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Critique de oiseaulire


Ce roman écrit sous les encouragements de Stefan Zweig et publié en 1936, aborde un des thèmes essentiels de Joseph Roth : l'emprise du mal dans le coeur humain à travers toutes les passions funestes : l'ambition, l'envie, la cupidité, le goût du mensonge et de la trahison, l'attrait charnel, la honte de soi, la jalousie. Au milieu des ténèbres dans lesquelles il s'enfonce inexorablement, l'homme perdu, tout à la fois crapule, mouchard, traitre et assassin, ne perd pas de vue la loi morale, ce qui rend sa chute encore plus douloureuse. Joseph Roth, grand écrivain autrichien, a écrit là le plus russe de ses romans (on pense à Dostoïevski), marqué par la figure en filigrane de Judas Iscariote. On voit se dessiner dans cette narration d'une descente aux enfers, les préoccupations mystiques du dernier texte de l'auteur paru en 1939, peu avant sa mort : "la légende du saint buveur". Au milieu de tant de noirceur, la rédemption est souvent évoquée comme un toujours-là-possible : suis-je élu ou damné et peut-on croire au Malin sans croire en Dieu ? se demande l'auteur à travers son personnage. On sait que les dernières années du Joseph Roth furent marquées par son adhésion à la foi catholique et même si l'on n'a pas de preuve de sa conversion, il fut enterré à Paris sous le rite catholique en présence de nombreux juifs de sa communauté intellectuelle.
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