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EAN : 9782863391082
296 pages
Du Rhin (01/01/1995)
3.67/5   3 notes
Résumé :
"Cet important travail retrace avec minutie et saveur la vie des habitants de Haute Alsace en cette période difficile, et un moment privilégié de l'histoire nationale..."
Alain Decaux
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un très beau récit. Un livre émouvant très bien écrit et très plaisant à lire. Une belle découverte.
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Ovni par sa forme - le texte oscille en permanence entre autobiographie, mémoires, documents - ce livre est un témoignage de ce que pouvait être une enfance alsacienne avant et pendant la première guerre mondiale. le récit est dynamisé par les multiples références aux chansons, à la cuisine et à la langue alsaciennes. Curieusement, on en ressort avec l'impression étrange d'une enfance idéalisée, en dépit d'un contexte historique omniprésent sans toutefois être oppressant. Un livre intéressant.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Les gamins du village connaissaient le nom des avions : Taube, Fokker, Albatros, Gotha des Allemands, Blériot, Voisin, Nieuport, Spad et plus tard Caudron, Farman, Morane pour les Français et qui s'opposaient dans la chasse où s'affrontaient les casse-cou du ciel. Leur célébrité dépassait de loin ce qu'avaient pu leur valoir leurs exploits d'avant-guerre. Garçons et filles commentaient les prouesses de Roland Garros, de Fonk, de Nungesser, de Védrines et surtout plus tard de Guynemer, de l'Escadrille des Cigognes. Mais celui qui sensibilisa toute la population fut Pégoud, déjà légendaire avant la guerre avec son fétiche, le pingouin.
Le 31 août 1915, alors que les paysans étaient aux champs, que les enfants jouaient dans les cours ou sur la route, l'attention de tous fut attirée par deux avions qui tournoyaient au-dessus de nos campagnes : grands cercles autour de l'adversaire, fuites à brusques revirements, chutes libres avec reprises inattendues. Soudain, l'un d'eux, à cocarde tricolore, piqua vers le sol en vrilles rapides suivies d'un long panache noir. Cela se passait dans les champs de Petit-Croix, à l'intérieur d'un quadrilatère de forêts. Ainsi, Pégoud, le premier "as" de la guerre, devint des nôtres, dormant de son dernier sommeil chez nous, à Belfort. Du moins provisoirement, car plus tard son corps sera transféré au cimetière Montparnasse à Paris. Le 6 septembre, à l'emplacement de sa chute, une couronne tomba du ciel avec un ruban où s'inscrivaient ces mots : "De la part de son adversaire, honneur à l'aviateur Pégoud tombé au combat pour sa patrie."
Cet adversaire était le mitrailleur lieutenant von Bilitz, assisté du caporal Kandulski. Leur appareil était blindé, celui de Pégoud ne l'était pas. Il était seul. Remarquable précurseur par ses virtuosités, il comptait sur son sang-froid et son adresse. Hélas! une balle lui traversa l'aorte.
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Note sur l'emploi du français

A bien des points de vue, la période de l'annexion de l'Alsace par les Allemands de 1871 à 1914 n'a rien de comparable avec l'annexion de l'Alsace par les nazis en 1940. Alors que par ces derniers tout mot français était proscrit, tout livre français traqué et jeté au bûcher, l'usage de la langue française entre 1871 et 1914 était courant, surtout dans la bourgeoisie alsacienne.
Le sermon en français de notre curé n'était pas exceptionnel en Alsace. Ainsi, à Mulhouse, et sans doute ailleurs aussi, certains sermons de Carême étaient faits en langue française.
Les maisons de commerce gardaient souvent leur raison sociale antérieure à 1871.
Il n'était pas concevable qu'un menu pût être rédigé en allemand.
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Quelque chose me tracasse. Je m'en ouvre à maman : j'ai besoin de savoir ce que feront tous ces soldats qui occupent le village.
"Ils vont tous repartir chez eux, dit-elle joyeusement.
- Et le village, alors, il sera vide?
- Et nous, nous sommes bien là, et tous les habitants de toutes les maisons."
J'essaie d'imaginer cela.
Sans le va-et-vient des soldats, je ne vois qu'un désert.
C'est une vraie catastrophe!
Que l'on ne croie pas à l'exagération des impressions d'une enfant. Soixante ans après (en 1978), j'eus le grand plaisir de revoir, en Alsace, un de mes camarades, instituteur retraité et qui avait neuf ans à la fin de 1918. Joseph et moi évoquions le passé. Spontanément, il me dit :
"Me croiras-tu? L'armistice, la fin de la guerre, me paraissait le fin du monde. Plus de soldats chez nous! Impensable! J'étais désespéré!"
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Je suis née au début du siècle dans une région qui n'est ni l'Alsace, ni la Franche-Comté, mais un seuil entre Vosges et Jura, et, de ce fait, tout en divergences.
Dans les villages voisinaient, à cette époque, les maisons de style banal du début du siècle avec véranda en façade, et les fermettes très franc-comtoises à colombages, aux toits descendants très bas du côté ouest, presque à ras du sol. La maison alsacienne à colombages, d'architecture différente, ne se rencontrait qu'à quelques kilomètres, dans le Sundgau.
Les habitants ne se comprenaient pas très bien entre eux. Les autochtones des fermettes patoisaient franc-comtois; les Alsaciens, dans les maisons neuves, parlaient le dialecte.
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Dans le texte - cela va de soi -, je n'ai employé, sauf exceptions, que le français; mais il est évident que tout ce qui fut dit avant 1914 l'était en alsacien (ou en allemand). Après la guerre, l'habitude nous était restée de parler le dialecte en famille puisque maman, comme beaucoup d'autres Alsaciens, avait des difficultés dans l'élocution du français.
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