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Critique de madameduberry


Elle, c'était la maison, les enfants, puis ce furent les courses hebdomadaires à "Inter", l'économie domestique jalouse et de plus en plus rétrécie à une forme de perfection du minimum, enfin le naufrage inattendu de l'humeur, l'oblativité exactement inversée en égoïsme, l'oubli du monde et des autres succédant à l'oubli de soi qu'elle avait pratiqué toute sa vie. Lui, c'était l'atelier non chauffé du garage, la pin up du calendrier à moitié dissimulée pour ne pas choquer les enfants et les mères de famille, l'odeur de métal chauffé et les mains calleuses imprégnées de cambouis, les interminables journées de chasse entre hommes, la pêche, l'impavidité devant le sort du gibier, du poisson, les rituels barbares mais non cruels de mise à mort. Puis ce fut la solitude à la mort de l'épouse, les promenades de vieillard succédant aux battues d'antan.Le malheur de vouloir encore et de voir s'éteindre ses forces.Les renoncements.
Marie Rouanet évoque l'enfance et la jeunesse de ses deux figures tutélaires au décours d'une description d'un réalisme traversé d'éclats poétiques, et de commentaires poético-philosophiques sur le cadre nécessaire pour que l'enfance puisse s'épanouir et s'élancer à son tour vers la vie. Un des éléments de ce cadre est le regard maternel, reconstitué car jamais croisé par le sien, qui était porté sur ses jeux et son quotidien d'enfant. Mais quel renoncement chez cette mère, qui aurait sûrement souhaité la possibilité d'un ailleurs. Tous ces pas vers l'inéluctable constituent la marche lente des glaciers, très beau titre et un ouvrage qui , de nouveau, me porte à vouloir encore découvrir plus de l'oeuvre de Marie Rouanet.
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