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3,6

sur 594 notes
On retrouve dans ce roman les thèmes chers à Roth : l'amour et la liberté sexuelle, le vieillissement, la mort. David Kepesh, 62 ans, universitaire brillant et reconnu est aussi un incorrigible séducteur, sa dernière conquête : une jeune étudiante cubaine au charme envoutant et aux formes généreuses. On voit bien les obsessions Rothienne dans le portrait de Kepesh, le sexe comme dernier plaisir face à la vieillesse et la mort qui se profilent.
Philip Roth est un immense écrivain, alors forcément il est toujours difficile d'aller à contre courant des nombreuses louanges concernant « La bête qui meurt ». Pourtant ce roman m'a moins enthousiasmé. Si on retrouve le style inimitable, les réflexions sur le sens donné à la vie, Roth se complait aussi à nous mettre dans l'inconfort (les scènes intimes doivent t'elles être aussi explicites et scabreuses) et puis ce vague sentiment d'une répétition dans les interrogations.
Mais malgré ces bémols, « La bête qui meurt » reste une oeuvre largement estimable.
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Certains livres sont lus à petits pas, d'autres à grandes enjambées sans pour autant que je les aime plus.
Les 137 pages ( édition Gallimard) de Philip Roth se lisent à grands pas.

Bien sûr, tu me diras : un livre de cul, ça te parle ! (avec tutoiement car seuls mes babel-amis oseront me le dire).
Bien sûr, tu me diras : Lui, 62 ans ça te parle, d'autant qu'elle, étudiante, a 24 ans.
Mais qualifier “la bête qui meurt” de roman licencieux est réducteur.
Bon, le sexe est présent, “y en a, mais pas que”… et s'il devait en manquer, j'en ai cité, et du cru !
Celui-ci est intrinsèque aux narrations philosophiques de l'auteur : “Le sexe ne se borne pas à une friction, à un plaisir épidermique. C'est aussi une revanche sur la mort”.

En fait, ce sont les pensées périphériques à l'histoire qui ont soutenu ma lecture, entraînant des réflexions sur la condition de l'homme (et plutôt de sexe masculin). Elles m'ont invité d'ailleurs à relire vos citations qui ajoutent de la valeur ajoutée à ce court roman.
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Un professeur de fac entretient une relation avec une de ses élèves de vingt-quatre ans.
Il a passé sa vie à multiplier les aventures, au détriment de sa vie de famille, et entretient des relations tendues avec son fils
En plus d'être un roman, c'est une réflexion sur la sexualité à partir de l'émancipation des années soixante. le changement de la sexualité des filles a quelque peu perturbé le statut des hommes. C'est aussi un regard sur la complexité des rapports père/fils et sur l'angoisse de la vieillesse et de la mort.
J'ai acheté ce livre sur un vide grenier, et l'homme qui me l'a vendu m'a dit : « Vous verrez, c'est très bien. »
Effectivement, c'est très bien, et surtout très bien écrit. Un style irréprochable.
C'est un livre qui doit beaucoup plaire aux hommes et qui éclaire les femmes sur le comportement sexuel masculin.
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Philip Roth met en scène le David Kepesh de Professeur de désir, dans ce qui a tout l'air d'une suite. À 70 ans désormais, il se livre, dans un monologue, à une personne quasi-muette dont on ne connaîtra jamais l'identité (un ami, un psy...ou tout simplement toi, moi lecteur ?!). Son sujet, lui le prof universitaire, l'homme à femmes, et sa relation débutée 8 ans plus tôt avec une de ses étudiantes, la voluptueuse petite cubaine Consuela. Durant deux ans, il va devenir fou de ce corps, de ses seins parfaits, et l'admirer comme une véritable oeuvre d'art. Il revit ses sentiments complexes, une forme d'avilissement (s'humiliant lui-même en se gorgeant à genoux et à leur source des règles de sa Belle), de jalousie (la Belle a eu et a peut-être encore des amants de son âge, quand lui a déjà 62 ans), d'impuissance face au temps qui passe et le rapproche inéluctablement de la fin de sa vie sexuelle. Cette question de l'anéantissement qui approche, de l'incapacité de l'homme vieillissant, à assurer notamment sexuellement, est décidément centrale chez Roth, et même assez obsessionnelle. Il en profite aussi pour remettre sur le grill la question des relations filiales difficiles, confrontant David Kepesh à son fils, mari et père infidèle lui aussi mais qui contrairement au père le vit mal et en rend son ascendance responsable. Après la rupture avec Consuela, David traversera une période de dépression. Il surmontera ce moment douloureux...mais au moment où il livre cette confession, il s'apprête à rejoindre Consuela qui le réclame...au risque de se perdre. Car trois mois auparavant, il l'a revue...dans des circonstances bouleversantes. Le récit de ces retrouvailles à la veille de l'an 2000 offre de belles pages sur l'absurdité de la vie, mais aussi sur le dérisoire de nos petites sociétés et fêtes de la consommation, face à l'implacabilité de notre destin individuel...à savoir l'approche de notre mort, notre Némésis comme il l’appellera dans son ultime roman, celle qui vient nous cueillir, injuste et sournoise, sans qu’on n’y puisse rien. Dans le drame qui se joue, Kepesh apparaît désormais protecteur, paternel, émouvant dans son émotion mais aussi paradoxalement humain dans sa peur, sa distanciation masquant à peine une pointe de dégoût.
Ce n'est sans doute pas le meilleur livre de cet immense écrivain, il y a parfois quelques effets faciles, et pourtant je me suis surpris à accumuler les citations, comme bien d'autres lecteurs apparemment...ce qui en dit long sur le talent du bonhomme et la puissance de son oeuvre !
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Eminent professeur de littérature, critique littéraire à la radio et à la télé, David Kepesch a passé sa vie à revendiquer sa liberté sexuelle; un séducteur impénitent, amoureux de la beauté sans attache et sans sentiment.
A 62 ans, il rencontre Consuela, une belle cubaine de 24 ans et entre les seins de cette femme aussi envoûtante qu'une oeuvre d'art, David découvre les tourments de la passion amoureuse, les affres de la peur et de la jalousie ainsi que la conscience de la vieillesse et de la mort.

On retrouve ici les thèmes chers à Philip Roth, les plaisirs de la chair, les conventions rigides dans une Amérique bien-pensante, les souvenirs de la révolution sexuelle... à travers le portrait de ce professeur sympathique, esthète érudit et cultivé pris dans les rets de la dépendance amoureuse.
Brillante analyse des comportements humains, réflexion sur la vieillesse et la mort, "la bête qui meurt" est un petit bijou de finesse et d'émotion.
Comme à son habitude, Roth est tout simplement magistral !
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Chapeau bas Mr Roth ! 1er coup de coeur de l'année !

Dans La Bête qui meurt (The Dying Animal), Philip Roth donne la parole à David Kepsh, professeur à l'université et célébrité locale. Au moment où il nous livre ses tourments, il est âgé de 70ans, et commence par nous parler d'une aventure qu'il a eu avec une de ses étudiantes 8ans plus tôt (elle avait 24ans).

Le moins qu'on puisse dire c'est que Roth et son personnage ne vendent du rêve à personne ! Il n'est nullement question d'un amour romantique où l'on se regarde dans les yeux à sourire bêtement. Que nenni ! Ce qui fait tourner "la tête" du vieil homme, ce sont bien les courbes de la jeune femme (et qui n'a pas des mensurations de mannequins), de la naissance de ses seins en passant par la courbe de ses fesses. Et c'est de sexe qu'il nous parle d'abord, de domination même. Ceci dit, ne rêvons pas, ce n'est pas un roman pornographique, et cette histoire passe vite (pendant un temps) au second plan.
Dave Kepesh avoue que sa doctrine de "liberté de baiser" (si on peut dire) est vite mise à mal par un mal qui ronge beaucoup d'entre nous : la jalousie ! Pris à son propre piège : quelle horreur ! Et très vite, Kepesh a peur de perdre Consuela comme il a peur de perdre la vie. Son aventure est une évasion à sa condition d'homme vieillissant : sexualité versus fatalité , un match ardu ! (et oui, Philip Roth est d'abord un intello pour ceux qui en douterait)

Ce que j'ai trouvé magnifique dans ce roman, ce sont tous les procédés que Philip Roth a mis en place pour que le lecteur voit petit à petit les fêlures de ce Dom Juan retraité. Divorcé et détesté par son fils quadragénaire, puis ami désemparé face à la mort et la maladie, sans oublié l'appréhension que suscite le flétrissement de son être tout entier. Il y a l'écriture de Roth dans ce roman que j'ai adoré aussi : franche et directe. le recours à l'intertextualité pour mettre en scène la détresse de son personnage (et cela a fait remonter certains livres de ma PAL un peu plus haut qu'ils ne l'étaient!).

D'une histoire de cul qui pourrait être banale, Roth nous parle des années 1960, le temps de la libération des moeurs entre hommes et femmes, des paradoxes de la société américaine moderne ,etc. Il arrive à aller là où on ne s'y attend pas, et cela m'a émue.
J'ai refermé ce court roman (150pages) très touchée par cette histoire et en me demandant si finalement : se faire avoir par quelqu'un que l'on attendait pas et être près de cette personne dans un moment difficile (je n'en dit pas plus pour ne pas parler de la fin) alors que rien n'y oblige, et sans rien en attendre : est-ce que ça ce n'est pas (aussi) de l'amour ?
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L'auteur dissèque, radiographie les étapes amoureuses d'une vie.

Une dernière aventure qui l'envoûtera !

Sorte de Méditation où Il nous fera part de ce qui attend chacun d'entre nous, à l'orée de la vieillesse.

L'Amour plus fort que la Mort !

Aimer le sexe "pour faire la nique" à la mort, celle-là même qui s'approche inexorablement passé un certain âge.

David 64 ans, séducteur invétéré va rencontrer Consuela, 24 ans parmi ses étudiantes.
S'ensuivra une dépendance sexuelle,

La recherche toujours plus grande des plaisirs des
corps !

Quel bonheur que ces derniers frémissements du coeur !

"Un nu mordoré mystérieusement endormi sur un gouffre noir velouté que, dans mon humeur du moment, j'associais à celui de la tombe. Fuselée, ondulante, elle t'attend, la jeune fille, immobile et muette comme la mort".

Le fait que , quelque soit notre âge, la mort rôde en chacun d'entre nous.

Profiter de cette vie, qui nous est donnée!
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« On aura beau tout savoir, tout manigancer, tout organiser, tout manipuler, penser à tout, le sexe nous déborde. C'est un jeu très risqué. »

Un roman qui vous prend aux tripes. Que de paragraphes sublimes. Des réflexions qui ne peuvent laisser indifférent.

Le sexe plus fort que la vieillesse ? « Non le sexe n'a pas un pouvoir illimité, je connais très bien ses limites. Mais dis-moi, tu en connais, un pouvoir plus grand ? » Faire reculer le temps. Ou mieux : le suspendre, à des lèvres, à des seins. Après les pensées féminines divulguées par Calaferte dans la Mécanique des femmes, voici une vision masculine du désir, et les parallèles sont visibles. Des points communs également avec Jour de silence à Tanger de Tahar Ben Jelloun. le désir, la sensualité, l'érotisme par-delà les continents.

Des lectures qui s'enchaînent et font corps, dévoilant la solitude de la vieillesse, la décrépitude des corps. Chacun cherche alors à retrouver l'appétit. Ici, aimer sa jeune étudiante à soixante ans passés pour ne pas être sur le banc de touche, pour éprouver « douloureusement son âge, mais d'une façon nouvelle. »

Cependant Roth est, selon moi, un jusqu'au-boutiste. Il ne s'arrête pas à satiété. Il fonce. Et peu importe qui se trouve sur le chemin de son personnage il n'hésitera pas à sacrifier, y compris l'enfant. C'est peut-être la partie du roman qui m'a le plus intéressée : la confrontation entre le père et le fils, car il ne semble pas y avoir de vainqueur ou de vaincu mais seulement des êtres seuls, l'un étant peut-être plus conscient de ses faiblesses bien humaines, avouant que ce qui l'intéresse « c'est l'impératif sauvage », le lien réel que crée le désir érotique entre deux êtres.

« Parce que c'est seulement quand tu baises que tu prends ta revanche, ne serait-ce qu'un instant, sur tout ce que tu détestes et qui te tient en échec dans la vie. C'est là que tu es le plus purement vivant, le plus purement toi-même. »
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Qui mieux que Philip Roth sait dire le tragique nu d'un homme face à la prescience de sa mort, la conscience de la vieillesse qui approche inexorablement, auxquelles il ne peut opposer en dernier recours que sa virilité piteuse et héroïque?
Bien qu'appartenant à un cycle différent, le David Kepesh de la bête qui meurt est pour moi dans ce roman - confession le pendant du Nathan Zuckerman d'Exit le fantôme, et ces deux personnages sont bouleversants.
Les deux ont soixante dix ans, et pour les deux les dernières flammes de l'illusion se sont éteintes. Chez David Kepesh cependant, qui relate une dernière aventure dévorante, la dernière que son corps ait vécu huit ans plus tôt avec la sculpturale Consuela de trente huit ans sa cadette, la rage est encore là dans le propos, la volonté farouche de justifier sa liberté de cultiver son énergie primale, la terreur plus crue que le désespoir désenchanté de Zuckerman face à la mort qui frappe même la beauté et affiche sa laideur dans le siècle qui naît.
C'est cru, bien sûr, et sans concessions, mais c'est pour cela que l'on aime Philip Roth : pour apprendre à ne pas ciller sous la lucidité douloureuse de son regard.
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Après avoir lu les deux livres fort denses que sont d'une part "Jean Moulin" de Daniel Cordier, et d'autre part "Sodome et Gomorrhe" de Marcel Proust, une pause avec ce court roman d'un de mes romanciers préférés, Philip Roth, et ceci même si ce roman est nettement un ton au-dessous de ses meilleurs, La Tâche ou le Complot contre l'Amérique, ou Némésis par exemple.
Et le sentiment de retrouver une sorte d'ami qui vient vous raconter une histoire. C'est le cas pour moi de Philip Roth ou de Modiano, Duras, Kundera, et quelques autres.

La Bête qui meurt est le dernier ouvrage du cycle "David Kepesh" qui comprend aussi le sein et Professeur de désir.

Le roman est facile à lire, construit comme un long monologue (ce procédé rappelle Portnoy et son complexe) que David Kepesh adresse à une interlocutrice ou un interlocuteur dont nous ne saurons rien, est-ce le lecteur finalement?

David Kepesh enseigne la critique littéraire à l'Université et anime aussi une émission littéraire à la TV et à la radio. Après un mariage raté, il est devenu un célibataire assumé, qui ne recherche que des relations féminines épisodiques, des jeunes élèves dont il prend soin de n'avoir une relation qu'après qu'elles ont terminé et validé leur cursus universitaire avec lui, et d'autres qui sont principalement des ex-élèves.
Jusqu'à, il y a huit ans, l'apparition de Consuela Castillo, magnifique jeune femme de 24 ans d'ascendance cubaine au corps parfait et aux seins opulents, qui vient suivre son cours alors qu'il a 62 ans.

Il va alors connaître avec Consuela la dépendance, la jalousie, le manque, la peur de vieillir, puis le sentiment d'abandon, la dépression, quand il provoque la rupture après 18 mois de relation.

Mais voilà qu'est survenu récemment un évènement imprévu et dramatique qui ramène à lui Consuela, je n'en dis pas plus....Et le récit se termine "en suspens".

Le monologue est mené rondement, et comme on est dans le style oral, il y a de nombreuses digressions où David évoque sa relation sexuelle avec Consuela, ses relations féminines passés et présentes, sa relation houleuse avec son fils dont il critique le puritanisme, celle avec son meilleur ami George dont il assistera à la mort, mais aussi ses opinions tranchées sur le sexe, le couple, le mariage, sur les années de libération sexuelle des femmes dans les années soixante, sur la vieillesse et la mort...

C'est merveilleusement enlevé, souvent cru, parfois un peu facile, souvent désabusé, à la fois ironique et émouvant.
Et sans en avoir l'air, Roth nous livre une réflexion aiguisée sur les relations homme-femme, le sexe, la famille, la vieillesse, la maladie, la mort.

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