Exit le Fantôme

Mon premier Roth. le dernier ?
J'ai commencé la lecture plein d'enthousiasme, avec la sensation de découvrir un auteur important, et d'une certaine manière, de faire donc quelque chose d'important. J'avais même l'impression que tenir ce roman entre mes mains me donnait une certaine classe.
Mais je n'ai pas adhéré. Je me suis mis à sauter des lignes, des pages. J'avais l'impression de regarder un très mauvais Woody Allen, l'humour en moins. J'en suis presque désolé.

Dans “Exit le fantôme”, Philip Roth donne congé à son héros-double récurrent, Nathan Zuckerman, qui est intervenu en tant que personnage et narrateur dans pas moins de neuf romans: de “L'Ecrivain fantôme“ (The Ghost Writer) en 1979 à “Exit le fantôme” (Exit Ghost) en 2007. Un protagoniste toujours aussi critique sur la société américaine mais aussi sur son double, l'auteur, Philip Roth lui-même.

Dans “L'Ecrivain fantôme”, alors qu'il n'était qu'un débutant inconnu, Zuckerman rendait visite à un romancier qu'il admirait, E.I. Lonoff. Dans “Exit le fantôme”, Lonoff est mort depuis longtemps et totalement oublié. On est en 2004, et Zuckerman revient à New York après onze ans d'absence. Il s'était réfugié, après son cancer, dans un coin perdu des Berkshires, totalement reclu sans avoir lu un journal ni même écouté la radio depuis les attentats du 11 Septembre.

Pourtant, trois ans après, il décide de revenir à New York pour tenter de soigner les séquelles d'un cancer de la prostate, en particulier une incontinence très humiliante. En dépit des descriptions minutieuses et terribles qu'il fait de sa maladie et de celle de son amie Amy - une tumeur au cerveau -, ce ne sont pas des combats médicaux que Zuckerman va mener à New York. Il va lutter pour la mémoire de Lonoff - dont Amy fut, dans sa jeunesse, la dernière compagne - contre le jeune Richard Kliman, journaliste freelance qui collabore à plusieurs journaux culturels et veut écrire une biographie à scandale de Lonoff. Pour Zuckerman, cette entreprise biographique est un geste de plus contre la littérature, minée par le politiquement correct, cette absurdité qui a conduit, dans une exposition à la New York Public Library, à exclure Hemingway et Faulkner de la liste des grands écrivains du XXe.

Autre combat, plus intime, l'attirance que Zuckerman ressent pour la jeune Jamie, qui se rêve écrivaine. Dans l'espoir, à la suite d'une opération, d'être un jour débarrassé de son incontinence, il décide de procéder à un échange de logements et se troquer ainsi sa maison des Berkshires contre un appartement à New-York. Mais, dans cet appartement, il va rencontrer cette jeune femme qui va reveiller toutes les pulsions sexuelles qu'il croyait avoir dominées. Or son corps ne peut plus répondre à son désir. Il entame alors avec elle un dialogue imaginaire, et se raccroche à l'illusion de pouvoir encore séduire…

Philip Roth aborde une fois de plus le problème du vieillissement – du cortège d'horreurs, de maladies, de petites misères, d'humiliations qui l'accompagnent. Zukerman vit retiré à la campagne, non par choix, mais à cause de l'humiliation que lui cause une faiblesse nouvelle : il souffre d'incontinence urinaire.

Mais la mort annoncée n'est pas que physique et mentale, elle est aussi littéraire : il entrevoit ce qu'il adviendra de son oeuvre qui passera par le prisme déformant des propres fantasmes de biographes comme Richard Kliman.

“Exit le fantôme”, qui doit son titre à une didascalie de Shakespeare en marge d'une scène de “Hamlet”, est sombre, particulièrement sombre. Ses personnages sont désespérés dans leurs vies respectives. Désespoir auquel s'ajoute le contexte de la réélection de George W. Bush, omnipresent tout au long du roman. La seule lueur d'espoir dans tout ce marasme est concentré dans les récits théâtralisés des rencontres fantasmées avec Jamie, dans lesquelles l'un et l'autre s'adonnent avec maîtrise aux jeux de la séduction.
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Comme bien souvent dans l'oeuvre de Philippe Roth, l'intérêt premier du roman est le regard critique que l'auteur pose sur la société contemporaine. Dans “Exit le fantome”, l'écrivain déplore l'ensevelissement de la littérature sous la publication de tonnes d'oeuvrettes, et son ravalement à l'opinion de ses parasites, notamment des biographes sensationnalistes. Selon lui, celles et ceux qui savent vraiment lire sont de plus en plus rares.

En résumé, un livre déprimant sur la déficience culturelle contemporaine, à ne pas mettre en toutes les mains, mais qui a le mérite de clôturer le Cycle Nathan Zuckerman et servir de testament littéraire à l'auteur américain. Gare a celui qui se risquera à l'exercice d'une biographie sur sa personne !
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J'ai lu il y a quelques années Pastorale américaine, puis La tache. J'avais trouvé La tache très intéressant, par les questions qu'il soulevait, par le choix des personnages, par l'Amérique qu'il décrivait.

Dans ce dernier roman en date, j'ai retrouvé Nathan Zuckerman, et ai aimé la description de sa situation d'écrivain reclus campagnard dans l'Amérique du début du vingt et unième siècle et par la suite, celle de son évolution psychologique. Au début du roman, c'est un vieil écrivain, enfermé avec ses lectures, les textes qu'il écrit, ses habitudes, deux ou trois fréquentations locales, pas de télévision, ni d'ordinateur, pas d'animal domestique… le retour à Manhattan, la rencontre d'une vieille femme qui fut la muse d'un de ses amis auteurs, puis celle d'un jeune couple d'écrivains qui cherchent une maison de campagne, lui font envisager différemment un avenir qui s'annonçait très routinier. Malgré des problèmes de santé, physiques, mais pas seulement, comme il apparaît au fil des pages, il imagine qu'il tombe amoureux de Jamie, la jeune femme qui souhaite s'exiler à la campagne. Alors qu'il était venu à New York pour retrouver uniquement un peu de contrôle sur sa vessie, il se met à envisager d'autres possibilités et à prendre des décisions imprévues. Un journaliste qui veut écrire une biographie explosive au sujet de l'un de ses amis, prend contact avec lui, et cela le met assez en rage pour qu'il renaisse un peu au monde qui l'entoure, en pleine campagne pour les élections présidentielles de 2004.
Enfin, tout cela est tout de même assez long, avec des digressions dont on ne voit pas forcément l'intérêt. J'ai eu un peu de mal à m'intéresser à ce personnage de septuagénaire assez misanthrope, et se prenant beaucoup trop au sérieux. S'il reconnaît avec franchise ses défauts et défaillances, c'est sans une autodérision que j'attendais, sauf lorsqu'il écrit des dialogues imaginaires entre LUI et ELLE, à savoir Jamie, trente et quelques années, et objet de toutes ses attentions et de tous ses fantasmes. Ces dialogues sont assez savoureux, et compensent les silences embarrassés qui sont les siens quand ils sont face à face, créant ainsi un respiration bienvenue dans le roman.
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Avant d'ouvrir ce livre j'avais déjà lu quelques romans de Philp Roth, romans que j'avais appréciés.Pour citer ceux que j'ai préférés : "la Tache", "un homme". Aussi quelle déception avec "exit le fantôme" :

les états d'âme de ce vieillard, grand écrivain , dont les obsessions sont ses problèmes urinaires suite à une opération d'un cancer de la prostate, son impossibilité de "bander" alors qu'il ne pense qu'à "baiser" la charmante Jamie, sa haine du jeune (et peut-être futur écrivain) Richard KLIMAN, dont le seul tord est de vouloir écrire la biographie, non autorisée, d'un écrivain mort il y a plus de 40 ans, dont les oeuvres parues ne sont plus lues , et qui n'a pas pu terminer son seul roman, ce dernier étant peut-être trop biographique.

Bien sur ce livre (enfin la traduction en ce qui concerne ma lecture) est très bien écrit même si les dialogues "elle-lui" sont peut-être un peu trop nombreux. le personnage d'Amy, vieille dame en fin de vie et ancienne jeune maîtresse de l'écrivain mort il y a 40 ans est attachant particulièrement dans sa façon de vivre toujours, malgré la mort, avec LONOFF, seul homme qu'elle ait jamais aimé.

un conseil si vous n'avez jamais lu de Philip Roth ne commencez pas par "exit le fantôme"... vous serez peut-être déçu et vous n'oserez pas en ouvrir d'autres, pourtant tellement plus intéressants.

L'auteur prend conscience d'une vie qui va bientôt s'achever tout en voulant conserver des relations amoureuses avec des êtres jeunes . Est- ce un paradoxe alors que l'on a vu mourir ses amis de se raccrocher à la jeunesse?

Un curieux livre comme j'en lis peu (on me l'a offert).
Le héros est un écrivain vieillissant de la côte est des états-unis, qui souffre d'incontinence et d'impuissance, et vis habituellement retiré du monde.
Il revient à New-York et y passe une semaine, la semaine de la réélection de Bush.
Un ou deux quiproquos le remettent en contact avec des éléments de la vie littéraire new-yorkaise, pour qui il est une sorte de mythe, avec comme toile de fond cette semaine si particulière ou l'élite intello New-Yorkaise s'est sentie perdre la main aux états-unis au profit des anti-intellos texans, riches pétroleux héritiers des sécessionnistes.
C'est assez littéraire, parfois intéressant, mais il faut aimer la culture américaine, ce qui n'est pas mon cas. Faut il que les Etats-Unis soit à ce point une référence pour qu'on en traduise de tels livres. Ca m'étonnera toujours.
Je ne conseille surtout pas non plus ce livre si vous avez des tendances dépressives. Les histoires de vieux incontinents qui ne comprennent plus beaucoup le monde qui les entoure et se désole de leur virilité perdue, c'est pas pour tout le monde...

Assez déçue par ce livre qui, selon moi, manque de fond. Beaucoup de citations d'auteurs. On a le sentiment que l'intrigue principale sert de pretexpr à citer les auteurs que Philippe Roth admire. du coup, l'histoire principale manque de consistance.

Très déçue par ce roman. Où est passé le talent de l'auteur de "La tache" ?

Exit Philip Roth ?

Quelque chose m'a sûrement échappé. C'est le sentiment étrange qui m'a traversé alors que je terminais à peine la lecture du nouveau roman de Philip Roth, « Exit le fantôme ». Dans ce nouvel opus qui met en scène les affres de Nathan Zuckerman, son personnage fétiche et accessoirement son double puisque dans la vie qu'il invente (?) Nathan est écrivain, Philip Roth installe son livre juste à la veille de la réélection de Georges W. Bush en 2004...
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