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EAN : SIE87144_2991
Fasquelle (30/11/-1)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Le Cantique de l'aile est un recueil de poèmes très variés écrits par Edmond Rostand et publié en 1922, à titre posthume.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
XI

FABRE-DES-INSECTES
II


Une vie admirable. Aucun homme n’a dû
Fréquenter de plus près la maternelle argile.
Son bosquet de lilas lui tient lieu d’Évangile.
D’un Fabre d’Eglantine il semble descendu.

Il guette tout un jour ce qu’il n’a qu’entendu
Il ne peut s’ennuyer, sachant par cœur Virgile.
S’il découvre un insecte éclatant et fragile,
Il lui donne le nom du fils qu’il a perdu.

Quand il rentre, le soir, avec sa découverte,
La Vérité peut-être est dans sa boîte verte,
Car du puits d’un insecte elle peut émerger.

Voilà sa vie. Elle est simple, triste, ravie.
Il n’enlève jamais son chapeau de berger.
Et ses livres se font tout seuls, avec sa vie.
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XI

FABRE-DES-INSECTES
I


Sachant que l’humble arpent d’un jardinet claustral
Contient plus de secrets qu’un mortel n’en pénètre,
Il vit seul comme un pâtre et pauvre comme un prêtre,
Et d’un grand feutre noir coiffé comme Mistral.

C’est un homme incliné, modeste et magistral,
Qui plus qu’un monde au loin cherche à ses pieds un être,
Et qui, ne regardant que ce qu’on peut connaître,
Préfère un carré d’herbe à tout le ciel astral.

Pensif, — car dans ses doigts il a tenu des ailes, —
Poursuivant les honneurs moins que les sauterelles,
— Les sommets rêvent-ils d’être des sommités ? —

Il nous offre une vie égale aux fiers poèmes,
Et des livres qu’un jour il faudra que ceux mêmes
Feignent de découvrir, qui les ont imités.

p.67
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XI
FABRE-DES-INSECTES

VIII
LES INSECTES LUI PARLENT


« Et nous, nous nous chargeons de ton Apothéose.
Car nous fûmes toujours les amis les meilleurs.
Nous, Tes Insectes, ceux de Vaucluse et d’ailleurs,
Voulons tous dans ta gloire être pour quelque chose.

« La fourmilière sculpte, et la ruche compose.
Une étoile d’argent se tisse entre deux fleurs.
Tu sais que nous savons réussir des splendeurs.
Fabre, le souviens-tu de la chapelle rose ?

« Te souviens-tu qu’un jour, en haut du mont Veutoux,
Tu vis un temple obscur et bâti loin de tous
Sur lequel nous étions cent mille coccinelles ?

« La chapelle était rose et semblait en corail !
Ainsi, la solitude aura sur son travail
Une gloire vivante et faite avec des ailes. »
Arnaga, juin 1911.

p.69
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Les Rois Mages

Ils perdirent l'étoile, un soir ; pourquoi perd-on
L'étoile ? Pour l'avoir parfois trop regardée…
Les deux rois blancs, étant des savants de Chaldée,
Tracèrent sur le sol des cercles au bâton.
Ils firent des calculs, grattèrent leur menton…
Mais l'étoile avait fui, comme fuit une idée.
Et ces hommes dont l'âme eût soif d'être guidée,
Pleurèrent, en dressant des tentes de coton.
Mais le pauvre Roi Noir, méprisé des deux autres,
Se dit : « Pensons aux soifs qui ne sont pas les nôtres,
Il faut donner quand même à boire aux animaux. »
Et, tandis qu'il tenait son seau d'eau par son anse,
Dans l'humble rond de ciel où buvaient les chameaux,
Il vit l'étoile d'or, qui dansait en silence.
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Premier passage sur mon jardin

J'avais sur la montagne un grand jardin secret.
Mais, ce soir, se levant du fond de la campagne,
Le long biplan que l'oeil des bergers accompagne
Vint à ma solitude infliger un soufflet.

Car, doublant mon toit basque où, presque il s'éraflait.
Le monstre pour lequel il n'est plus de montagne
Passa sur mon jardin comme le vent d'Espagne,
Et mon sable eut son ombre, et mon lac son reflet!

J'aurai dû t'en vouloir, ô beau monstre de toile,
Moi qui n'ayant cherché que l'aigle et que l'étoile,
Suis venu sur ce mont, loin du plaisir humain,

Pour avoir à moi seul un ciel qui se déploie!
- Mais j'ai crié d’orgueil et j'ai pleuré de joie
Lorsque j'ai vu mon ciel devenir un chemin!
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Vidéo de Edmond Rostand
Le « vrai » Cyrano, qui a inspiré Edmond Rostand pour écrire sa pièce Cyrano de Bergerac, était un libertin, refusant les conventions et défendant la liberté de penser. Passionné par les sciences, il prônait l'athéisme, le fait de ne pas croire en Dieu. Son oeuvre reflète en partie sa pensée. Il a notamment écrit Les États et Empires de la Lune (1657) qui raconte un voyage fictif sur la Lune, et Les États et Empires du Soleil (1662).
Pour en découvrir davantage : https://LLS.fr/CL9Video
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