Citations sur Le Livre et l'épée, tome 1 : La Voie de la colère (50)
- Daguaret a défendu votre loi sur l’éducation, nota Viola
- Oui. Mais je l’avais acheté, sourit de Page en scrutant la foule qui avançait devant eux. Cet homme-là a toujours donné un prix aux idées.
Ainsi avait toujours été la Nuit des Masques, une ancienne fête venue de lointaine Eole, que la République avait érigée en événement national. Feindre l’égalité le temps d’un soi, oublier ses origines, que le plus noble côtoie l’artisan, que l’argenté trinque avec le plus pauvre, que soient masquée les différences.
Si quelques lâches s’enfuirent, abandonnant armes de fortune et peu de fierté, la plupart se résignèrent à mourir ici, au Vershan. Car ils se battaient pour une autre idée du monde.
Le divin, elle en goûtait la douceur au cœur d'un lit de satin. Les idées, les rêves, elle les laissait à ceux qui ne se sentaient pas aimés.
Et le regard qu'il croisa lui fit perdre toute assurance. Dans ces yeux gris brillait la lueur d'une volonté impossible à briser. Les mots qu'il prononça furent aussi doux que secs, un murmure qui pourtant resta à jamais dans sa mémoire, aussi puissant qu'un cri."
- Les dragons sont des bêtes stupides.
- Pas les dragons rouges...
- Ils sont un peu plus malins, j'en conviens... plus imposants, plus cruels et il faut une certaine maîtrise pour les abattre, mais ils restent des bêtes. Des bêtes qui n'attaquent les hommes que contraintes et forcées.
- Les Nâagas ne disent pas cela. Ils sont plus que des bêtes. Ce sont les anciens.
Viens un jour dans notre vie,
Le croisement de ce que nous étions,
De ce que nous sommes et de ce que nous serons.
C'est à ce moment, au terme de touts choses,
Que nous décidons quelle sera notre fin.
Fier ou honteux du parcours accompli.
- Les mots sont comme des nœuds autour d'un paquet, vous savez...
Ses vieilles mains usées entouraient une chope remplie de vin. Son regard se perdait dans le liquide rouge sang dans l'espoir d'y noyer ses souvenirs, ces images furtives mais tranchantes, ces silhouettes qu'il avait haïes, aimées, détestées, protégées...
- On dit beaucoup de choses, on raconte beaucoup de choses. Les mots sont bien loin de la vérité.
Les révoltés n'avaient plus rien à perdre. Ils ne pouvaient baisser les armes, tant dépendait de leur volonté. Faire d'une simple révolte une véritable révolution. Debout, ils restaient. À genoux, ils tenaient. À terre, ils frappaient encore. Rien ne les ferait abandonner, rien d'autre que la mort.
Souviens-t'en. La voie de la colère ne mène qu'à l'abîme, car pour continuer à l'arpenter tu devras sans cesse la nourrir, tojours regarder derrière toi, toujours. La vengeance appelle la vengeance. [...] Le choix t'appartient.