédies , des sources qui disparaissent , des gestions de pénuries , des recherches d'eau et des explorations de nouvelles contrées , ainsi que d'endiguement des ferromagnétaux , qui avancent et évoluent inexorablement vers la dominance de cette terre qui n'est pas morte pour tout le monde , mais qui vit autrement .
Alors que la terre que nous connaissons et que l'homme meurt aussi , l'amour perdure et cet aspect des choses fait de ce texte une véritable tragédie aux accents lyriques et classiques .
Ce qui est visionnaire , c'est que l'auteur déploie en filigrane de son récit , la responsabilité humaine dans cette catastrophe annoncée , qui est décrite et qu'il argumente .
L'homme en méprisant son milieu , se détruit lui-même en même temps qu'il détruit tout ou partie de la création et surtout , la science à ce stade , aussi avancée qu'elle soit , ne le sauvera pas !
Mais de cette destruction nait autre chose où les règnes du vivant que nous connaissons , n'ont et n'auront plus jamais leur place !
Un texte visionnaire et lyrique , de la science-fiction pure et dure , du début du siècle .

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"La Mort de la Terre" est Thanatos, quand "la Guerre du Feu" est Eros... 100 000 mille ans dans le futur, J.-H. Rosny aîné nous conte la fin de l'humanité.

Comme dans son célèbre roman préhistorique, l'auteur adopte un style lyrique et poétique, mais ici c'est une mélancolie insondable, teintée d'une résignation définitive, qui domine.

L'humanité, après avoir largement dominée le monde, grâce à sa technologie qu'elle croyait sans limites et propre à l'élever au-delà de la nature, survit désormais dans de petites oasis éparses, au milieu de gigantesques déserts, alors que l'eau disparait peu à peu, sous l'effet de tremblements de terre récurrents.

L'auteur nous narre, à travers le personnage de Targ, les derniers instants de la vie humaine sur terre, alors que le Règne des ferromagnétiques (des créatures minérales, qui ne sont pas sans rappeler celles du roman les Xipéhuz) est amené à lui succéder.

"la Fin de la Terre" et la "Guerre du Feu" sont les deux faces d'une même médaille, qui ausculte, non pas des personnages, mais l'espèce tout entière. Une oeuvre en forme de conte et dont on pourra aisément reprocher l'absence d'approche romanesque, voire la langue surannée. Cette langue ne fait pas mouche à tout les coups ("les Navigateurs de l'Infini", par exemple), mais elle n'est jamais aussi efficace que lorsque l'auteur prend cette hauteur de vue, teintée d'humanisme, qui lui fait embrasser tous ses semblables.

C'est beau comme ça...Ca aurait été très bien aussi en forme de "planet opéra" au monde fouillé. Mais gardons à l'esprit que, sans J.-H. Rosny aîné, et quelques autres, il n'y aurait point de "planet opéra" aujourd'hui.
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Le plus rassurant, c'est que l'histoire commence près de 100 000 ans après la COP 28 cet automne à Dubaï. Donc c'est pas pour demain. Mais entre le début du roman et la fin du monde, en revanche, il n'y a pas loin. Correction : le titre du livre de Rosny Aîné (La Mort de la terre) est plus représentatif de la vanité humaine, qui mesure toute chose à son aune, que du roman lui-même qui raconte l'extinction de l'humanité mais entrevoit sur terre un nouveau monde, dans « la crainte et le respect du minéral ».

Après ce saut dans le temps, revenons en arrière, au 19e siècle, quand J.-H. Rosny commence(nt) à publier en 1886. le nom de plume réunit les frères Boex. « Les frères Rosny sont un grand écrivain », s'amusait un critique. Ils sont ensemble l'auteur d'une oeuvre monumentale, jusqu'à la mort de l'aîné en 1940. de celui-ci, sans son cadet, on célèbre encore l'impérissable Guerre du feu (1911) et cette Mort de la terre (1912).
Ensemble, délaissant la prospective technologique mise en oeuvre par Jules Verne, avec H.-G. Wells outre-Manche, ils inventent un nouveau genre, le « merveilleux scientifique », ancêtre de la Science-Fiction.

Dans La Mort de la terre, une humanité rendue torpide par des millénaires de sobriété est menacée par la disparition de l'eau. Mais qu'importe, la mort (euthanasie) est si douce ! Seul Targ, le veilleur, les passions ranimées par l'amour, a encore suffisamment d'espoir chevillé au corps pour persévérer dans son être. « Mes rêves sont ridicules, pourtant ne m'aident-ils pas à vivre ? Ne me donnent-ils pas un peu de ce jeune bonheur qui a fui pour toujours l'âme des hommes ? »

Rosny Aîné a le souci de la science, de la démonstration, et il prend grand soin de la cohérence de son univers. de l'évolutionnisme, il tire de belles idées, tels que le règne futur des ferro-magnétaux ou la persistance d'oiseaux ayant acquis des bribes de langages. Mais il en fait peu de choses.
Il fut Naturaliste (signataire du Manifeste des cinq qui accusa Zola d'avoir trahi leur cause littéraire au profit des turpitudes sociales). Mais son style étincelant comme un casque de pompier l'attache aussi en épigone du Parnasse, et son élégie mortelle aurait sans doute gagné à ce qu'il versât encore davantage dans l'exercice de style.

Principalement, le roman décrit, avant la fin du monde, la perte de l'espérance d'une humanité désormais sans ressort. Guère de suspense, peu d'enjeu : cette vie ne mérite peut-être pas d'être vécue — ni cette histoire d'être racontée.
Seul Targ s'accroche : « La mort seule détruira mon espérance. » Mais on l'entend davantage comme truchement du lecteur des 20 et 21e siècle que comme représentant des siens que plus rien ne retient. Les autres personnages sont des ombres et rien n'est donné qui nous fasse frémir à l'idée de leur sort ou vibrer pour leur survie.

Toutefois le roman n'est pas bien long et ses aspects prophétiques assez amusants en cette aube de canicules (« maints savants prédisent que l'Humanité périra par la sécheresse »).

Allez, par curiosité.

"Targ avait la tête basse, les épaules rentrées ; il était comme un homme qui va s'écrouler. Et il murmura, plein d'horreur :
— Est-ce, enfin, la mort des hommes ?"
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Avec cette dystopie parue en 1911, j'ai l'impression que ma série noire des lectures décevantes se prolonge. Je suppose que cela arrive périodiquement à tous les lecteurs : enchaîner les mauvais choix ou plus exactement être dans un état d'esprit passager qui empêche de s'imprégner totalement de ses lectures, donnant la désagréable impression de "passer à côté".

Autant je me suis régalée avec "La guerre du feu", autant j'ai peiné à la lecture de ce récit désertique où les hommes touchent à la fin de l'humanité. Environnement aride et hostile, lutte pour la survie... autant d'éléments qui constituent un bon schéma de départ mais auquel malheureusement je n'ai pas adhéré. C'est ce qui s'appelle un rendez-vous manqué.


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Ce court roman de 1911 est le plus lu de Rosny Aîné après La Guerre du feu.
Il est dans la droite ligne de certaines de ses plus anciennes nouvelles, de la fin des années 1880, précurseurs de la science-fiction, que l'on appelait alors le "merveilleux scientifique", terme que l'auteur emploie lui-même dans l'avertissement (intéressant d'ailleurs, il y parle de HG Wells et défend l'anglo-saxon, visiblement accusé à tort de l'avoir plagié).
Bon, on va pas se mentir : c'est pas très gai tout ça. D'ailleurs, le livre aurait pu s'appeler "la mort des hommes" plutôt que la mort de la terre, et ce n'est pas trop spoiler que de dire que tout cela va très très mal finir, car on en a une assez nette idée dès le début, tant cette prose a quelque chose d'inexorable, de résigné et de résolu.
C'est un livre de son époque, très lyrique, parfois même suranné, et j'ai eu du mal à me représenter certaines choses, comme ces fameux ferromagnétaux, sortes de créatures minérales qui anémient les hommes jusqu'à la mort. J'ai donc mis un peu de temps à accrocher.
Mais on ne peut que s'incliner devant le côté incroyablement visionnaire de l'auteur, qui anticipe déjà les dégâts de la radioactivité alors qu'elle venait à peine d'être découverte, et qui ressent déjà le destin exterminateur de l'espèce humaine, à la fois sur la faune et sur la flore, et le fait qu'elle est en train de se condamner elle-même.
Un livre que l'on pourrait conseiller à pas mal de gens d'aujourd'hui, afin de leur rappeler que nous ne sommes finalement qu'un pet de mouche dans l'histoire de la Terre, une espèce de passage qui ne vivra sûrement pas aussi longtemps que les dinosaures, et certainement pas la plus glorieuse. Afin de retrouver un peu d'humilité, tout simplement, si tant est que ce soit possible.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Soumises aux règles millénaires, accoutumées à une existence monotone, que troublaient seuls les météores, les peuplades avaient perdu le goût de l'initiative. Résignées, patientes, douées d'un grand courage passif, rien ne les excitait aux aventures. Les déserts énormes qui les enveloppaient, vides de toute ressource humaine, pesaient sur leurs actes comme sur leurs pensées.
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Même, elle [la population humaine] se flattait de vivre prochainement de produits organiques élaborés par les chimistes. Plusieurs fois, ce vieux rêve parut réalisé : chaque fois, d’étranges maladies ou des dégénérescences rapides décimèrent les groupes soumis aux expériences. Il fallut s’en tenir aux aliments qui nourrissaient l’homme depuis les premiers ancêtres. À la vérité, ces aliments subissaient de subtiles métamorphoses, tant du fait de l’élevage et de l’agriculture que du fait des manipulations savantes. Des rations réduites suffisaient à l’entretien d’un homme ; et les organes digestifs avaient accusé, en moins de cent siècles, une diminution notable, tandis que l’appareil respiratoire s’accroissait en raison directe de la raréfaction de l’atmosphère.
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- Nous verrons la fin du monde ! grogna-t-il... Nous serons la dernière génération des hommes. [...]
- Non, nous ne la verrons pas, affirma-t-elle. La mort des hommes sera lente... L'eau décroîtra jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que quelques familles autour d'un puits. Et ce sera plus terrible.
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Pourquoi nos ancêtres ont-ils vécu ? Une folie inconcevable les a fait résister, pendant des millénaires, au décret de la nature. Ils ont voulu se perpétuer dans un monde qui n’était plus le leur. Ils ont accepté une existence abjecte…, uniquement pour ne pas disparaître. Comment est-il possible que nous ayons suivi leur pitoyable exemple ?… Il est si doux de mourir !
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Des ténèbres argentées enveloppaient l'oasis. On apercevait Jupiter ; une demi-lune aiguë fendait l'éther : sans doute, la grande planète aussi créait des règnes qui, après avoir connu la fraîcheur de la jeunesse et la force de l'âge mûr, se mourraient de pénurie et d'angoisse.
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Videos de J.-H. Rosny aîné (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de J.-H. Rosny aîné
Emmanuel Roudier en interview pour planetebd.com .Dans la lignée d?André Cheret et de son cultissime Rahan, Emmanuel Roudier s?est spécialisé dans les aventures préhistoriques en BD. 3 tomes de Vo?houna chez Soleil, puis 3 autres de Néandertal chez Delcourt? et aujourd?hui, il s?attaque à l?adaptation de La guerre du feu, le roman de J-H Rosny, dont Jean-Jacques Annaud a déjà tiré un célèbre film. A travers son ?uvre de passionné, l?auteur offre une sorte de trait d?union habile entre l?aventure grand-public et l?étude universitaire de société, pointue et didactique. Une looongue et passionnante interview?
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