AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 180 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
[ Livre reçu dans le cadre d'une Masse Critique spéciale. Je remercie les trois ours, Pierre Krause et les éditions de la Bragelonne pour leur confiance.]

Es it allae, es it alle en, es it allarae :
Ce que vous étiez, ce que vous êtes, ce que vous serez.

Devise de la cité où il a trouvé refuse, credo de la Foi qu'il a toujours, premiers mots du livre qui raconte son histoire, ces sentences accompagnent le destin de Dun-Cadal Daermon.
Ce qu'il a été : Une légende. Et le terme n'est pas galvaudé. Issue de la petite noblesse, par ses talents, ils s'est hissé au grade de général au côté de de l'Empereur Asham Ivani Reyes. le dernier Empereur d'un pays devenu une République. Une fidélité jamais démentie, jalonnée de prouesses martiales aujourd'hui oubliées.
Ce qu'il est:Il n'est plus que Deune, comme on le prononce dans la cité de Massalia. Un vieil alcoolique misérable, un vestige d'un Empire qu'on s'est empressé d'oublier. La dernier étincelle d'un fol espoir : le détenteur d'un secret qui fait courir les chasseurs de trésor. Dun saurait où est caché Eraëd, l'épée des Empereurs, que l'on dit magique.
Ce qui sera : Celui qui va nous conter son histoire, toute son histoire. Il va vous raconter comment il a vaincu seul les insurgés à la bataille des Salines. Comment il a vaincu les dragons à Kapernevic...
… Pourquoi il est devenu le mentor d'un jeune garçon talentueux, sans jamais lui avouer la fierté qu'il lui procurait.

Dans ce monde qui a basculé dans la République, qu'elle peut être la place d'un homme déchut d'avoir respecté des serments aujourd'hui tombés en poussière ?

Ce vieil homme a réussi à me surprendre. Son histoire m'a plut. Je pensais qu'on ne pourrait tirer de ses errements avinés que la banalité de la déchéance d'un soldat engoncé dans son honneur comme dans une vieille armure rouillée et cabossée.
Mais il a réussi à m'attendrir. Donc à m'intéresser
Pas certain que les redites de la seconde partie, présentant un autre point de vue soient aussi judicieuses. Mais bon...

Sans avoir l'envergure épique que semble vouloir donner l'éditeur à cette sortie " la Voie de la Colère " plaira aux moins exigeants des amateurs du genre, voire aux novices.

Soyez indulgent avec le vieil homme, il a tout perdu...
Commenter  J’apprécie          321
Je ne me reconnais ni dans les avis de ceux qui ont adoré ni dans ceux qui n'ont pas aimé. Je ne me suis jamais ennuyé, mais je ne me suis pas vraiment emballé non plus. Et comme le disait un ami, parfois c'est long un livre quand ne vient pas le moment qui fait tilt.
J'ai lu dans les critiques des comparaisons avec le sempiternel GRR Martin, Patrick Rothfuss et Scott Lynch. Pour une fois la mention des auteurs bankables du moment n'est pas totalement usurpée.
Comme dans le "TdF", on retrouve des complots, des jeux de pouvoir, des ambitions, des trahisons. Mais la Fantasy à intrigue existait avant GRR Martin, et cela me navre vraiment de devoir le rappeler trop souvent.
Comme dans "Le Nom du Vent", on retrouve un chroniqueur venu confronter un homme à sa légende dans une ambiance volontiers intimiste. Sauf qu'ici ce sont deux hommes confrontés qui sont confrontés à leur légende respectives et que le procédé existait bien avant Patrick Rothfuss.
Comme dans "Les Salauds gentilshommes", on retrouve une ambiance Fantasy à capuche avec d'incessants allers et venues entre le présent et le passé. Sauf que la Fantasy à capuche et la structure en flashbacks existaient bien avant Scott Lynch.
Perso avec cette jeune fille rousse venue chercher une vieille gloire désormais complètement déchue pour sauver un régime au départ idéaliste des intrigues qui le mine… j'ai pensé à la très bonne BD "Le Banni".

Oui mais non. Si on devait comparer Antoine Rouaud, cela serait à Pierre Pevel (d'ailleurs la compassion avec le tome 1 de "Haut Royaume" s'impose). Mais à l'image d'une Robin Hobb il a plutôt axé son roman sur les sentiments de ses personnages principaux comme l'avait fait précédemment chez le même éditeur Henri Lovenbruck ou Magali Ségura. Encore qu'entre Ancien Régime en perdition et République en formation, on sent bien qu'on pioche dans une certaine littérature romantique du XIXe siècle.
Car dans une ambiance très capes et d'épée, Antoine Rouaud transpose une tragédie à la Shakespeare, auteur auquel le naming fait des clins d'oeil (Oratio, Iago…), dans une révolution française fantasmée. Bien fantasmée d'ailleurs puisque la magie du Souffle fait inévitablement penser à la Force de "Star Wars" (il y a quelques situations ou des dialogues qui forment de sympathiques clins d'oeil). D'ailleurs le récit se développe autour d'une lutte entre impériaux rebelles donc acte !

Il brouille les pistes avec des inversions, mais difficile de ne pas voir derrière la révolte des Salines celle de chouannerie, derrière les hésitations d'Asham Ivani Reyes celle du roi Louis XVI et puis au final la récurrence de la phrase « ce n'est pas une révolte mais une révolution » est assez pour ne pas dire très explicite...
On oppose tout au long du roman quel que soient leur camp des gens qui ont des valeurs et qui se battent pour elles et des gens qui ont des intérêts et qui font se battre d'autres personnes à leur place. Tandis que d'un côté on navigue entre optimisme et désillusion, d'un autre côté on retrouve des émules de Fouché, Talleyrand et autres grands résistants de 1946 qui soutiennent un régime avant de trahir au moment opportun pour mieux se recaser dans le suivant… 0 conviction, 0 moralité comme la plupart des dirigeants actuels soit dit en passant.

Le récit se construit autour de la relation mentor / apprenti entre Dun-Cadal le général et Grenouille le chevalier : chacun de leur POV constitue une partie du roman. Ils se complètent ou se recoupent, chacun essayant de remplir le vide de son coeur et de son âme, chacun s'accrochant l'un à l'autre. Cette relation prendre la forme d'une structure en flashbacks à la "Lost" d'une belle fluidité qui ne se contente pas comme tant d'autres d'une alternance à chaque chapitre. Cela se lit si facilement et si rapidement qu'il m'a fallu quelques temps avant de comprendre que les phrases en italique étaient les signes avant coureurs d'un retour au présent…

Mais j'ai eu du mal à accrocher à leur basculement : la manière dont l'ancien assassin de l'empereur s'attache à Grenouille me paraît un peu forcée, et la manière dont Grenouille bascule du pacifisme à une quête de vengeance aussi. La galerie des personnages secondaires moins bien traitée est et c'est bien dommage : la haine au coeur de Logrid, l'homosexualité de Gregory de Page, l'esclave espion Rogant, le généralissime rebelle, le timorée empereur… auraient tous mérité d'être approfondis, sans parler des personnages féminins (Viola, Mildred, Esyld) qui frôlent la poticherie et les méchants trop brutes de décoffrage pour faire trembler un seul instant.
C'est d'ailleurs pour cela que je n'ai jamais réussi à me prendre au jeu : le worldbuilding est trop limité, le dramatis personnae est trop restreint et les différentes figures du roman manquent par trop de tassiture pour que le twist principal basé un gros whodunit ainsi que les autres rebondissements ne fonctionnent avec moi. Il faut malheureusement aussi signaler quelques maladresses qui n'aurait jamais du passer le stade des corrections : la métaphore de la grenouille d'Erain est trop appuyée, quelques tournures tombent à plat comme dans le discours des comices agricoles de "Madame Bovary", 7 regards torves certes, mais aussi des femmes qui sentent lavande et un suremploi des points de suspension qui hache certains passages…

Bref, Antoine Rouaud nous offre un 1er roman assez solide qui ne ménage pas ses efforts pour éviter les écueils du traditionnel tome d'exposition. Loin des stéréotypes voire des classiques du genre, il peut plaire au plus grand nombre : action et émotion, batailles et intrigues, fantasy épique et fantasy à capuche, thématiques politiques et religieuses, développement des psychologies et des sentiments… Un auteur qu'il va être intéressant de voir évoluer !
Commenter  J’apprécie          274
La fantasy est clairement mon genre littéraire de prédilection, alors comment passer à côté de ce que les éditions Bragelonne annoncent comme un phénomène ? La voie de la colère est le premier roman d'un auteur francophone, Antoine Rouaud, par ailleurs concepteur-rédacteur chez NRJ, et Stéphane Marsan l'a présenté comme le meilleur roman de fantasy français qu'il ait lu depuis 10 ans ! C'est donc avec un réel enthousiasme que j'ai accepté la proposition de Babelio de le recevoir en avant-première pour le chroniquer.

C'est de la fantasy somme toute assez classique qu'on nous propose là. Une histoire de chevaliers et d'honneur, une histoire de pouvoir et de trahison, de vengeance aussi bien sûr. Mais une histoire qui diffère un peu des autres par la forme, sinon par le fond. En effet, le roman s'articule en deux parties respectivement dédiées au point de vue du chevalier Dun-Cadal et à celui de son apprenti, le jeune Grenouille. de plus, dans chacune de ces deux parties, la narration oscille entre passé et présent. Cela donne un drôle de mélange auquel j'ai eu un peu de mal à m'habituer, il faut bien le reconnaître.

A naviguer ainsi perpétuellement entre souvenirs et réalité présente, j'avais parfois l'impression assez frustrante que l'intrigue n'avançait pas d'un poil, et pour ce qui est du retournement de situation qui préside à la seconde partie, il est un peu tombé à plat pour moi puisque j'avais deviné l'identité de la main de l'empereur depuis un bon moment déjà. Aïe ! Je ne parle même pas du « on adopte un nouveau point de vue et on recommence » de la seconde partie qui a bien failli m'achever complètement ! Mais cela eut été un peu dommage de m'arrêter en si bon chemin, alors ma foi...

La seconde partie a été plus conforme à mes espérances. Les relations entre Dun-Cadal et Grenouille sonnent parfaitement juste. Ils évoluent énormément au fil du livre, gagnent en profondeur et en crédibilité. La chute de l'Empire et les balbutiements de la République, avec tout ce que cela peut comporter d'intrigues et d'incertitudes, la destinée en guise de religion, la magie du Souffle… sont autant d'éléments intéressants qui se révèlent à nous petit à petit, comme ceux d'un univers en construction. La plume de l'auteur est fluide, plaisante et relativement efficace. Bon, il faudra quand même veiller à mettre moins de « regards torves » dans la suite, ça finit par devenir un peu crispant à force !

Finalement, est-ce que je lirai la suite ? Oui, je suppose. Pour l'auteur, pour ses personnages et son univers, en espérant quelque chose de plus « direct » dans les volumes à venir, et aussi une intrigue à même de surprendre les habitués de la fantasy, dont je suis, parce que là pour le coup, c'est un roman très prévisible. Peut mieux faire, j'en suis persuadée !
Lien : http://etemporel.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          113
Un grand général qui n'est plus que l'ombre de lui-même, c'est le point de départ de notre histoire. Depuis la chute de l'Empire qu'il servait avec dévotion, Dun-Cadal passe sa vie à se soûler au fond d'une sombre taverne. Jusqu'à sa rencontre avec une jeune historienne qui va faire revenir à la surface ces souvenirs qu'il aurait préférés oublier. Au fil de ses confessions, la situation va changer et la jeune République va se retrouver menacée.

C'est une histoire en deux temps que nous allons découvrir derrière cet ouvrage. Dans la première partie, nous allons découvrir le passé de Dun-Cadal, ce héros tombé dans l'oubli et qui a sacrifié sa vie pour un Empire qu'il aimait et respectait. Les batailles qu'il a vécues vont nous être raconté comme si leur narrateur les vivait une nouvelle fois avec une certaine intensité... jusqu'à celle qui faillit lui être fatale et qui mettra sur la route un jeune garçon, qu'il prendra sous son aile : Grenouille. Un passé assez sombre pour ce héros un peu malgré lui. Parallèlement à ces souvenirs, on va découvrir un peu mieux la Réplique dans laquelle nos personnages vont vivre leurs aventures : un groupe de notable la dirigeant... et qui vont bien vite se retrouver au coeur d'une série de meurtre. Crimes sur lesquels notre ex-général va vouloir lever le voile, tout comme le lecteur. Un récit qui se construit donc en deux époques qui s'alternent de manière assez régulière et qui a su me captiver, j'étais souvent très curieuse de retrouver dans le passé afin d'en savoir encore plus sur ce que nos personnages ont vécu.
Puis, il y eut la seconde partie, et là c'est un peu retombée comme un soufflet. On va poursuivre l'histoire toujours en compagnie de Dun-Cadal, mais aussi de Grenouille... Et là, nous allons revivre toutes les scènes du passé du général (que l'on connait déjà de la première partie) du point de vue du jeune homme. Une redite qui apporte certes de nouveaux éléments à l'histoire, mais sans plus. Après, je comprends le pourquoi du comment de sa démarche, ce qui dans le fond n'est pas une si mauvaise idée. du coup, je reste assez sceptique sur ce choix de construction.

En ce qui concerne l'univers dans lequel nous allons évoluer, il va surtout se concentrer sur une seule partie de ce monde : l'Empire et la République (qui au final sont identiques niveau géographique, mais organisé différemment d'un point de vue politique. Je dois dire que j'ai trouvé assez bonne l'idée d'une révolution qui a permis de changer radicalement le régime au sein duquel les personnages vont vivre. Certains détails sont un peu passés sous silence (par choix ?) mais au final le rendu est assez bon et je me suis totalement régalé dans ce pays.
Le roman appartenant au genre de la Fantasy, il était donc obligatoire de trouver de quoi le rattacher à ce genre. Et là, c'est un peu léger à mon sens puisqu'il n'y a qu'une seule chose que l'on peut y rattacher. Enfin, plutôt deux, j'oubliais les fameux dragons que Dun-Cadal et Grenouille vont croiser dans leurs souvenirs. Ces derniers ne font qu'un bref passage dans l'histoire, ce que je déplore un peu, je pense que l'on aurait pu les développer un peu plus au lieu de les réduire à de simples brutes épaisse qui apportent le chaos sur les terres où ils vivent. le second élément fantastique que nous allons croiser est un peu plus subtil et sera plus présent : il s'agit du Souffle, une sorte d'état second que les militaires atteignent et qui leur permet d'accroître leurs capacités. Si j'ai un peu eu de mal à le comprendre lors de sa première apparition, l'enseignement de Dun-Cadal à Grenouille nous permettra de mieux le cerner. Une sorte de don très utile pour ces personnages, mais qui n'est pas sans conséquence pour eux. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le fait que s'il leur accorde de la puissance, il les faiblit par ailleurs.

Côté personnage, ils sont je dois le dire assez peu nombreux au final. Ceux qui nous resteront le plus facilement en mémoire seront Dun-Cadal et Grenouille dont nous allons découvrir le passé commun (ou pas) tout au long du roman.
Le premier était un grand général à qui tout souriait. Fier de servir son Empire et son Epereur, vivant toute sa vie sur les batailles qu'il n'a pratiquement jamais perdues. Puis vint sa chute et cette de l'Empire qu'il a tant chéri. Dun-Cadal devient alors un homme de l'ombre, mystérieux et renfermé qui attend son heure dans les tréfonds d'une taverne où il passe son temps à se soûler. Ah il est loin le beau héros connu de tous. Un peu bourru, c'est un personnage avec qui j'ai eu beaucoup de mal au départ vis-à-vis de son comportement, mais ce qui m'a encore plus dérouté est la facilité avec laquelle il va se confier à notre chère Viola. Pour un homme qui ne veut pas revenir sur son passé, je l'ai trouvé assez bavard. Puis vint le temps des révélations, et là notre regard sur ce personnage change radicalement et on le trouvera au final bien plus naïf qu'autre chose. Je reconnais également qu'à quelques reprises, j'ai cru retrouver un peu le même genre de personnage que l'on retrouve dans les romans de David Gemmell (un auteur du genre que j'aime beaucoup).
Grenouille est un jeune garçon dont nul ne sait rien. Il garde le mystère tout autour de lui tant sur son passé que sur son identité. Si l'on se doute un peu de certains éléments d'autres ne seront pas surprenant lorsque l'on découvrira l'histoire de son point de vue.
Les personnages secondaires de leur côté sont globalement agréables quoiqu'assez sous-exploités à mon sens et n'apporte que peu de choses à l'histoire. La majorité étant le plus souvent là à titre de prétexte afin de garantir l'enchaînement des évènements, mais sans plus.

Enfin, le style d'écriture de l'auteur est globalement satisfaisant. On suit les aller-retours dans le temps avec grand plaisir et l'on est curieux de voir à quel moment les deux époques vont se rejoindre. L'écriture est fluide et se lit assez rapidement malgré la densité d'informations qui nous est proposé. On notera également que les personnages ont un vocabulaire pas franchement fleuri lors de toutes les conversations (et je ne parle pas de certains de leurs comportements), si cela prête à sourire au début, cela en devient quelque peu lassant au final.
Lien : http://fantasy-princess.ek.l..
Commenter  J’apprécie          100
L'auteur ici semble clairement avoir opté pour les personnages plutôt que pour le décor qu'il néglige en permanence. Et au début, on a même l'impression de lire une version sobre et froide de Légende, le roman de Gemmell narrant le dernier combat d'un chevalier légendaire. L'un des deux atouts de l'ouvrage réside d'ailleurs dans la personnalité de Dun-Cadal, vieillard aviné se rappelant sa gloire passée au travers de récits épiques et de souvenirs émus. Malgré un style maladroit (beaucoup de répétitions inconvenantes, l'auteur revenant trop souvent sur certains passages et réflexions et faisant appel aux même tournures – pourquoi le regard d'un individu soupçonneux doit-il être systématiquement associé au même adjectif ? On retrouve l'expression « regard torve » une bonne dizaine de fois !), on ne peut que se prendre d'affection pour cet ancien chevalier qu'on aimerait revoir aussi sémillant que jadis.

Le second atout réside dans la structure du roman, Rouaud ménageant progressivement une grosse surprise à la manière d'un happening de fin de saison. Certes, on voit venir le procédé de loin (la résolution de la première intrigue se déroulant vers le premier tiers, on se doute très vite qu'il y aura autre chose que la quête de l'Epée disparue des empereurs), mais cela a le mérite de relancer l'intérêt du livre. Dommage que l'écriture et le rythme ne soient pas à la hauteur, le second tiers revenant sur les événements du premier mais par un autre biais, un autre point de vue : une option intéressante mais encore une fois lourdement mise en place, sans aucun subtilité. Et là, au moment où je commençais déjà à lire en diagonale (chose que je ne fais qu'exceptionnellement) en soupirant de ne pas arriver rapidement à la fin, l'intérêt fut subtilement relancé. Oh, ce ne sont pas les complots, les attentats et les grandes révélations qui m'ont replongé dans la Voie de la colère, mais quelque chose de plus ténu et qui, à mon sens, constitue la plus grande réussite de l'oeuvre : les sentiments, cette relation particulière entre le Maître et l'Elève que, malgré, encore une fois, trop de redondances, Antoine Rouaud a su mettre en lumière et faire mûrir.

Au final, beaucoup de sympathie émane des personnages de ce roman qui, commençant comme un petit feuilleton français, s'achève sur le mode d'une grosse production hollywoodienne. Les emprunts au cinéma de genre sont d'ailleurs nombreux (qui parmi vous n'a pas compris que le Souffle était un autre nom donné à la Force des Jedi ?) mais pas rédhibitoires – et puis ça faisait longtemps que je n'avais pas lu de bonnes histoires de dragons.

Ce volume est censé donc être le premier d'une saga. J'hésite à me procurer la suite car, honnêtement, l'intrigue au coeur de ce cycle (« le Livre & l'Epée ») ne m'a pas du tout enthousiasmé. En revanche, je crois que j'aimerais retrouver ces personnages. Au moins une fois…

A préciser : pour un ouvrage non encore finalisé, il faut féliciter la maison d'édition, qui a produit un ouvrage contenant très très peu de coquilles (j'ai relevé une faute d'accord et une inversion de nom, entre autres). C'est dire le sérieux de l'entreprise.
Lien : http://arpenteur-de-pages.ov..
Commenter  J’apprécie          100
J'ai lu "Le livre et l'épée, tome 1 : La voie de la colère" de Antoine Rouaud dans le cadre de masse critique sur Babelio. Annoncé comme la pépite de cette rentrée par Bragelonne, bénéficiant d'une forte publicité et surtout d'une sortie mondiale, j'avais hâte de découvrir ce livre qui enchantait une grande partie de la blogosphère..

Je suis entrée dans l'histoire sans difficulté. J'ai apprécié les premiers personnages qui nous sont présentés et la façon dont le livre est construit. Les passages dans le présent nous permettent de faire la connaissance d'une jeune femme prénommée Viola, historienne de son état, qui cherche à savoir où se trouve l'épée Eraëd - seule arme qui peut détruire le Liaber Dest - et qui va donc interroger Dun Cadal, un ancien grand général qui s'est fait oublié de tous et qui passe son temps dans les tavernes à boire plus que de raison..
C'est ce dernier qui va, grâce à de nombreux retours dans le passé, nous raconter l'époque où il était le chevalier du dernier Empereur, nous détaillant par la même occasion les intrigues, complots et autres évènements importants qui se sont déroulés, et qui va également nous parler de Grenouille, son jeune apprenti - ce dernier nous livrera d'ailleurs sa propre version des faits dans la seconde partie du livre..

Je n'ai pas grand chose à reprocher à ce livre, j'ai trouvé l'écriture et le style de l'auteur plutôt agréable, l'histoire est assez plaisante et bien construire. C'est bien détaillé sans être étouffant, bref ça se lit assez bien.
Mais - oui hélas il y a un 'mais' - il y a quelque chose qui m'a empêché d'être complétement dedans. J'ai eu à plusieurs moments l'impression de ne pas avancer, d'être au bord de l'ennui, sans parvenir à mettre le doigt sur ce qui me dérangeait.. Une impression globale en fait..
Parce que même si j'ai été surprise de voir que la seconde partie du livre reprenait les mêmes évènements avec un point de vue différent, je m'attendais quand même à ce que l'histoire progresse davantage - je l'espérais en fait - mais une fois que je me suis fait à l'idée, c'est passé. Et puis rien que pour pouvoir découvrir plus en détails Grenouille, il aurait été dommage de passer à côté !
Donc voilà, je n'ai pas été complètement conquise sans pour autant avoir trouvé ça mauvais. C'est étrange comme sensation, difficile à expliquer..

Bref, cette lecture fut sympathique sans pour autant m'emporter comme je l'aurai souhaité. Je trouve néanmoins que c'est bien écrit et suffisamment travaillé pour plaire au plus grand nombre, avec un penchant pour la fantasy tout de même :)
Pour ma part je vais surveiller la sortie du tome suivant, qui rejoindra probablement son grand frère dans ma bibliothèque ^^

Un grand merci à Babelio et aux édition Bragelonne pour ce livre !

Lien : http://www.babelio.com/livre..
Commenter  J’apprécie          90
Tendu d'écrire cette chronique comme il a été tendu d'entrer pour de bon dans cette histoire. Pourquoi, comment se fait-ce ?!

Mais avant cela je me dois de remercier Babelio et Bragelonne pour avoir fait de ma personne une des 50 (il me semble) sélectionnées pour recevoir ce titre.

Soit, diverses raisons à mon petit problème d'imprégnation :

1- Purement "technique" ; au moment où j'ai postulé pour recevoir ce titre, j'étais à fond dans une furie fantasy avec Drenaï et le pitch du roman d'Antoine Rouaud était tombé à point nommé sauf que... après "Waylander" premier du nom, ma furie s'est tournée vers un tout autre genre et je n'avais plus aucune envie de lire de la fantasy. Ouais, c'est ballot...

2- Un parallèle que je ne pouvais m'empêcher de faire avec "Le Nom du Vent" puisque le choix qu'a fait l'auteur concernant sa narration est somme toute similaire à celle de Rothfuss et je parle bien entendu de l'alternance entre présent et réminiscences. D'autant plus par la manière dont ces retours au passé sont amenés. J'ai trouvé un manque de subtilité avec ce procédé dans "La Voie de la Colère" que je n'avais pas perçu chez Rothfuss. Et sachant que "Le Nom du Vent" a été une véritable révélation pour moi qui n'avait pas encore lu énormément de fantasy adulte et qu'il a, entre autre, entériner mon intérêt définitif pour la littérature de ce genre ; je ne pouvais pas éviter cette comparaison.

3- Ses personnages où plutôt le choix de placer un certain personnage au centre de son récit. Ce focus fait sur Dun Cadal dans toute la première partie, ma foi, est un pari risqué. Pari qui m'a fait l'effet d'une douche froide à mesure que je découvrais ce Général et pourtant...

Il y a du génie à n'en pas douter dans le traitement de ses personnages. Un génie qui m'a poussé à m'interroger rapidement sur les divers personnalités que j'ai pu rencontrer au fil des pages, plus particulièrement deux d'entres elles. Principalement sur le bien fondé de leurs choix, de leurs agissements, de leurs positions ainsi que sur leurs opinions religieuses et politiques aussi.

J'en reviens donc à Dun Cadal Daermon pour étayer un minimum mon propos. Bien qu'il ai attiré ma sympathie de par sa déchéance - j'ai fais sa connaissance dans une taverne miteuse où il officiait comme poivrot patenté -, au cours de ses retours dans le passé j'ai découvert un homme crédule bien trop sûr de ce qu'il avançait, de ce pour quoi il se battait, de ce en quoi il croyait. Ce qui poussait le bonhomme à faire montre d'une incroyable arrogance et condescendance à bien des moments, d'où ma douche froide et mon opinion sur le fait que l'auteur a pris un risque en plaçant ce personnage au centre de la première partie.

Finalement lorsque j'ai entamé la seconde partie et à mesure de mon avancement dans l'histoire j'ai trouvé ça très intelligent, j'ai même fini par éprouvé un peu plus que de la simple sympathie pour Dun Cadal. La seconde partie étant principalement centrée sur son élève Grenouille, j'ai moins eu l'occasion de le voir mais il restait toujours présent comme une ombre, quelque-part c'était réconfortant. D'autant que Grenouille est un personnage froid et bouffi de rage et de colère. Malgré cet aspect de lui pas forcément attrayant j'ai pris plaisir à voir l'histoire de "son point de vue" et pour dire vrai c'est à partir de cette seconde partie que je me suis laissée happer par l'histoire et ai enchaîné jusqu'à la dernière page dés que j'avais un moment, ne serait-ce que dix minutes.

Bien entendu, il y a beaucoup d'autres personnages, mais qu'il est, de mon point de vue, pas forcément judicieux de mentionner pour ce premier tome puisqu'ils ne m'ont pas fait véritablement impression. J'espère que la personnalité de certains d'entres eux sera davantage mise en avant dans le prochain opus. Là, ils m'ont surtout fait l'effet de figurants, certes récurrents, notemment Viola, de Page et Rogant, mais figurants tout de même. Par ailleurs j'aimerais vraiment en savoir plus sur le peuple de ce dernier.

Bref une lecture en demi-teinte mais je salue tout de même l'auteur puisque - peut-être que je me trompe - j'ai l'impression que cette histoire a été beaucoup réfléchie, qu'elle a macérée un bon moment dans la tête d'Antoine Rouaud afin de mieux retourner celles de ses lecteurs et les pousser à la réfléxion. Et c'est un très bon point pour lui.

Comme dit ; suite au prochain épisode...
Lien : http://anyoneandnobody.blogs..
Commenter  J’apprécie          91
L'histoire est divisée en deux parties dont les chapitres sont bien calibrés : ni trop court ni trop long. C'est un chassé croisé entre présent et passé.

Dans la première partie, il s'agit de l'histoire d'un personnage, Dun-Cadal. Tout tourne autour de lui. Ainsi l'univers ou les personnages secondaires sont pas ou peu approfondis.

Ces flashbacks, qui sont au final au centre de l'intrigue, esquissent l'apprentissage du jeune grenouille dont il faudra attendre la seconde partie pour en connaître l'histoire.

Les scènes entre Dun-Cadal et son ancien apprenti Logrid sont les plus intéressantes de la première partie, créant un pont entre présent et passé. Il est d'ailleurs dommage que ne voulant se consacrer que sur deux personnages, l'auteur n'ait pas un peu plus développé celui de Logrid.

Il faut attendre la fin de la première partie pour voir apparaître un premier rebondissement en partie prévisible car logique. Ce dénouement est également la résolution de l'intrigue principale du roman. Enfin, c'est avec ce double rebondissement que l'auteur amorce la seconde partie du livre : l'histoire du personnage de Grenouille.

Les redites de la première partie sont en réalité passé assez rapidement, l'auteur se concentrant sur les pensées de grenouille ou les faits extérieurs de sa relation avec Dun. Ainsi, la répartition passé présent est un peu plus équilibrée dans cette seconde partie.

Le dénouement de cette partie et du roman est là encore assez prévisible et efficace. Il permet de relancer l'intrigue pour le second tome. le sort réservé à Dun, dans ce dénouement, peut laisser certains lecteurs quelque peu perplexe au vue de l'importance du personnage dans la première partie.

Pour finir, on peut saluer la prise de risque de l'auteur de faire un roman atypique non pas sur son fond mais sur sa forme. A voir si cela n'en décourage pas certain de lire la suite.
Lien : http://audelbooks.eklablog.c..
Commenter  J’apprécie          40
Pas mauvais, voire bon, mais absolument rien de nouveau dans le paysage... à conseiller aux néophytes, largement superflu pour les amateurs du genre.
(critique détaillée sur la Yozone)
Lien : http://www.yozone.fr/spip.ph..
Commenter  J’apprécie          30
Je tiens à remercier Babelio et Bragelonne pour cette lecture, mais malheureusement moi et la Fantasy on n'est pas souvent amies. le fait qu'il a eu un tague fantastique m'a fait le regarder de près, mais bon…
L'histoire est écrite à la troisième personne, on commence l'histoire avec une jeune femme cherchant un homme pour un but précis… Dès lors j'ai commencé à batailler pour rester concentrer sur ma lecture.

On navigue entre le passé de l'ancien chevalier Dun-Cadal Daermon (nom et prénom assez original dira-t-on), depuis la chute de l'empire c'est un homme qui a pour compagnie l'alcool.

Trahisons, révolte, complot tout cela est le pilier du livre ?

On avait commencé avec une femme et petit à petit, elle est devenue un font dans l'histoire, on a droit à deux points de vue, celui de l'ancien chevalier son apprenti nommé Grenouille, mais dans tout cela l'écriture de l'auteur est fluide je ne dis pas le contraire, qu'on n'oublie pas l'histoire va être publié dans plusieurs langues ce qui veut tout dire.

Sinon les fans de Fantasy dit plutôt Heroic Fantasy trouveront leur bonheur dans cette lecture.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (368) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2485 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}