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Critique de madameduberry


Après Les champs d'honneur, et Des hommes illlustres, Rouaud poursuit sa biographie familiale en évoquant un jeune garçon myope: lui-même. Ce troisième volume me déçut beaucoup à l'époque. L'auto dérision est un genre courageux, et beaucoup plus difficile que la satire, territoire très éloigné de celui De Rouaud, et très différent de l'écriture poétique et miraculeusement humaine, dans laquelle il excelle. Donc cet essai n'est pas un coup de maître, et cet auto-portrait désabusé rate son but; il parvient même, O paradoxe, à m'agacer et à me rendre insupportable cet adolescent qui préfère vivre dans un flou artistique, quitte à se plaindre de l'opacité du monde, et à louper toutes les occasions qui lui seraient un tant soit peu favorables. le bon-heur évité systématiquement, , au profit de son symétrique, le mal-heur. Si bien que cet écrivain magnifique, à s'auto flageller, dégringole au niveau du pleurnichard! C'est malin! Autant être binoclard! Plus tard, Rouaud écrira avec plus de sympathie pour lui-même Comment gagner sa vie honnêtement, de nouveau un grand Rouaud.Et dira avec plus de lucidité sa difficulté à accepter d'être heureux.
Aujourd'hui, à contretemps, je suis plus émue en pensant à ce jeune garçon obstiné à ne voir rien, à voiler la réalité du présent. Cependant ce n'est pas la lecture du roman qui a produit cet effet, mais celle des oeuvres qui précèdent ou qui suivent ce volume.
Comme s'il y avait, littérairement parlant, un point d'impossible pour cet auteur sensible: nous émouvoir autant en parlant du jeune garçon endeuillé , qu'il nous émeut en parlant des chères figures qu'il a perdues.
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