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Critique de bran_601


"Lorsque Auri s'eveilla, elle sut qu'elle disposait de sept jours.
Oui. Elle en etait tout à fait sûr. Il lui rendrait visite le septième jour."

La musique du silence est un petit roman de quelque 155 pages qui s'adresse exclusivement aux lecteurs des chroniques du Roi et encore pas à tous.
C'est un texte à aborder uniquement si l'on accepte le parti pris de l'auteur qui est pour l'occasion de lever un peu plus le voile sur Auri, l'une des personnalités les plus marquantes des romans des "chroniques du tueur de Roi".

Auri est une jeune fille livrée à elle-même dans ce que l'on nomme le "sous monde", une sorte de ville sous la ville constitué d'un réseau de couloirs, salles et autres conduits en ruine.
Ce qui la caractérise c'est bien entendu son côté un peu Tom Bombadil, cette gentille folie qui la fait voir tout sous un filtre different d'une personne normal.
Elle croit profondément au pouvoir des noms sur les êtres mais aussi sur les choses et ainsi tout ce qui peut-être nommé acquiert forcément une âme et donc une forme de conscience et d'existence.
Elle se sent gardienne du bien-être de tous les objets inanimés qui "peuplent" son domaine où elle seule réside.

C'est ainsi que dans son monde souterrain elle s'est battit une forteresse de solitude où son existence est la recherche permanente d'un équilibre pour le bien-être des objets dont elle se sent la responsabilité et envers laquelle elle développe une empathie "fantome".
Par exemple dans ce qui lui fait office de chambre à coucher, elle pourra passer toute une soirée à changer de place les objets dont elle perçoit la détresse et le mal-être dans l'obscurité, et le lendemain alors qu'elle redécouvre la pièce éclairé et donc sous un autre point de vue, son appréciation du bien-être de ses objets change et la voila qui recommence à tout ranger de nouveau.

Le roman nous propose donc de partager pendant sept jours le quotidien, pour le coup chamboulé, d'Auri alors qu'elle doit se préparer à recevoir un invité de marque, Kvothe pour qui elle nourrit une obsession débordante depuis qu'elle est tombé sous le charme de ses chants au clair de Lune.
Clairement il n'y a pas d'histoire autre que celle de marcher dans ses pas et d'observer dans le silence les manifestations de sa perception tronqué de la réalité.

"De joie, Auri se mit à rire, et chaque éclat de son rire était comme un petit oiseau fusant de sa gorge pour s'élancer dans le salon."

Ça reste une lecture sympathique, Auri nous apparaît plus fragile et plus attachant encore sans que l'auteur ne soit tombé dans le piège d'un développement de ses origines alors que clairement le charme du personnage réside dans le mystère qui accompagne son passé.
Il y a un peu un côté Alice au pays des Merveilles finalement dans cette musique du silence avec une héroïne qui dans les deux cas évolue dans une autre réalité avec d'autres repères et d'autres codes.
L'écriture de Patrick Rothfuss est toujours aussi belle, plus lyrique et métaphorique que jamais pour servir finalement un roman, qui tient plus d'une oeuvre conceptuelle, expérimentale qu'autre chose.

Pour ma part j'ai bien apprécié l'effet de style et l'atmosphère générale littéralement envoutante mais il n'aurait pas fallu que ça traine sur 100 pages de plus ...
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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