Ce livre a du faire beaucoup de bruit et de remous lors de sa parution dans cette Amérique (déjà) puritaine. Il est devenu célèbre et figurerait dans les cinquante meilleurs livres du XXème siècle. Il a permis à son auteur
Philip Roth, de confirmer sa célébrité, mais pour ma part j'ai préféré d'autres livres de cet auteur
Alexander Portnoy est un jeune gamin, que nous suivront au début de sa vie d'adulte. Il est né dans une famille juive assez caricaturale, mère juive castratrice, père effacé toujours constipé, petit encaisseur d'assurances, toujours au travail. Alex vit à Newark, quartier juif de New-York. le gamin découvre très tôt le plaisir de la masturbation en tous lieux, dans toutes les positions, dans les autobus, en classe, un besoin plusieurs fois par jour de s'enfermer et de s'isoler.... Un sexe qui ne le laisse pas tranquille. Un sexe qui le tenaille et prend autant d'importance dans sa vie que son cerveau : il est à la fois surdoué intellectuellement, il a un QI de 158 et toujours des A en classe, surdoué et inventif dans les fantasmes sources de ses plaisirs solitaires. En reniflant les petites culottes de sa grande soeur, il ne pense qu'aux filles, partout..malheureusement les seules filles qu'il connait sont juives et donc interdites et ne peuvent rien pour lui.
Plus tard il découvrira le bonheur de la fellation et le plaisir de "brouter" les femmes, comme il dit. Il grandira, connaitra des prostituées. C'est l'aspect répétitif du livre, caricatural parfois, qui m'a fait sourire, rire souvent notamment quand Alex discute avec son sexe et dérouté, car un peu trop présent à dessein, selon moi
Provocant, ce livre est une satyre féroce de la religion juive, religion incarnée par la mère, par ses interdits alimentaires religieux, et par le père qui voudrait lui imposer autre chose que ses jeans à l'occasion des fêtes religieuses. Cette mère juive veut à tout prix qu'il se marie, qu'il lui donne des petits enfants. Une religion lourde d'interdits alimentaires et vestimentaires de toute sorte, dont il se moque sans pour autant la repousser. Accessoirement il se moquera aussi de la religion catholique, incarnée par une image pieuse chez un voisin.
Religion juive de l'enfant Dieu, des enfants rois, qui dès qu'il contrarient le mère ou le père sont qualifiés d'ingrats. Cette religion qu'il critique lui permet aussi d'appartenir à une communauté qu'il défend. En vivant à Newark, il regarde avec ironie les Goyim, les non juifs et leur rend avec dérision le racisme qu'ils manifestent à l'égard de sa communauté, le racisme contre le nez des juifs : "le cartilage d'
un homme scelle sa destinée."
Le sexe interdit, la masturbation deviennent un mode d'opposition à la religion, au puritanisme américain
Un livre qui m'a assez dérouté, mais il faut lui reconnaitre une bonne dose d'ironie, d'humour. Un regard provoquant, culotté et drôle sur notre monde, gouverné par les interdits, religieux, sexuels
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