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Sachez qu'avant de connaître la vérité, vous allez vivre un certains nombres de menteries, de médisances et de calomnies dans le Paris élégant, raffiné mais surtout hypocrite et sournois des milieux aristocratiques et politiques des années 50.

Maria Berdaiev qui a l'honneur tragique d'être russe, exilée, belle et malheureuse en est l'héroïne, l'axe séduisant de ce roman.
« Plus encore que de dénuder son corps, on avait envie de déshabiller son maintien aristocratique et, sous les dehors de la plus parfaite courtoisie, cette arrogance souveraine qu'on rêvait d'humilier. »

Maîtresse du président Marchandeau qui a le malheur de rêver à l'accession à la charge suprême de chef de l'Etat, la comtesse sera sa pécheresse, son défaut, sa défaite.

Avec des mots choisis et un balayage classieux d'une époque aux charmes surannés, Jean-Marie Rouart d'un kaléidoscope de personnages secondaires pathétiques, truculents ou graves nous emporte dans les obscures manigances de l'Etat.
Conduit comme un véritable puzzle, chaque protagoniste une fois imbriqué dans son rôle nous fait appréhender la lugubre et inéluctable marche du pouvoir.

J'ai apprécié retrouver dans cette période les balbutiements d'une V ème république qui m'a vu naître et qui me rappelle les crises que déjà prenaient mon père à écouter les infos du moment à la radio puis devant le noir et blanc de la télé qui le mettait dans une colère noire et une rage blanche à entendre les mystifications et les inepties distillées par les journalistes sous contrôle.

Aujourd'hui, rien de changé devant l'écran 4K : Konneries, Kafouillages, Kautères et autres Kouillonades.
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Une fiction historique – enfin pas tout à fait une fiction – écrite avec humour et nostalgie dans un style étincelant.
Un monde décadent, clinquant, de richesse affichée, celui des restaurants tsiganes où viennent se retrouver les émigrés russes, des galeries d'art où il convient de se montrer et, si on est malin, commander son portrait au pastel par l'artiste du moment, la sublime comtesse Berdaiev qui se trouve être aussi la maîtresse officielle du président de l'Assemblée nationale : Marchandeau. Lui, en cette année 1958, se voit déjà à la présidence de la République.
Belle, elle suscite immédiatement le désir des hommes qui la croisent. Marchandeau l'a installée dans un appartement de la Ville de Paris destiné à l'origine à une association d'aide aux veuves de la Résistance … Tiens, tiens, cela me rappelle une autre affaire du même genre, mais le ministre en question se l'était approprié pour lui-même rue Guynemer, avant de briguer lui aussi la magistrature suprême.
Car ce court roman est une oeuvre à clés. Marchandeau, c'est André le Troquer, résistant, amputé d'un bras pendant la Grande Guerre … Seules les personnes de ma génération se souviennent de ce scandale de pédopornographie, qu'un journaliste avait appelé « Ballets roses ».
Mais il est vrai qu'à l'époque, les scandales politiques fleurissaient : l'affaire Lacaze, le putsch des généraux d'Alger, l'irrésistible retour au pouvoir du Général …
Une étude de moeurs fondée sur des personnages réels : la belle comtesse s'appelait en réalité Elisabeth Pinajeff. Elle avait un passé de starlette de cinéma reconvertie en pastelliste mondaine. Dans le roman, elle est censée être née en 1916, elle aurait donc 52 ans mais serait toujours aussi séduisante.
Dans la vraie vie, Elisabeth Pinajeff en avait 6 de plus. Marchandeau, lui, est un « ambitieux humilié » selon son biographe Benoît Dutertre. Jean-Marie Rouart le plaint : « Quelle idée présomptueuse avait le président Marchandeau, brave don Quichotte départemental, héros des congrès de la SFIO, très respecté au Grand Orient, de se mettre en travers de la route d'un monument qui avait l'histoire avec lui ? »
Et en plus, il lui a attribué un nom qui fleure bon le génial film « La traversée de Paris », hurlé par Jean Gabin …
Tout commence en effet de façon banale : un vol de soutiens-gorges au Bon Marché par une adolescente délurée. Pour se dédouaner, la donzelle tend au policier la carte de Marchandeau. Pas de chance, son affaire tombe entre les mains d'un procureur zélé à l'appétit de considération immense. Et puis cette affaire permet de se débarrasser d'un obstacle gênant …
Un court roman, mais des personnages secondaires intéressants. J'ai pu en reconnaître certains qui hantent le monde politico médiatique actuel. Mais chut … Je peux me tromper !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Lu avant tout pour l'élégance du style, pour la belle ouvrage quoi !
N'est-il pas plus agréable de lire « grande horizontale » que « pute » par exemple ?
Hormis de belles figures de style, Rouart plonge avec délices dans les commencements de la Ve République non exempte de scandales, « les ballets roses » par exemple.
La fuite des Russes Blancs vers la France renvoie le lecteur dans un milieu raffiné qui ne brille plus que par ses derniers feux. Une jeune femme, comtesse Berdaiev par mariage malheureux, tente de maintenir son rang du mieux qu'elle le peut, avec subterfuges si nécessaire.
Cette plongée dans ce monde disparu , mais dans lequel l'auteur nous donne les clés des dessous de la République me laisse le souvenir d'une belle lecture.
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Un livre bien ennuyeux qui se perd et se reperd entre les détails, la périphérie et l'inutile anecdote… Un scandale des débuts de la Ve République sert d'inspiration à un livre terne dans lequel les protagonistes semblent dépourvus de vie et d'émotions.

Une belle écriture pour un fade résultat. Zut ! J'aurais tellement souhaité tomber raide dingue de cette comtesse légère…
Lien : https://www.noid.ch/la-verit..
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Jean-Marie Rouart est un écrivain classique. C'est pour moi une belle qualité. Souvent complice de Jean d'Ormesson et doté de pas mal d'esprit, chose pas si fréquente, il a fréquenté des comtesses. Moi, moi, les comtesses, bien que le pseudo ancestral y fasse référence, je n'en ai pas connu sauf Maria Vargas la Comtesse aux pieds nus, et ses obsèques sous la pluie de la côte napolitaine. La comtesse de l'académicien est une Russe, dite blanche, de la communauté exilée qui a fui la révolution bolchevique de 1917.

L'auteur s'est inspiré du scandale dit des ballets roses, belle expression pour une bien sordide affaire, à la toute fin de la Quatrième République, quand valsaient les cabinets ministériels. Dans une très belle langue française on retrouve politiciens retors, pas forcément si vénaux ni véreux, pas non plus des parangons de vertu, un photographe aux relations troubles, du goût pour les jeunes filles, à une époque où la majorité attend 21 ans. Des magistrats aussi, plus ou moins aux ordres. Mais c'est parfois facile au citoyen lambda de juger ceux qui jugent. Savez-vous que parfois le notaire est innocent et l'ouvrier agricole coupable? Mais cest mal vu, que le notable soit innocent et vice-versa.

Il y a dans La vérité sur la comtesse Berdaiev de vraies passions amoureuses tout aussi nobles dans le haut du pavé. Après tout on peut se consumer d'amour sur son lit de soie en sirotant un millésime. Mais ces sentiments se heurtent aux luttes des pouvoirs qui se contrefichent de la gauche comme de la droite. Et voguent ainsi les destins, la Roche Tarpéienne et le Capitole copinant pour le meilleur et pour le pire. Rouart nous attache particulièrement à ces Russes défaits par la faucille et le marteau, pas tous chauffeurs de taxi sur la Côte d'Azur, mais qui surent souvent garder certaines saveurs et traditions de l'empire des tsars.

Un président de la Chambre des Députés se voit photographié tel que l'honnêteté et la décence m'interdisent de le préciser davantage. Les scandales sexuels n'ont pas attendu Harvey Weinstein ni Me too. L'occasion pour le très fin Jean-Marie Rouart de dresser de beaux portraits de dignitaires en difficulté, de demi-mondaines en appartements sponsorisés, bien que le terme demi-mondaine fasse plus référence à la Troisième qu'à la Quatrième (je parle de la République), et que le terme sponsors puise être avantageusement remplacé par, disons protecteurs. Heureux temps passé, celui des arrangements, des chapeaux qu'on porte et qu'on fait porter, de Jeanne Moreau offusquant dans le lit des Amants de Lous Malle. Comme un vague souvenir pour moi, j'avais huit ans et croyais que les ballets rowses concernaient les petits rats de l'Opéra.
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Ai-je aimé La vérité sur la comtesse Berdaiev ? Ma foi, je lui ai collé un, alors à votre avis?
Le thème pourtant me plaisait: j'aime les histoires d'exil et de monde finissant, alors les Russes blancs!
Je ne vais pas en écrire des tartines, j'ai déjà passé trop longtemps à lire ce bouquin, mais je trouve que ça tombe à plat, et l'intrigue, et les personnages. Résultat, l'auteur tente de réveiller son lecteur en ajoutant quelques histoires salaces qui prouvent surtout qu'il y a bien des soucis non résolus dans ses rapports avec les femmes.
Je suis passée bien vite à plus intéressant et je vous suggère d'en faire autant.
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Un roman inspiré d'un scandale politique et historique.

Ce roman est l'occasion de mettre en avant les rouages du pouvoir et les éléments qui viennent en perturber le bon fonctionnement.
La comtesse Bourdaiev était une de ces femmes qui exerce un pouvoir d'attraction sur les hommes. Et elle fera des ravages, au point d'en bouleverser la vie politique.

Plongés en plein coeur de la vie parisienne de 1958 et de ses frasques politiques : René Coty est à la Présidence, en fin de mandat. Parmi les candidats à sa succession, on retrouve Marchandeau, Président de la Chambre des députés.

Mais un fait divers vient perturber ses plans. Une jeune mineure a commis un vol de lingerie féminine dans un grand magasin réputé. Au lieu de faire profil bas, elle plante un tournevis dans le coeur de l'agent de sécurité.
Elle se retrouve au Commissariat de police et sort la carte de visite de Marchandeau.
L'affaire devient vite une Affaire, le député est vite rattrapé par ses pratiques douteuses en matière de sexualité. Il est attiré par les jeunes mineures et la comtesse Berdaiev n'est autre que sa maîtresse.
La comtesse, condamnée à l'exil, mène une vie des plus légères pour tenter d'alléger ses souffrances : fête, alcool et sexe sont au rendez-vous.

Un écho au scandale des Ballets roses qui ruina la carrière d'André le Troquer à l'époque.
Une lecture qui peut faire écho aux scandales politiques contemporains... le temps passe mais les esclandres sont toujours présents.
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Dans un beau style classique et raffiné, l'auteur nous dit toute "la vérité sur la comtesse Berdaiev", aristocrate russe exilée à Paris et entretenue par un homme politique ambitieux, Marchandeau. Il mêle personnages, faits réels et fiction pour décrire, derrière ses faux semblantss, une société corrompue prête à toutes les compromissions pour prendre ou garder le pouvoir. Ce sont les débuts de la Vème république : est-ce si différent aujourd'hui ?
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« La vérité sur la comtesse Berdaiev » est le dernier roman de Jean-Marie Rouart (de l'Académie française), paru chez Folio. D'entrée de jeu, le titre interpelle le lecteur, comme la ‘une' d'un journal: on s'attend à des révélations ! Pourtant l'auteur prend son temps, et ne renonce ni au style, ni aux digressions, pour distiller progressivement cette belle histoire poignante, à la fois très romantique et hautement politique.
Issue de l'émigration russe qui a suivi la révolution de 1917, la comtesse Berdaiev est une femme magnifique et fascinante: elle a vécu une passion torride à Ibiza avec Eric, un journaliste politique, puis est devenue la maîtresse ‘officielle' de Marchandeau, président de la chambre des Députés. Malgré elle, elle se trouve entraînée dans une affaire de moeurs qui vise en réalité à déstabiliser Marchandeau, dont les ambitions politiques ne sont pas du goût de tous.
« La vérité sur la comtesse Berdaiev » est un roman très agréable à lire, non seulement grâce à son style, impeccable et limpide, très évocateur, parfois poétique, ou teinté d'humour, mais aussi parce qu'il fait revivre le Paris ‘aisé' de la fin des années 50. On y côtoie la communauté des russes blancs émigrés, on suit les affaires qui agitent le milieu politico-juridique, en lien avec la presse, on pénètre dans les secrets d'alcôves où s'exhale une sensualité raffinée. Je n'ai pu m'empêcher d'y voir aussi un panorama de la condition des femmes à cette époque, les beaux atours et les bijoux de la comtesse, signes extérieurs d'une liberté et d'une frivolité factices, cachant en fait une détresse réelle, fruit d'un passé douloureux et d'une dépendance financière à Marchandeau qui l'entretient. Les autres personnages féminins, quel que soit leur milieu social, ne sont finalement pas mieux lotis. Quant aux hommes, à l'exception d'Anton, dont la figure presque christique illumine quelques passages du livre, ils sont pour la plupart uniquement occupés à surnager dans les méandres d'une société encore meurtrie par les horreurs de la Guerre et à l'avenir incertain. « La vérité sur la comtesse Berdaiev » raconte la fin d'un monde – peut-être faut-il y voir aussi une métaphore de notre société actuelle, en proie à de profondes mutations. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2OLxz8x
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Ce ne sera pas mon livre de l'année mais l'écriture est belle, le sujet intéressant. Mais il manque un petit quelque chose.
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