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Citations sur Recits de science-fiction (9)

Avertissement
On a parfois écrit que j'étais le précurseur de Wells.
Quelques critiques sont allés jusqu'à dire que Wells avait puisé une partie de son inspiration dans tels de mes écrits comme les Xipéhuz, la légende sceptique, le cataclysme et quelques autres qui parurent avant les beaux récits de l'écrivain anglais ...
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Puis la planète laissa prospérer l'homme : son règne fut le plus féroce, le plus puissant - et le dernier. Il fut le destructeur prodigieux de la vie. Les forêts moururent et leur hôtes sans nombre, toute bête fut exterminée ou avilie. Et il y eut un temps où les énergies subtiles et les minéraux obscurs semblèrent eux-mêmes esclaves ; le vainqueur capta jusqu'à la force mystérieuse qui a assemblé les atomes.
- Cette frénésie même annonçait la mort de la terre...., la mort de la terre pour notre Règne ! murmura doucement Targ.
Un frisson secoua sa douleur. Il songea que ce qui subsistait encore de sa chair s'était transmis, sans arrêt, depuis les origines. Quelque chose qui avait vécu dans la mer primitive, sur les limons naissants, dans les marécages, dans les forêts, au sein des savanes, et parmi les cités innombrables de l'homme, ne s'était jamais interrompue jusqu'à lui...Et voilà ! Il était le seul homme qui palpitât sur la face, redevenue immense, de la terre !
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Nymphée
Les habitants du lac

Somme toute, la simplicité de leurs besoins matériels ne les portait guère à l'industrie. Leur vie était plus poétique que pratique. Jamais je ne vis créatures plus débarrassées qu'eux de tous soucis d'accaparement ou de propriété. Ils semblaient n'avoir retenu que les éléments de bonheur, écarté toute vaine souffrance. Non d'ailleurs qu'ils fussent indolents - ils adoraient l'exercice, les voyages aquatiques, jusqu'à l'épuisement - ils étaient sans cesse en mouvement comme les cétacés, à l'encontre des sauvages, qui passent des chasses forcées aux longs jours d'assoupissement, ceux-ci se remuaient inlassablement.
Mais cette prodigieuse action n'avait aucun but productif. C'était leur rêve. Ils nageaitent, voguaient, bondissaient, comme d'autres se reposent. A part quelques chasses sous l'eau - et uniquement contre les poissons carnivores - ils bougeaient pour bouger.
Je leur vis résoudre d'extraordinaires problèmes de mouvement, une variété d'attitudes et de lignes auprès desquelles la souplesse de l'hirondelle ou du saumon est grossière. Leurs jeux n'étaient qu'un continuel déploiement d'art, des nages-danses, des ballets complexes et suggestifs.
A les voir se croiser, se tourner, décrire des hélices les uns autour des autres, se précipiter à vingt ou à trente dans des tourbillons, on sentait chez eux un sens de pensée dynamique, de pensée musculaire, inconnu chez les autres humains.
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L'impuissance de l'homme était dans sa structure même : né avec l'eau, il s'évanouissait avec elle. (167)
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Les Xipéhuz
Dernière période du livre de Bakhoûn

La Terre appartient aux Hommes. Deux jours de combat ont anéanti les Xipéhuz ; tout le domaine occupé par les deux cents derniers a été rasé, chaque arbre, chaque plante, chaque brin d'herbe a été abattu. Et j'ai achevé, pour la connaissance des peuples futurs, aidé par Loûm, Azah et Simhô, mes fils, d'inscrire leur histoire sur des tables de granit.
Et me voici seul, au bord de Kzour, dans la nuit pâle. Une demi-lune de cuivre se tient sur le Couchant. Les lions rugissent aux étoiles ; sa voix éternelle raconte le temps qui passe, la mélancolie des choses périssables. Et j'ai enterré mon front dans mes mains, et une plainte est montée de mon coeur. Car maintenant que les Xipéhuz ont succombé, mon âme les regrette, et je demande à l'Unique quelle Fatalité a voulu que la splendeur de la Vie soit souillée par les Ténèbres du Meurtre !
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Les Xipéhuz
Les formes

C'était mille ans avant le massement civilisateur d'où surgirent plus tard Ninive, Babylone, Ecbatane. La tribu nomade de Pjehou, avec ses ânes, ses chevaux, son bétail, traversait la forêt farouche de Kzour, vers le crépuscule, dans la nappe des rayons obliques. Le chant du déclin s'enflait, planait, descendait des nichées harmonieuses.
Tout le monde étant très las, on se taisait, en quête d'une belle clairière où la tribu pût allumer le feu sacré, faire le repas du soir, dormir à l'abri des brutes, derrière la double rampe de brasiers rouges.
Les nues s'opalisèrent, les contrées illusoires vaguèrent aux quatre horizons, les dieux nocturnes soufflèrent le chant berceur, et la tribu marchait encore. Un éclaireur reparut au galop, annonçant la clairière et l'eau, une source pure.
La tribu poussa trois longs cris ; tous allèrent plus vite : des rires puérils s'épanchèrent ; les chevaux et les ânes même, accoutumés à reconnaître l'approche de la halte, d'après le retour des coureurs et les acclamations des nomades, fièrement dressaient l'encolure.
La clairière apparut. La source charmante y trouait sa route entre des mousses et des arbustes. Une fantasmagorie se montra aux nomades.
C'était d'abord un grand cercle de cônes bleuâtres, translucides, la pointe en haut, chacun du volume à peu près de la moitié d'un homme. Quelques raies claires, quelques circonvolutions sombres, parsemaient leur surface ; tous avaient vers la base une étoile éblouissante comme le soleil à moitié du jour. Plus loin, aussi étranges, des strates se posaient verticalement, assez semblables à de l'écorce de bouleau et madrées d'ellipses versicolores. Il y avait encore, de-ci de-là, des Formes presque cylindriques, variées d'ailleurs, les unes minces et hautes, les autres basses et trapues, toutes de couleur bronzée, pointillées de vert, toutes possédant, comme les strates, le caractéristique point de lumière.
La tribu regardait, ébahie. Une superstitieuse crainte figeait les plus braves, grossissante encore quand les Formes se prirent à onduler dans les ombres grises de la clairière. Et soudain, les étoiles tremblant, vacillant, les cônes s'allongèrent, les cylindres et les strates bruissèrent comme de l'eau jetée sur une flamme, tous progressant vers les nomades avec une vitesse accélérée.
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Mais une mélancolie terrible pénétrait jusqu'à la moelle de ses os. Elle se sentait étrangère parmi les siens, chargée d'un secret honteux, que les autres ne pourraient pas même concevoir... Quelque chose s'éveillait par les soirs immenses, qui faisait d'elle, à ses propres yeux, un monstre fantastique. Elle attendait dans la sylve cruelle, la venue de l'homme, de la bête immonde, un affreux désir passait dans son corps innocent et voluptueux. Désespérée et brûlante, elle refusait et désirait, un jet de flamme la pénétrait, dont elle avait tellement honte qu'elle se mettait à pleurer. Ainsi, le mystère horrible demeurait en elle, mêlé aux battements de son cœur et aux plus intimes retraites de sa pensée...

Les hommes sangliers
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Les coureurs d'univers finissent par avoir des optimismes insondables, des croyances singulières en leur étoile. (p. 79)
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Âpre esprit explorateur, doué d'énergie opiniâtre, étroite, farouche et presque cruelle, cuirassé contre l'inquiétude et contre la tendresse, il était de la race de ceux qui savent admirablement lutter, dompter hommes et choses, mourir héroïquement lorsqu'il le faut, mais dont la vie intime est morose, monotone, presque nulle. (pp. 78-79)
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