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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De terre et de chair,
Taire ce qui est cher.

Valérie Rossignol a sculpté son livre, ligne après ligne, pour lui donner corps.
Ce corps, elle nous l'offre dans un style particulier, fait d'émotions et de ressentis, de spiritualité même.

La première partie : l'artiste s'offre à nous, dans le silence de son atelier, en tête-à-tête avec l'homme dénudé de son plein gré, qui pose sans arrière-pensée, juste pour la beauté du geste qu'il engendre. Elle, elle observe, mesure, scrute, ressent, devine, puis se saisit de la glaise, la malaxe, façonne, engendre, et donne vie au-delà des émotions ressenties, de l'essence de l'être face à elle. La communion est possible dans cet espace-temps particulier, c'est un partenariat poétique, mystique presque, tant l'un et l'autre perçoivent l'ineffable.
Selon le modèle, inconnu ou ami, les émotions et les tensions diffèrent, mais la passion reste intacte pour celle qui module les caresses à la terre.
J'ai eu l'impression qu'elle vibrait au-delà de ce qu'elle nous a transcrit.

Dans le dessin de modèle vivant, que j'ai eu l'occasion de pratiquer, l'impression n'est pas la même, nous sommes plusieurs, et tous ces regards sur l'homme nu ne permettent pas un tel échange. Ni sur la femme d'ailleurs.

La deuxième partie : lettre à l'aimé, qui reste son secret. La sensualité est décuplée, l'artiste est simplement une femme amoureuse, qui s'offre et qui offre. Au début, elle magnifie cette relation par des mots bien agencés, qui nous font ressentir le feu qui les anime. L'écriture transcende l'amour, pour qu'il dure toujours. Puis ensuite, viennent des allusions à la violence, de son passé, au pouvoir des hommes qui imposent, qui s'imposent. Et à la femme soumise, sans doute contre sa volonté, pas toujours. Tout n'est pas clair, l'allusion au viol des femmes est là.

Alors, est-ce à cause des hommes qui s'imposent qu'elle préfère aujourd'hui ceux qui posent ?

Contactée pour une Masse critique privilégiée, je remercie Babelio et l'Arbre Hominescent Édition pour ce bel exemplaire de Valérie Rossignol, posté avec de jolis timbres fleuris, ce qui majore le plaisir. Quant à la couverture, elle est juste sublime !

Lien : https://motsdiresanshaine.bl..
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.
Un très beau texte tout frémissant de l'extrême sensibilité de l'artiste .
Valérie Rossignol dans ce court essai va associer le lecteur à son ressenti le plus intime face à la création .
Les mots vont parfois jusqu'à l'extase , quand ses mains font naître l'osmose entre les âmes , les corps et la matière .
Elle nous donne sa définition de l'art , s'étend longuement sur le rapport au corps , sur l'effet miroir , sur le lien qui se crée entre l'artiste et son modèle :

" La sculpture traduit le moment où une épiphanie très éphémère a lieu .
L'observateur saisit en un regard la traduction de ce mystère . " p. 42

La première partie , " Homme de terre " , est celle que je préfère .
Une réflexion aboutie sur l'art et sur l'homme . On se sent interpellé .
Pour appréhender les mystères de la création et du relationnel , les propos oscillent souvent entre poésie et introspection , quand ils ne s'échappent pas du domaine psychanalytique .
Ici , les mots vont dévoiler l'intimité suggérée par les mains .

En revanche , la seconde partie , " Homme de chair " m'a moins intéressée .
Peut-être trop lyrique pour moi , trop grandiloquent mais , cette lettre d'amour à son homme reste un très bel épanchement .

" L'amour n'est pas qu'affaire de désir .
Il naît dans ce moment de retranchement qui dénude l'âme . " ( p.65 )

Ce petit traité , très dense , par le biais de l'art , dévoile un aspect du rapport humain , des ressentis intimes parfois si exacerbés qu'ils frôlent le divin , l'intemporel , une quête d'absolu .
Etude d'une fusion , de la fusion originelle peut-être . Chacun y puise ce qui lui convient .

Belle découverte que je dois à l'équipe de Masse Critique et aux éditions " L'Arbre Hominescent ". Je les en remercie vivement .



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Dans un style lyrique, Valérie Rossignol nous invite à participer à son aventure de la création partagée. Dans ce mot « partagé », Valérie Rossignol entend tout ce qui se joue entre son modèle et l'artiste.

Dans une première partie, elle relate la création en sa qualité de sculptrice, inspirée par un modèle masculin dénudé et, dans une seconde partie, elle adresse une lettre à un homme de chair dont elle est amoureuse. Les mots qui sont choisis s'épousent dans un récit nés de la plume d'une femme, de son regard, de sa sensualité, de son toucher, de ses émotions, de sa conscience.

Pour l'avoir vécu, le travail de la terre, de l'argile, à sculpter procure une sensation qui vaut toutes les séances de relaxation, de méditation mais participer ainsi à une séance où Valérie Rossignol donne vie à un homme de terre, a été une lecture jubilatoire. Elle nous confie les sensations intimes qui se mettent à l'oeuvre au cours de la réalisation de sa sculpture.

J'ai été subjuguée par sa capacité à nous impliquer dans cette expérience. Elle explique très bien cette subtile alchimie qui se passe en elle. Comment elle perçoit cette ouverture en son for intérieur qui sans celle-ci ne pourrait accueillir l'ébauche du projet. Elle ne peut ni ne doit séparer le corps de l'esprit au risque de dénaturer sa réalisation. C'est très beau ces passages où elle décrit l'étude du corps de son modèle, de ses muscles, de sa cambrure.

La force de son observation et l'abandon de son modèle créent une totale disponibilité pour recevoir l'émanation de l'être qui se dessine à travers la vision des signes imprimés sur la peau. Elle lit le corps. « le corps donne à sentir les perceptions tactiles du modelage comme s'il n'était plus objet mais source » - (page «30) – Elle voit au-delà des apparences, les échanges de regard, les attitudes du corps, la beauté du corps, décuplent ses sens, c'est presque une expérience mystique ! Mais c'est de cette intimité partagée que naît la sculpture.

C'est un retour aux origines, l'homme de terre s'incarne dans ses mains, l'homme de terre est en mutation, sa vie est fragile, le moindre coup et son corps éclate en morceaux

L'amour du beau geste comme de l'être humain est essentiel, il faut une compréhension aimante pour mieux ressentir les perceptions que suscitent l'immobilité de la pose, le silence, la clarté de la pièce, la circulation d'une énergie qui rend l'instant fécond. le modèle est examiné et ne peut se dérober. Ce n'est plus que le corps qui se dévoile mais l'âme. C'est un véritable lâcher prise.

Il y a des passages extrêmement émouvants voire poignants lorsqu'elle décrit les séances avec cet ami gravement malade et où elle écrit « J'ai sculpté son aura, ce qu'il restera de lui quand il sera mort : son éternité. » (page 36)

« L'art permet de créer une réalité. le modelage me permet d'appréhender un homme que personne n'a connu et ne connaitra jamais, un être de chair dans un instant vécu ». (page 40).

La création jaillit des mains, elles prennent, elles donnent, elles touchent, elles accomplissent, elles possèdent, elles transmettent, elles dominent, elles maîtrisent, elles guident. J'ai pensé à la très belle chanson de Goldmann « Sur une arme les doigts noués, pour agresser, serrer les poings, mais nos paumes sont faites pour aimer, y a pas de caresses en fermant les mains …… » mais dans ce récit, elles donnent naissance !

Et puis, il y a la nudité qui provoque en chacun de nous des sentiments différents selon notre histoire. Je n'oublierai jamais la réflexion d'Erri de Luca dans « La nature exposée » devant la statue du Christ nu page 42.


En revanche, la deuxième partie, la lettre qu'elle écrit à l'homme aimé, m'a moins captivée. C'est un hymne dithyrambique, ce n'est pas le fond qui m'a dérangée mais la forme, ce lyrisme m'est apparu surfait. Bien que j'aie compris le parallèle que faisait Valérie Rossignol entre l'homme de terre et l'homme de chair, l'acte d'amour est création, il me semble que la forme ne se prête plus aux lettres d'amour d'aujourd'hui. Cette missive aurait gagné en plus de simplicité et en plus de chaleur, aucune émotion ne s'en dégage.

Néanmoins, rien que pour savourer la première partie et la très belle préface de Belinda Cannone, je conseille de lire ce petit ouvrage qui m'a été offert par Babelio et les Editions « L'arbre Hominescent » que je remercie vivement et qui publie des ouvrages consacrés aux travaux artistiques de la représentation de l'humain. Henri-Paul Badet qui a initié Valérie Rossignol au modelage d'après un modèle vivant, clôture ce livre.
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Ce 25 juillet 2019, ma boite aux lettres m'a livré un fort joli paquet, coloré entre timbres fleuris et la vignette illustrée de l'éditeur, offrant un buste d'homme sculpté… Et nous voilà dans le vif du sujet : Ce texte, hommage premier à la sculpture !! mais pas que !...

Je m'empresse de remercier la gentillesse de Babelio et des éditions de L'Arbre hominescent pour l'envoi de ce texte de Valérie Rossignol, auteure et sculptrice…que je découvre, en même temps que l'édition. Cerise sur le gâteau, L'heureuse surprise de lire le nom de Belinda Cannone, qui a rédigé un avant-propos… Auteure et essayiste que j'ai appris à connaître à travers deux très beaux textes : « S'émerveiller » et « le Don du passeur »…

Ouvrage dense, construit en diptyque ; la première partie: « Homme de terre », où Valérie Rossignol décrit avec lyrisme ainsi qu'avec une grande subtilité les mystères de l'acte créateur, et particulièrement les liens uniques, de symbiose silencieuse, entre le sculpteur, et le modèle ; ici l'Homme-muse… car l'originalité de ces lignes proviennent que la sculptrice-auteure choisisse un modèle masculin… Une idée peu courante… et même à contre-courant !...

Ce que Belinda Cannone formule avec justesse dans l'avant-propos » La création partagée » : « Je n'avais jamais entendu évoquer, ou jamais si bien, ce qui se joue entre l'artiste et son modèle dans l'atelier du sculpteur. (...) Dans l'atelier de Valérie Rossignol, le modèle n'est pas un corps qui s'abandonne, c'est une "âme", pour reprendre le vocabulaire de l'auteur, que la sculptrice cherche à saisir et à restituer. le corps nu de l'homme est devant elle, il a consenti à poser, ce qui n'est pas confortable, souvent fatigant, consenti à être regardé- étonnant renversement d'une situation traditionnelle où des hommes peignaient et sculptaient des femmes nues. « (p. 8)

La première partie m'a emportée…vraiment , alors que la lettre à l'Homme aimé, j'ai eu du mal à m'y sentir à l'aise… le style déborde quelque peu d' « emphase »…mais que ce n'est que mon avis, restant des plus subjectifs !!
Une lecture enthousiaste d'un côté… et perplexe, de l'autre, comme si en tant que lecteur, j'étais restée très extérieure, même si…même si… il y a des analyses , des interrogations très fines sur l'Amour humain, la sexualité..!

« le désir est fragile et crée la dépendance à l'autre. Nous sommes vulnérables face à l'incertitude de ce qu'il en fera. Je me suis rendue inaccessible aux hommes pour ne pas leur accorder ce pouvoir sur moi. Je ne voulais pas dissocier la chair et l'esprit. Contrairement à ceux qui ont voulu me faire admettre que cette dissociation était ordinaire. « (p.77)

Ce 2 août … Plus de temps à lire ce texte que je ne l'avais prévu. Je l'ai lu par fragments… Guère possible de le lire d'une seule traite… car son contenu est très compact, dense à souhait ,en questionnements, approfondissements artistiques et , humains, … le noyau central est cette dichotomie « Corps-Esprit » si majoritairement véhiculée…

Cette dichotomie est analysée dans l'acte de l'Artiste…puis dans l'Acte d'amour et l'Amour humain…dans sa globalité rêvée et vécue avec émerveillement par la narratrice-sculptrice…

J'ai été captivée par la première partie « Homme de terre » qui fouille avec subtilité et profondeur l'acte créateur, et plus spécifiquement les étapes du travail de la sculptrice… des rapports avec la terre, la matière à pétrir, la lumière, et le modèle , l'Homme-Muse,… situation atypique ou peu commune… où nécessairement , se faufilent les attirances ambivalentes face à la nudité de l'autre sexe…La seconde partie, Lettre adressée à l'homme aimé… est aussi plein de qualités ; c'est entre autres un hommage absolu à l'Homme aimé, au miracle de cet amour fusionnel accompli, entre l'amour charnel et l'amour spirituel, vécu comme un « miracle » aussi merveilleux que l'acte créateur de l'artiste…

La contradiction totale absolue entre la chair et l'esprit, cet acte créateur très physique dans le modelage, le pétrissage de la terre, la nudité du modèle…et en même temps tout cette sensualité… qui est sublimée par l'oeuvre entrain de se faire !

« J'aime l'histoire que le corps me raconte par la façon dont il se déplace, se détourne, me fait face ou m'esquive. C'est la mémoire de la chair, de ce qu'elle a enduré, des coups qu'elle a reçus, des caresses qu'elle a attendues ou données, des oublis dont elle a été victime, comme si l'on pouvait négliger le corps sans porter atteinte à l'être. C'est parce qu'il est nu, que je suis une femme et qu'il est un homme que la vibration a lieu, au-delà ou en-deçà des mots. Nous sommes dans un espace que ni l'art ni la littérature n'a exploré à défaut d'avoir accordé une attention suffisante au corps masculin et à la façon dont une femme pouvait le voir. » (p. 24)

j'achève cet ouvrage que je suis enchantée d'avoir lu… même si mon sentiment final est ambivalent, partagé, tiraillé comme le questionnement de Valérie Rossignol entre la Chair et le Spirituel, entre la « Terre de la sculptrice et la Chair du modèle –masculin, et l'homme aimé»…Des tiraillements… et puis ces deux textes bien distincts brassent des thèmes fondateurs des plus intimes : L'Art, L'Amour, l'appréhension de son corps, de celui de l'autre, La sexualité, la complexité des comportements et sensibilités des Hommes vis-à-vis des Femmes, et vice-versa , etc. !....

Comme d'habitude… je ne lirai les chroniques des camarades qu' après avoir rédigé mon propre ressenti ; d'autant plus dans ce cas où je parviens pas à une appréciation tranchée…La preuve en est le désordre absolu de cette chronique qui va dans tous les sens, à l'image exacte de mon appréciation perplexe….J'essaye de comprendre mon attitude contradictoire de lectrice…Je crois deviner un début d'explication : J'ai , en débutant cet ouvrage, apprécié la poésie, le lyrisme certain de chaque phrase…et puis…et puis… trop, trop d'envolées, pourtant magnifiques ! C'est pour cette raison, entre autres, que j'ai éprouvé la nécessité de lire ces écrits , en discontinu…Toujours une perception très , très subjective. Ceci étant formulé bien maladroitement, je reste enthousiaste de cette découverte… qui m'a d'ailleurs aussitôt donné envie d'aller regarder le travail de cette artiste,!

Merci, donc, à Valérie Rossignol, ainsi qu'à la toute nouvelle maison d'édition, « L'Arbre hominescent » !
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Toujours intéressant d'écouter un artiste parler de son art.

C'est une autre façon d'approfondir, de creuser ce que son oeuvre donne à voir, surtout quand les mots sont des mots écrits, inscrits sur la page, des mots pesés, choisis, voulus.

Des mots qui étoffent la sensation, qui la fixent - comme le geste du modeleur qui ajoute un peu de terre pour retenir un moment dans le temps, inscrire un geste dans l'espace.

Valérie Rossignol est sculpteur, modeleur plutôt puisque qu'elle n'enlève pas, elle ajoute et que son matériau de création ce n'est pas la pierre ou le marbre , mais la terre, douce, lisse, humide.

Valerie Rossignol est aussi écrivain. Et ce n'est pas facile de mettre l'écrivain en sourdine pour laisser le sculpteur trouver ses mots.

Autant j'ai ete réceptive à la première partie, qui dit assez justement la symbiose entre l'artiste et son modèle dans l'alchimie complexe de la création, autant j'ai trouvé justes ses rapports d'artiste avec les différents modèles qu'elle y évoque -l'homme qui marche vers sa vieillesse, le jeune homme qui banalise en le musclant un corps devenu objet d'art, l'ami malade qui , au seuil de la mort, remet dans ses mains de sculpteure sa parcelle d'éternité,ou l'homme oriental qui confie à ces mêmes mains sa part universelle d'humanité, loin des haines et des violences de l'actualité- , autant j'ai aimé comment cette femme artiste disait " l'homme de terre", autant la deuxième partie qui se veut déclaration brûlante, lettre d'amour à un modèle devenu amant et partenaire de vie, autant son" homme de chair" m'a laissée.. .de marbre.

A la fois publique et cryptée, sensuelle et intellectualisée, cette "lettre" ne touche sans doute que son destinataire.

Pour le lecteur, qui a cru entrer dans l'intimité de l'acte créateur, elle a quelque chose d'excluant et de déplacé à la fois.

Dommage que Valérie Rossignol n'ait pas choisi plus de simplicité, de nudité. La poésie est ennemie des grands mots, des envolées inspirées.

Et la sculpture n'en a pas besoin non plus, qui s'élabore à l'aide d'humbles poignées de terre, dans la patience, le silence, , l'écoute et l'observation.

Merci aux éditions de L'arbre hominescent et à Babelio masse critique pour cette lecture intéressante.
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Ouvrage reçu lors d'une opération Masse Critique Privilège, je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions L'arbre Hominescent pour l'envoi de cet ouvrage. Même si cette lecture m'a parfois dérangée (je vais m'en expliquer), je suis toujours enchantée de découvrir de nouvelles maisons d'éditions ainsi que de nouveaux auteurs et rien que cela est pour moi un ravissement.

Cet ouvrage se compose pour ainsi dire de deux grandes parties, la première "Homme de terre" et la seconde "Homme de chair". Dans la première, nous découvrons Valérie Rossignol, auteure certes mais surtout sculptrice qui fait corps non seulement avec la terre qu'elle pétrit mais surtout avec l'homme qui se tient devant elle, modèle nu. Entre eux, pas de gênes, pas de phrases échangées mais une véritable osmose, sorte d'alchimie dans laquelle la sculptrice ne rend pas seulement compte de l'allure physique de son modèle mais également de son âme et de toutes ses blessures. L'acte de création rend cette homme-là unique car il ne représente pas la gente masculine mais il est tout simplement lui, avec ses souffrances et ses joies, ce qui le rend non pas individu mais homme seul en son genre.

Cette partie-là du texte m'a profondément émue mais c'est la deuxième où je me suis sentie beaucoup plus mal à l'aise car cette fois-ci, il est question de l'union charnel entre deux corps. Même si cela est très beau et extrêmement bien écrit (rien à redire là-dessus), c'est le thème et les descriptions qui m'ont mises mal à l'aise. le fait que cet homme prenne possession de la femme lorsqu'il en a envie m'a fait penser à une sorte de soumission de la part de cette dernière et oui, cela m'a dérangée. L'on comprend cependant que ce n'est pas le cas car la femme adhère autant que l'homme à cette pulsion sexuelle, à ce désir incontrôlable grâce auquel elle se sent pleinement vivante mais là encore, il y a quelque chose qui me gêne.

Je sais que c'est ma pudeur qui est a une nouvelle fois été mise à rude épreuve et cela est bien dommage car cela ne rend pas toute la beauté de ce texte comme il se devrait. Aussi, je ne peux que vous inciter à venir le découvrir par vous-mêmes afin que vous ne passiez pas à côté de celui-ci à cause de ma pudeur un peu trop exagérée mais bon, l'on ne se refait pas et je suis ravie d'avoir découvert ce magnifique texte !
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Ecrit par une sculptrice modelant l'argile, de terre et de de chair regroupe essentiellement deux textes. le premier "De terre" rapporte les sensations de la sculptrice observant et modelant le corps d'un homme nu. Sans s'assumer féministe, le texte rapporte toutefois les sensations inverses du traditionnel modèle féminin, ultra introspectif et hyper sensuel, une femme admire un corps d'homme dans toute sa fragilité, comme l'une des nombreuses beauté offerte par la nature.
Le texte "De chair" en revanche s'attache à décrire la relation qui unit non plus l'artiste et son modèle, mais l'homme et la femme dans leur relation non plus seulement artistique mais essentiellement humaine, avant même d'être physique.
L'ensemble est assez poétique et très touchant. Une jolie lecture originale qui parlera certainement à tous les amoureux des arts.
Merci à Babelio et aux éditions L'arbre hominescent pour l'envoi de ce bel ouvrage. :)
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D'emblée, l'écrivaine et sculptrice Valérie Rossignol inverse les situations traditionnelles. C'est en effet elle qui , dans le texte intitulé "Homme de terre", relate des séances de travail où un homme nu pose pour elle, tandis qu'elle malaxe la terre et modèle son corps. de la même manière, dans "Homme de Chair", l'homme est le destinataire d'une lettre d'amour.
Deux textes, au plus près de ce qui se joue au coeur de la pratique artistique, comme au coeur des relations humaines.
Si j'ai beaucoup aimé la première partie, dans son analyse fine de ce qui se joue d'indicible entre le modèle, qui n'est en rien passif et la sculptrice, je suis restée plus mitigée, n'étant guère sensible au lyrisme ,en ce qui la lettre d'amour. Il n'en reste pas moins qu'une lettre aussi passionnée, aussi poétique, se hisse à la hauteur des plus remarquables lettres d'amour.
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Ce livre se présente sous le forme d'un diptyque. La première partie est consacrée à "l'homme de terre" tandis que la seconde partie concerne "l'homme de chair". Ce livre est un peu particuliers ; il est brut en émotions et ressentis, tout est naturel sans fioriture.



Dans la première partie l'artiste s'offre à nous, dans le silence de son atelier, avec son modèle nu qui est là pour rendre hommage au talent de l'artiste qui est là pour sublimer sa beauté. Pour se faire, elle va l'observer, le scruter, le mesurer, le deviner, le ressentir pour mieux le saisir et le façonner afin de lui donner vie sous ses doigts. C'est une bulle que personne ne peut percer, nous sommes là, spectateur de la beauté artistique et poétique que cela peut engendrer.



Les émotions et les tensions sont palpables et retranscrites avec beaucoup de conviction et de sincérité. C'est le privilège de l'artiste que de pouvoir vivre de telles émotions qui finalement n'est pas accessible au commun des mortels à moins d'être artiste.



La seconde partie je l'ai trouvé plus poétique, plus douce, plus émotive, plus vibrante. Elle concerne une lettre écrite à l'être aimé. J'ai trouvé ça beau, poétique, doux, pleins de charme. Il faut dire qu'avec l'arrivée des e-mails dans nos vies, les lettres deviennent de plus en plus obsolètes, ce qui est franchement dommage. La sensualité est révélée à son paroxysme ici. Lorsque la femme amoureuse offre et s'offre, c'est le plus beau et le meilleur d'elle-même qu'elle livre. Elle révèle cette relation avec des mots, des phrasés qui touchent le coeur et l'âme de la personne qui les découvrent à mesure que les pages avancent dans cette valse des mots qui fait vibrer tout un chacun.



La plume de l'auteur est belle, particulière mais fluide et efficace dans ce récit court mais ô combien intense.



Tout ça pour vous dire que j'ai passé un agréable moment livresque avec ce livre pleine de douceur et de sensualité.
Lien : https://leslecturesdeladiabl..
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Tout d'abord je tiens à remercier Babelio pour l'envoi de ce livre.
Je pense que je ne l'aurai pas lu de moi même .
Si vous suivez mes critiques je n'aime pas les petits livres je n ai pas le temps de me mettre dans l'histoire que cela et déjà finit.
Cela je l'ai lu sa lecture a été un peu difficile il faut restée concentrée. J'ai même relu certains passages .
Lisez le c'est une grande question de sagesse et un retour sur soi.
Lisez le quatrième de couverture et vous ne pourrez que vous embarquez dans cette lecture
Ce livre donne à réfléchir sur la nature de l'homme (en temps qu'humain) et je pense que qui que vous soyez vous vous y retrouverez.
bonne lecture
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