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Critique de Allantvers


Grande fan de l'auteur, ce roman névrotique à souhait m'a donné du fil à retordre : contrairement à "La contrevie" dans laquelle je me suis énormément plu à me perdre dans les méandres et miroirs sans fin de l'intrigue, la construction et l'essence même de celui-ci ont failli me faire caler à plusieurs reprises.
Il faut dire que le roman est dense, et long, et même s'il reste au final parfaitement maîtrisé car le maître Roth, même massivement déprimé, sait toujours où va sa plume, il y a de quoi perdre son lecteur, comme le laisse pressentir son pitch : Arrivé en Israel quelques mois après une lourde dépression pour interviewer un auteur rescapé des camps de la mort, Philip Roth lui-même (ça déjà c'est troublant) découvre qu'y sévit un double qui se fait passer pour lui (ouh la, ça se corse) et profite de sa notoriété pour faire l'apologie du diasporisme, doctrine dans laquelle il prône le retour des Juifs d'Europe dans leurs pays d'origine.
Et ce n'est pas tout : il est aussi question du procès d'un criminel nazi, d'une infirmière antisémite, d'un chauffeur de taxi pétomane, d'un chèque d'un million, et d'un Philip Roth le vrai qui se fait lui-même passer pour Philip Roth le faux, se fait enlever, couche avec l'infirmière, s'enfuit, revient...
On s'y perd vite! mais c'est voulu car à travers le délire de cette intrigue rocambolesque c'est toute la complexité de la judéité post holocauste que l'auteur expose avec brio, entre complexe du survivant et arrogance sioniste, stéréotypes de tous ordres du "Juif" tel que le voient les Gentils et tel que les Juifs eux-mêmes se les imposent.
Complexe à lire, donc, mais brillant, comme toujours.
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