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Josée Kamoun (Traducteur)
EAN : 9782070329854
224 pages
Gallimard (02/02/2006)
3.6/5   594 notes
Résumé :
Le lecteur retrouvera ici David Kepesh, le héros de Professeur de désir. Âgé maintenant de 62 ans, c'est un homme arrivé, qui enseigne à l'université et a créé son émission de télévision. Parmi ses étudiants, il distingue une certaine Consuelo, d'origine cubaine, jeune femme fascinante au corps merveilleux, mais qui se révèle incapable de s'abandonner à la sexualité. Progressivement, le fait qu'elle ne le désire pas va rendre David fou de jalousie… Sur cette trame c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (70) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 594 notes
On retrouve dans ce roman les thèmes chers à Roth : l'amour et la liberté sexuelle, le vieillissement, la mort. David Kepesh, 62 ans, universitaire brillant et reconnu est aussi un incorrigible séducteur, sa dernière conquête : une jeune étudiante cubaine au charme envoutant et aux formes généreuses. On voit bien les obsessions Rothienne dans le portrait de Kepesh, le sexe comme dernier plaisir face à la vieillesse et la mort qui se profilent.
Philip Roth est un immense écrivain, alors forcément il est toujours difficile d'aller à contre courant des nombreuses louanges concernant « La bête qui meurt ». Pourtant ce roman m'a moins enthousiasmé. Si on retrouve le style inimitable, les réflexions sur le sens donné à la vie, Roth se complait aussi à nous mettre dans l'inconfort (les scènes intimes doivent t'elles être aussi explicites et scabreuses) et puis ce vague sentiment d'une répétition dans les interrogations.
Mais malgré ces bémols, « La bête qui meurt » reste une oeuvre largement estimable.
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Certains livres sont lus à petits pas, d'autres à grandes enjambées sans pour autant que je les aime plus.
Les 137 pages ( édition Gallimard) de Philip Roth se lisent à grands pas.

Bien sûr, tu me diras : un livre de cul, ça te parle ! (avec tutoiement car seuls mes babel-amis oseront me le dire).
Bien sûr, tu me diras : Lui, 62 ans ça te parle, d'autant qu'elle, étudiante, a 24 ans.
Mais qualifier “la bête qui meurt” de roman licencieux est réducteur.
Bon, le sexe est présent, “y en a, mais pas que”… et s'il devait en manquer, j'en ai cité, et du cru !
Celui-ci est intrinsèque aux narrations philosophiques de l'auteur : “Le sexe ne se borne pas à une friction, à un plaisir épidermique. C'est aussi une revanche sur la mort”.

En fait, ce sont les pensées périphériques à l'histoire qui ont soutenu ma lecture, entraînant des réflexions sur la condition de l'homme (et plutôt de sexe masculin). Elles m'ont invité d'ailleurs à relire vos citations qui ajoutent de la valeur ajoutée à ce court roman.
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Philip Roth met en scène le David Kepesh de Professeur de désir, dans ce qui a tout l'air d'une suite. À 70 ans désormais, il se livre, dans un monologue, à une personne quasi-muette dont on ne connaîtra jamais l'identité (un ami, un psy...ou tout simplement toi, moi lecteur ?!). Son sujet, lui le prof universitaire, l'homme à femmes, et sa relation débutée 8 ans plus tôt avec une de ses étudiantes, la voluptueuse petite cubaine Consuela. Durant deux ans, il va devenir fou de ce corps, de ses seins parfaits, et l'admirer comme une véritable oeuvre d'art. Il revit ses sentiments complexes, une forme d'avilissement (s'humiliant lui-même en se gorgeant à genoux et à leur source des règles de sa Belle), de jalousie (la Belle a eu et a peut-être encore des amants de son âge, quand lui a déjà 62 ans), d'impuissance face au temps qui passe et le rapproche inéluctablement de la fin de sa vie sexuelle. Cette question de l'anéantissement qui approche, de l'incapacité de l'homme vieillissant, à assurer notamment sexuellement, est décidément centrale chez Roth, et même assez obsessionnelle. Il en profite aussi pour remettre sur le grill la question des relations filiales difficiles, confrontant David Kepesh à son fils, mari et père infidèle lui aussi mais qui contrairement au père le vit mal et en rend son ascendance responsable. Après la rupture avec Consuela, David traversera une période de dépression. Il surmontera ce moment douloureux...mais au moment où il livre cette confession, il s'apprête à rejoindre Consuela qui le réclame...au risque de se perdre. Car trois mois auparavant, il l'a revue...dans des circonstances bouleversantes. Le récit de ces retrouvailles à la veille de l'an 2000 offre de belles pages sur l'absurdité de la vie, mais aussi sur le dérisoire de nos petites sociétés et fêtes de la consommation, face à l'implacabilité de notre destin individuel...à savoir l'approche de notre mort, notre Némésis comme il l’appellera dans son ultime roman, celle qui vient nous cueillir, injuste et sournoise, sans qu’on n’y puisse rien. Dans le drame qui se joue, Kepesh apparaît désormais protecteur, paternel, émouvant dans son émotion mais aussi paradoxalement humain dans sa peur, sa distanciation masquant à peine une pointe de dégoût.
Ce n'est sans doute pas le meilleur livre de cet immense écrivain, il y a parfois quelques effets faciles, et pourtant je me suis surpris à accumuler les citations, comme bien d'autres lecteurs apparemment...ce qui en dit long sur le talent du bonhomme et la puissance de son oeuvre !
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Chapeau bas Mr Roth ! 1er coup de coeur de l'année !

Dans La Bête qui meurt (The Dying Animal), Philip Roth donne la parole à David Kepsh, professeur à l'université et célébrité locale. Au moment où il nous livre ses tourments, il est âgé de 70ans, et commence par nous parler d'une aventure qu'il a eu avec une de ses étudiantes 8ans plus tôt (elle avait 24ans).

Le moins qu'on puisse dire c'est que Roth et son personnage ne vendent du rêve à personne ! Il n'est nullement question d'un amour romantique où l'on se regarde dans les yeux à sourire bêtement. Que nenni ! Ce qui fait tourner "la tête" du vieil homme, ce sont bien les courbes de la jeune femme (et qui n'a pas des mensurations de mannequins), de la naissance de ses seins en passant par la courbe de ses fesses. Et c'est de sexe qu'il nous parle d'abord, de domination même. Ceci dit, ne rêvons pas, ce n'est pas un roman pornographique, et cette histoire passe vite (pendant un temps) au second plan.
Dave Kepesh avoue que sa doctrine de "liberté de baiser" (si on peut dire) est vite mise à mal par un mal qui ronge beaucoup d'entre nous : la jalousie ! Pris à son propre piège : quelle horreur ! Et très vite, Kepesh a peur de perdre Consuela comme il a peur de perdre la vie. Son aventure est une évasion à sa condition d'homme vieillissant : sexualité versus fatalité , un match ardu ! (et oui, Philip Roth est d'abord un intello pour ceux qui en douterait)

Ce que j'ai trouvé magnifique dans ce roman, ce sont tous les procédés que Philip Roth a mis en place pour que le lecteur voit petit à petit les fêlures de ce Dom Juan retraité. Divorcé et détesté par son fils quadragénaire, puis ami désemparé face à la mort et la maladie, sans oublié l'appréhension que suscite le flétrissement de son être tout entier. Il y a l'écriture de Roth dans ce roman que j'ai adoré aussi : franche et directe. le recours à l'intertextualité pour mettre en scène la détresse de son personnage (et cela a fait remonter certains livres de ma PAL un peu plus haut qu'ils ne l'étaient!).

D'une histoire de cul qui pourrait être banale, Roth nous parle des années 1960, le temps de la libération des moeurs entre hommes et femmes, des paradoxes de la société américaine moderne ,etc. Il arrive à aller là où on ne s'y attend pas, et cela m'a émue.
J'ai refermé ce court roman (150pages) très touchée par cette histoire et en me demandant si finalement : se faire avoir par quelqu'un que l'on attendait pas et être près de cette personne dans un moment difficile (je n'en dit pas plus pour ne pas parler de la fin) alors que rien n'y oblige, et sans rien en attendre : est-ce que ça ce n'est pas (aussi) de l'amour ?
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Un professeur de fac entretient une relation avec une de ses élèves de vingt-quatre ans.
Il a passé sa vie à multiplier les aventures, au détriment de sa vie de famille, et entretient des relations tendues avec son fils
En plus d'être un roman, c'est une réflexion sur la sexualité à partir de l'émancipation des années soixante. le changement de la sexualité des filles a quelque peu perturbé le statut des hommes. C'est aussi un regard sur la complexité des rapports père/fils et sur l'angoisse de la vieillesse et de la mort.
J'ai acheté ce livre sur un vide grenier, et l'homme qui me l'a vendu m'a dit : « Vous verrez, c'est très bien. »
Effectivement, c'est très bien, et surtout très bien écrit. Un style irréprochable.
C'est un livre qui doit beaucoup plaire aux hommes et qui éclaire les femmes sur le comportement sexuel masculin.
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Citations et extraits (114) Voir plus Ajouter une citation
On aura beau tout savoir, tout manigancer, tout organiser, tout manipuler, penser à tout, le sexe nous déborde. C'est un jeu très risqué. On éviterait les deux tiers de ses problèmes si on ne s'aventurait pas hors des balises pour baiser. C'est le sexe qui jette le désordre dans nos vies bien réglées en temps normal. Je le sais aussi bien qu'un autre. Toutes tes vanités, jusqu'à la dernière, feront retour pour te moquer. Il suffit de lire le Don Juan de Byron. Oui, mais que faire, quand on a soixante-deux ans, et qu'on se dit que jamais plus on n'aura la jouissance d'un objet aussi parfait ? Que faire quand on a soixante-deux ans et que l'urgence de cueillir ce qui se cueille encore n'a jamais été aussi impérieuse ?
Que faire quand on a soixante-deux ans et qu'on comprend que ces pièces détachées jusque-là invisibles (les reins, les poumons, les veines, les artères, le cerveau, les intestins, la prostate, le coeur) vont commencer à se manifester de la manière la plus alarmante à mesure que l'organe jusque-là si central est condamné à se rabougrir jusqu'à l'insignifiance ?
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Le plus joli conte de fées de l’enfance, c’est que tout se produit à son heure. Les grands-parents disparaissent longtemps avant les parents, et ceux-ci longtemps avant leurs enfants. Avec un peu de chance, ça se passe comme ça, les gens vieillissent et meurent en respectant l’ordre chronologique, si bien que pour leur enterrement, on se console en se disant qu’ils ont eu une longue vie. L’idée n’atténue guère la monstruosité de l’anéantissement, mais c’est bien l’astuce à laquelle nous avons recours pour sauvegarder l’illusion métronomique, et tenir en échec la torture du temps. « Untel a eu une longue vie. »
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Nous avons descendu l'escalier d'acier en colimaçon qui mène à la bibliothèque, j'ai trouvé un grand volume de reproductions de Vélasquez, et nous nous sommes assis côte à côte pour en tourner les pages pendant quinze minutes, quart d'heure palpitant, et édifiant pour elle comme pour moi. Elle, elle découvrait Vélasquez, et moi je redécouvrais l'imbécilité délicieuse du désir érotique. Mais quel verbiage ! Et que je lui montre Kafka, et que je lui montre Vélasquez...pourquoi fait-on ces choses ? Ma foi, c'est qu'il faut bien faire quelque chose, justement ; ce sont les voiles pudiques de la danse amoureuse. A ne pas confondre avec la séduction. Il ne s'agit pas de séduction. Ce qu'on déguise, c'est son mobile même, le désir érotique à l'état pur. Les voiles dissimulent la pulsion aveugle.
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Consuela est une des rares femmes que je connaisse qui jouisse en extériorisant sa vulve, en l’extériorisant involontairement, comme un bivalve qui fait des bulles avec sa chair douce et lisse. Ça m'a pris par surprise, la première fois. Quand tu le sens, ça te fait penser à la faune sous-marine, à un fruit de mer, apparenté à l'huître ou à la pieuvre, au calamar, à une créature du fond des océans, et du fond des âges. En général, on voit le vagin, on peut en écarter l’orifice avec les doigts, mais chez elle, il s’ouvrait comme une fleur, le con sortait tout seul de sa cachette. Les petites lèvres s’ourlaient, se renflaient, et c 'était très bandant, ce renflement de soie visqueuse, excitant à toucher, excitant à voir. Le secret livré aux regards dans l’extase. Schiele aurait donné la prunelle de ses yeux pour le peindre, Picasso en aurait fait une guitare.
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Comprends-moi bien. Tu ne te berces pas de l’illusion qu’à travers une Consuela tu vas retrouver ta jeunesse une dernière fois. Au contraire, la différence n’est jamais aussi flagrante. Du fait de sa jeunesse à elle, de son enthousiasme, de l’inexpérience de sa jeunesse, de l’expérience de sa jeunesse, la différence ressort à chaque instant. Pas d’erreur, c’est bien elle et non toi qui a vingt-quatre ans. Il faudrait être un abruti pour croire retrouver sa jeunesse. Si on croyait la retrouver, ce serait un jeu d’enfant. Loin de te sentir rajeunir, tu mesures l’écart poignant entre son avenir illimité et les bornes du tien, et tu éprouves encore plus qu’à l’ordinaire l’éphémère poignant de toutes les grâces perdues. Tu te fais l’effet de jouer au base-ball avec des types de vingt ans, dans ces moments-là. On remarque la différence à chaque seconde du match. Mais au moins, on n’est pas assis sur le banc de touche. En somme, on éprouve douloureusement son âge, mais d’une façon nouvelle.
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