Très court roman de moins de 200 pages,
La Musique du silence prend place dans le même univers que la saga principale de
Patrick Rothfuss – Les Chroniques du tueur de roi – et met en avant un des personnages secondaires de celle-ci, la jeune Auri.
Ainsi, si vous n'avez pas lu – au moins –
le Nom du vent (premier tome de la série), je vous déconseille de commencer par celui-ci qui pourrait vous sembler bien obscur. C'est, à mon avis, une annexe d'abord destinée aux fans des Chroniques.
Peu d'actions dans cette Musique du silence mais une déambulation dans le Sous-Monde auprès d'Auri. C'est une jeune fille bien étrange qu'on apprend un peu plus à connaître ici. On la découvre encore plus généreuse, bienveillante et désintéressée qu'on pouvait l'imaginer. Son but pendant la semaine que dure le récit : remettre les objets à leur place et trouver le parfait cadeau pour Kvothe, le héros des Chroniques du tueur de roi.
On comprend à demi-mots qu'elle est capable de ressentir l'essence des objets et de communiquer avec eux. Ainsi, elle sait de source sûre quand l'un d'eux se sent mal car n'est pas là où il devrait être. C'est un être à part, plein de douceur, auquel on ne peut que s'attacher.
En revanche, Auri a un petit côté perché – et c'est également le cas de l'histoire en elle-même – qui peut déstabiliser, surtout si on ne connaît pas l'univers de
Patrick Rothfuss. D'où l'importance de ne pas commencer par celui-ci, sinon vous passeriez à côté.
J'ai aimé me déplacer à travers ce labyrinthe endormi, presque comme un cimetière mais plus lumineux, plus “vivant” qu'un champ de tombes.
Patrick Rothfuss a l'art de créer des atmosphères très immersives, les scènes apparaissent facilement sous nos yeux ; les premières, dédiées à la récupération d'objets dans des pièces inondées, m'ont fait frissonner d'horreur (ce n'était pas le but mais c'est typiquement le genre de situations qui m'effraient).
A noter que l'univers proposé est renforcé par une dizaine d'illustrations style “gravures”, signées
Marc Simonetti. Elles rajoutent un côté mystérieux, voire inquiétant, aux mots de
Patrick Rothfuss. Je les ai trouvées plutôt belles et réussies mais pas toujours très lisibles. C'est le mystère qui veut ça.
Avec
La Musique du silence,
Patrick Rothfuss nous prouve qu'il sait emporter ses lecteurs dans des univers étranges mais palpables où évoluent des personnages très bien croqués et qui ne laissent pas indifférents. Auri est une jeune héroïne mystérieuse qui me rappelle le personnage de Luna Lovegood, juste un peu plus sombre. Et ce n'est pas pour me déplaire.
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