Après avoir lu
La balade de Pell Ridley, j'ai eu envie de découvrir le premier roman de
Meg Rosoff,
Maintenant c'est ma vie. La quatrième de couverture ne donnant très peu d'informations sur le récit, je suis entrée dans l'histoire sans trop savoir le sujet. L'époque n'y est d'ailleurs pas spécifiée, mais Internet est présent. le lecteur comprend qu'une guerre mondiale a eu lieu, de nombreuses références sont faites à la guerre précédente : la Seconde Guerre Mondiale. On suit la narration d'Elizabeth, jeune fille dont l'anorexie nous est dévoilée par occurrences, sans jamais que la maladie ne soit citée. Elizabeth se remémore l'été où la guerre fut déclenchée, période qui sera aussi une parenthèse dans sa vie, où elle rencontrera ses premiers émois.
Ce fameux été, la jeune fille part de sa ville natale, New York, pour rejoindre ses cousins dans la campagne anglaise, fuyant un père absent et une belle-mère enceinte, véritable marâtre, d'après la narratrice. Elizabeth est la narratrice du roman, voix curieusement distanciée, ironique masquant à peine un mal être évident. Sa rencontre avec ses cousins, vivants en totale liberté va tout doucement la métamorphoser. Notamment, son amitié avec Edmond, qui se dévoilera être plus que cela.
Le début du roman m'a fait penser au Jardin de ciment de
Ian McEwan, dans le sens où, malgré les prémices de la guerre, l'absence des adultes permet aux enfants et adolescents une vie en communauté coupée des règles, des restrictions, où les pulsions se libèrent et se réalisent, où la découverte de la sexualité éclot en toute innocence.
Ce temps suspendu va toutefois prendre fin avec le déclenchement de la guerre et la réquisition de la maison de tante Penn. La fratrie et Elizabeth vont être séparées, Elizabeth et Pipper d'un côté, les garçons de l'autre. Désormais la jeune fille n'aura plus qu'un seul but : protéger sa jeune cousine, et retrouver Edmond.
Désormais, comme dans
La balade de Pell Ridley, il est question de survie. Trouver de la nourriture saine, de l'eau, se cacher des ennemis. Et assister, sans un mot, aux scènes de carnages que laisse la guerre sur son passage.
La guerre permet à l'auteur de se concentrer sur son absurdité (on ne connaîtra jamais les détails, ni son pourquoi), mais elle est surtout un prétexte pour évoquer l'évolution d'Elizabeth, dans ses sentiments, sa maturité mais aussi dans sa maladie. La nature y est également fort présente, bénéfique et protectrice lors de la première partie, contribuant à l'éden qu'est le domaine des cousins, puis foisonnante, dangereuse lors de la seconde partie, où les survies d'Elizabeth et de Pipper ne dépendent que d'elle.
A la fois, récit d'anticipation et d'apprentissage,
Maintenant c'est ma vie m'a un peu déçue, le roman est fort, mais curieusement, j'ai eu l'impression de ne pas y être entrée suffisamment pour en être touchée totalement.
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