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3,67

sur 1197 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le style saccadé, reconnaissable entre mille, n'appartient qu'à l'auteur, qu'une fois de plus nous offre une immersion passablement autobiographique dans ce milieu qu'il affectionne particulièrement : la famille juive.

Dans une ambiance rapidement immersive, Philip Roth et ses monologues où la réalité dépasse souvent la fiction, amène sur un ton badin, la subtilité de sa pensée bien aiguisée.

Son goût pour les personnages névrosés, excessifs et mélodramatiques qui exploitent leurs insuffisances, leurs colères et leur culpabilité dans un océan d'inflexibilité, illustrent encore l'essentiel de la farce juive qu'il nous sert avec un sens de la répartie et un esprit moqueur et sarcastique.

L'auteur américain dit « l'autodestruction est la forme classique de l'humour juif »

Philip Roth porte d'un bout à l'autre un roman aussi drôle que touchant.
Sans forcément s'identifier complètement avec la thématique, le lecteur y dissémine avec bonheur ses propres fantasmes.

Avec le rire en prime, ce roman sera un pétillant à découvrir bien frais.


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Allez, disons-le, un con est un con, et je ne parle pas de l'homme. Alex Portnoy ne s'embarrasse pas de circonvolutions quand il s'agit d'appeler un chat un chat, mais c'est avec un certain lyrisme qu'il aborde ses obsessions sexuelles!
Oui, car le jeune Portnoy, élevé par ses parents juifs dans l'angoisse des microbes, de l'impolitesse, du désordre, de la désobéissance et des Shikse (entendez par là les filles non juives), le gentil Alex donc qui n'a jamais ni bu ni fumé ni absolument rien fait d'illégal, qui a toujours obtenu haut la main tous les diplômes et est aujourd'hui, à 33 ans, un homme important, cet Alex donc au Q.I de 158 est un gros obsédé qui ne pense qu'à ça! le sexe sous toutes ses formes, dans toutes ses positions et si possible avec chacune de ces femmes si pleines d'un potentiel inédit!

Tout à commencé à l'adolescence, ou non, peut-être déjà lorsqu'il était bébé et que sa mère intrusive le bichonnait. La masturbation partout, n'importe quand et surtout aux instants les plus incongrus. Une vraie prouesse narrative!

Le voici donc aujourd'hui, ce jeune homme plein d'idéaux humanitaires, brillant, respectueux et même un peu peureux, chez un psy pour tenter de faire le tour de la question.

On peut être dérangé par l'image réductrice que le narrateur a en général de la femme, en particulier quand ses envies le tiraillent - presque tout le temps, donc- et pourtant, il n'y a aucune trace de machisme ni d'irrespect et malgré des élucubrations parfois lassantes, un humour corrosif et auto-dénigrant est omniprésent et rend le roman franchement agréable!
Mais surtout, Alex pose les bonnes questions sur la place que peut avoir le sexe dans la morale face à l'intolérance, la manipulation et les calculs peu scrupuleux de notre société. On aime ou on n'aime pas, mais c'est un vrai morceau de bravoure littéraire!
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Quel bonheur de suivre la vie Alex Portnoy, petit garçon juif de Newark, écrasé
par l'omniprésence maternelle, et les traditions judaiques alors que son père petit représentant de commerce à abdiquer depuis longtemps devant son épouse. Puis, Alex grandit, réussit de brillantes études, Maman espère bientôt le marier et avoir des petits enfants. Mais pourquoi Alex, ne trouve pas chaussure à son pied ?
Mais pardi parce qu'il aime les femmes, le sexe, un obsédé juif certe, mais sacrément obsédé quand même. Philip Roth mèle avec une jubilation totale humour, ironie mais aussi avec une grande dose de tendresse l'histoire de ce sacré Portnoy. Car sous l'amusement pointe aussi une réflexion sur le communitarisme, sur les préjugés raciaux et l'intolérance.
On rit de bon coeur tant les scènes et les anecdotes s'enchainent à un rythme éffréné. Quand aux scènes ou Alex parle avec son sexe, elles sont tout simplement hilarantes. Un tès grand livre qui confirmait déjà l'immense talent de Philip Roth. N'hésitez pas, pas de complexe avec Portnoy.
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Soyons clairs : ce livre ne plaira pas à tout le monde .
Pourtant on est trés loin ici des délires sm de 50 nuances , torchon qui fait un triomphe inexplicable .
Ici certes la sexualité est très présente , crument parfois , trop sans doute , pour autant cette histoire est brillante .
Roth dans cet opus continue son cheminement dans l'étude de caractère , avec son ton plein d'humour noir , voir même très noir , mais hilarant pour peu que l'on accroche au principe .
Portnoy est une création brillante , un personnage si abouti que l'on se demande plus d'une fois si il n'y a pas un petit peu d'autobiographie la dedans , ce qui n'est pas le cas , Rth étant un créateur de génie .
Les tribulations de Portnoy ne sont pas sans longueurs , en de rédhibitoire mais il y a quelques passages qu'on lis très vite .
Ce qui est frappant ici c'est l'audace de Roth , qui proposa à l'époque un roman aussi mal élevé , d'une crudité assumée , dans une Amérique très conservatrice et engoncée dans une vertu qui comble du paradoxe , la conduisit à porter aux nues un truc clairement pornographique aujourd'hui .
En somme , ce n'est pas le meilleur de Roth , il y a mieux pour faire connaissance avec l'univers de cet auteur incontournable , mais l'on doit reconnaitre qu'il y a quand même un plaisir non négligeable à découvrir cet opus de jeunesse .
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Alexander Portenoy se demande pourquoi à 33 ans, il n'est pas capable de fonder une famille. Comme il a conscience d'avoir un souci avec son surmoi, il s'adresse à un analyste et lui confie les souvenirs de son enfance et de son adolescence, les secrets de sa vie amoureuse dans l'espoir de réparer la faille narcissique qui perturbe tous ses choix affectifs faits de ratages, de vacillations et de déviations.
Si j'ai longtemps attendu avant d'aller à la rencontre d'Alexandre Portenoy, par peur de devoir subir les interminables séances d'onanisme forcené auxquelles le roman est souvent résumé, je suis contente d'avoir fait l'effort de dépasser mes à priori pour écouter sa complainte car c'est assez drôle. Drôle mais aussi pathétique . C'est ce qui rend si attachant ce "vilain petit garçon à sa maman" malgré son comportement plus que douteux...
Le ton est vif, à la fois cru et tendre, teinté du fameux humour juif qui m'a réjouie. Je l'ai lu à petites doses pour ne pas me lasser car le débit de Portenoy est assez fatiguant, proche de la logorrhée à la façon de Woody Allen. Alors vous aussi n'hésitez plus à découvrir tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le complexe de Portenoy sans jamais oser le demander. Vous ne le regretterez pas !
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Un peu comme tous les livres de Roth que j'ai lus : génial une page sur dix; remplit le reste de manière fastidieusement inconsistante; long sur la fin - soit la deuxième moitié du livre. Jamais autant inspiré que quand il parle de sexe. On baille un peu. Puis revient une formulation géniale et on sursaute.
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En voilà un livre sans concessions et qui m'a enthousiasmé ! Les livres de Philip Roth faisaient partie de ces oeuvres dont je ne m'étais jamais approché dans une librairie, bien que je les savais jouir d'une excellente réputation, mais il en va ainsi de la lecture : on vogue d'un livre à l'autre, et on en oublie la fréquentation d'autres dont certains ont vanté les mérites. Parfois, c'est un vrai repoussoir. Et puis il y a des jours où on a l'esprit sans a priori, et où on pioche chez un libraire un livre au hasard. Et voici un heureux hasard !

L'Amérique de ce roman de Roth, c'est celle des années 50, qui est toujours porteuse du fameux rêve américain, un véritable eldorado et particulièrement pour la communauté juive, qui se ressaisit de son destin après avoir été confrontée à la pire barbarie. L'Amérique de tous les espoirs, ceux du père du narrateur, obscur petit agent d'une compagnie d'assurances, qui fonde les plus grands espoirs pour son fils. Tout y est plantureux, et surtout les filles que le narrateur, revenant sur son adolescence, ne peut s'empêcher de désirer, même si ce ne sont que des shikses, des filles qui ne sont pas juives.

Car Alexander Portnoy fantasme… il n'a presque plus que ça pour échapper à la pression familiale, et surtout à la dominante essentielle qui conditionne toute son existence : il est juif. Avec un humour dévastateur, qui n'épargne personne et pas le narrateur lui-même, qui se décrit souvent comme pitoyable, et une ironie toujours aux aguets, Roth déchiquète l'atmosphère ultra pesante de la communauté à laquelle son personnage appartient. A la fois fierté et accablant paradigme de sa vie, le narrateur est toujours aux prises avec son identité juive. Elle le nourrit et le dévore tour à tour, l'isole aussi comme le mur d'une forteresse de laquelle il aperçoit les jeunes filles en fleurs américaines aux fenêtres des maisons de leurs parents goy, et quand il lui arrive de sortir avec l'une ou l'autre fille de cet « autre monde », le décalage d'identité fait toujours fatalement voler en éclats toute perspective d'un avenir commun. Perdu dans une sexualité compulsive, le narrateur fonce dans le mur, se cogne, se relève et finit par faire le voyage qu'il pense être celui de sa vie, un voyage en Israël où il espère qu'il sera révélé à lui-même et pourra enfin entrer en conformité avec son identité. Mais le dénouement ne sera pas celui qu'il espère. Sans en dire plus…

Un humour ravageur, une ironie cinglante, on est dans une boîte secouée dans tous les sens avec le narrateur et on percute sans merci les murs de celle-ci. Ce texte a plus de quarante ans, mais sa portée est intemporelle et universelle. Salutaire en ces temps de communautarismes exacerbés. Un excellent livre.
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Heureusement qu'il y a les challenges Babelio pour dénicher des romans sulfureux...
Je connaissais déjà Philip Roth mais avec "Portnoy et son complexe" je découvre que le romancier américain est profondément marqué par la culture juive. Si l'on retrouve les obsessions sexuelles récurrentes dans son oeuvre, ce livre est d'abord un roman sur l'humour juif.
Alexandre Portnoy, le narrateur, raconte sa vie à son psychanalyste. Il porte sur ses épaules tout le poids de son éducation juive qu'il critique à volonté en justifiant sa sexualité débridée. Il ne veut surtout pas être parfait comme le souhaiterait sa mère évidemment. Alors qu'il a réussi professionnellement, il multiplie les conquêtes féminines et les expériences sexuelles mais il est incapable de s'engager à 33 ans.
Comme il est en thérapie il est bien évident que nous allons découvrir son enfance et rire du portrait qu'il fait de sa famille entre une mère possessive et un père perpétuellement constipé.
L'humour juif c'est cela et s'il semble souvent agacé par les siens c'est parce qu'il les aime. Les caricatures et l'autodérision est un mode d'expression typique de la culture juive. C'est une façon de se mettre à distance de soi-même, de voir ses faiblesses et c'est surtout une façon de montrer que l'on est vivant.
Si Philip Roth est parfois graveleux il sait aussi faire rire.


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Que dire qui ne soit déjà écrit ? C'est un classique de la littérature américaine, voire mondiale, dont on peut redouter la lecture tant on a entendu et lu de choses à son propos. La focale tourne autour du sexe et de la figure castratrice de la mère. Nous sommes aux États-Unis après la seconde guerre mondiale, dans une famille juive du New-Jersey. Les thèmes de la religion, du poids social de la famille, du mariage, de la culpabilité individuelle et collective, de la réussite, du bonheur, de l'égalité et de la liberté viennent irriguer le récit.

Plein d'ironie, d'humour et de sarcasmes, ce long monologue adressé au docteur (psychanalyste ? psychiatre ? ) nous raconte l'aventure de cet homme, au-delà du seul passage de l'adolescence, de son rapport aux femmes, surtout les schiskes (les chrétiennes blanches), de son rapport à la judéité, de son rapport à l'Amérique.

On rit souvent, c'est cru, c'est cruel aussi parfois, mais c'est profond et révélateur d'une époque et d'une société. Un grand roman.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Ce livre a du faire beaucoup de bruit et de remous lors de sa parution dans cette Amérique (déjà) puritaine. Il est devenu célèbre et figurerait dans les cinquante meilleurs livres du XXème siècle. Il a permis à son auteur Philip Roth, de confirmer sa célébrité, mais pour ma part j'ai préféré d'autres livres de cet auteur
Alexander Portnoy est un jeune gamin, que nous suivront au début de sa vie d'adulte. Il est né dans une famille juive assez caricaturale, mère juive castratrice, père effacé toujours constipé, petit encaisseur d'assurances, toujours au travail. Alex vit à Newark, quartier juif de New-York. le gamin découvre très tôt le plaisir de la masturbation en tous lieux, dans toutes les positions, dans les autobus, en classe, un besoin plusieurs fois par jour de s'enfermer et de s'isoler.... Un sexe qui ne le laisse pas tranquille. Un sexe qui le tenaille et prend autant d'importance dans sa vie que son cerveau : il est à la fois surdoué intellectuellement, il a un QI de 158 et toujours des A en classe, surdoué et inventif dans les fantasmes sources de ses plaisirs solitaires. En reniflant les petites culottes de sa grande soeur, il ne pense qu'aux filles, partout..malheureusement les seules filles qu'il connait sont juives et donc interdites et ne peuvent rien pour lui.
Plus tard il découvrira le bonheur de la fellation et le plaisir de "brouter" les femmes, comme il dit. Il grandira, connaitra des prostituées. C'est l'aspect répétitif du livre, caricatural parfois, qui m'a fait sourire, rire souvent notamment quand Alex discute avec son sexe et dérouté, car un peu trop présent à dessein, selon moi
Provocant, ce livre est une satyre féroce de la religion juive, religion incarnée par la mère, par ses interdits alimentaires religieux, et par le père qui voudrait lui imposer autre chose que ses jeans à l'occasion des fêtes religieuses. Cette mère juive veut à tout prix qu'il se marie, qu'il lui donne des petits enfants. Une religion lourde d'interdits alimentaires et vestimentaires de toute sorte, dont il se moque sans pour autant la repousser. Accessoirement il se moquera aussi de la religion catholique, incarnée par une image pieuse chez un voisin.
Religion juive de l'enfant Dieu, des enfants rois, qui dès qu'il contrarient le mère ou le père sont qualifiés d'ingrats. Cette religion qu'il critique lui permet aussi d'appartenir à une communauté qu'il défend. En vivant à Newark, il regarde avec ironie les Goyim, les non juifs et leur rend avec dérision le racisme qu'ils manifestent à l'égard de sa communauté, le racisme contre le nez des juifs : "le cartilage d'un homme scelle sa destinée."
Le sexe interdit, la masturbation deviennent un mode d'opposition à la religion, au puritanisme américain
Un livre qui m'a assez dérouté, mais il faut lui reconnaitre une bonne dose d'ironie, d'humour. Un regard provoquant, culotté et drôle sur notre monde, gouverné par les interdits, religieux, sexuels

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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