La femme de proie

Encore une histoire d'amour. Plus que d'amour. de passion. Une passion dévorante qui enivre puis détruit le narrateur.
Mais quand c'est écrit avec talent, on ne se lasse pas du sujet.
Et du talent, Jean-Marie Rouart il en a , tant dans la narration que dans le style, avec toujours cette petite pointe d'étalage d'érudition qu'on lui pardonne aisément.

Il y aura toujours ce mystère de l'amour ou, en tout cas cette curiosité inexplicable qui rapproche et unit deux êtres, au point parfois d'aller jusqu'à détruire l'un d'eux. Aveuglement et passion, entremêlés de doutes, d'incompréhension qui, poussée de plus en plus loin, comme un jeu diabolique, amène la victime de la manipulation aux berges de la folie et de la perte du goût de vivre. Pourquoi cet homme ne parvient-il pas à se libérer de la toile d'araignée que sa maîtresse a tissée autour de lui ?
Si "l'histoire" mérite que l'on s'y arrête, d'autant plus que cette fois-ci c'est une femme qui est revêtue de la panoplie de la perversion, le style narratif m'a laissé indifférent. C'est tout à fait personnel, mais j'aime quand la forme est en adéquation avec le fond, quand la phrase est bousculée si l'on ne nous raconte pas une bluette.
Sur ce thème, par exemple, je peux citer un chef-d'oeuvre: "Un amour" de Buzzati.