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EAN : 978B08Q7T13Y2
155 pages
PASSAGE (07/01/2021)
4.14/5   29 notes
Résumé :
Que devient une mère quand son tout-petit s'en va ? En s'appuyant sur des photos de famille qu'on ne voit pas, Sandrine Roudeix traverse vingt ans de fusion et de défusion maternelles, démêlant les fils qui tressent la séparation inévitable d'une mère célibataire et de son garçon.
Dans un roman où affleurent à chaque page l'amour et la tendresse, où la grâce naît de la vérité et de la mise à nu toujours sincère et parfois crue des situations, elle interroge ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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La lecture des premières pages m'a fait craindre ce que la couverture semblait aussi promettre : lire un manuel de développement psychomoteur de l'enfant, doublé d'un mode d'emploi pour mère débutante ! La naissance, l'attachement, le corps malmené, la routine bousculée, le couple qui n'y résiste pas : du déjà vu. Et puis peu à peu, avec les années qui passent, on prend la mesure de cet amour dévorant qui unit la mère et l'enfant, jusqu'à un point de rupture nécessaire.

L'adolescence et ses chagrins d'amour seront les écueils qui feront voler en éclat la relation fusionnelle au point d'être délétère. On a envie de lui dire « mais lâche-le ! Tu vois bien que ton attitude est contre-productive ! » . Mais on comprend aussi les mécanismes de cette exclusivité, pas de vie de couple, un métier qui, même si elle l'exerce avec bonheur, a été adapté de telle sorte que l'enfant reste au centre de ses préoccupations.

Et comme les enfants ont la plupart du temps de fâcheuses prédispositions pour choisir des chemins qui ne mènent pas à Rome, la rupture nécessaire à la survie sera difficile.

Cette angoisse du départ existe dès la rupture, anatomique celle là, du cordon, et on perçoit très bien cet étirement progressif des fibres du cordon virtuel qui résulte de la socialisation progressive de l'enfant. le processus est sans doute encore plus marqué pour cette mère seule.

Avec l'enfant qui s'émancipe, ce sont aussi les années qui passent, et la blessure cruelle du temps et la restriction des possibles.

Histoire d'une vie de femme, émouvante par son caractère universel, et de l'envol inéluctable du fruit de ses entrailles.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un jour merveilleux, pour la première fois, on a un enfant dans les bras, son enfant.
A peine le temps d'un souffle et le voilà devenu différent, indifférent.
C'est le propos de ce joli roman que nous propose Sandrine Roudeix.

Mon premier plaisir a été la couverture qui illustre parfaitement le sujet du livre.
Seize photos, celles des premiers mois, empreintes de la douceur de l'enfance, remplacées par le garçonnet au sourire espiègle, avant le pré-ado et son air gentiment narquois.
Brusquement, le sourire disparaît, laissant place à une moue méprisante.

Que s'est-t-il passé pour que tout change ? Rien ou presque. La vie qui passe, le temps qui s'écoule beaucoup trop vite pour une maman, beaucoup trop lentement pour l'enfant qui veut quitter le nid où il se sent à l'étroit.
Sandrine Roudeix réussit à nous faire partager au fil des années les doutes, la peur de mal faire, de ne pas être à la hauteur.
Elle égrène ses souvenirs au fil des anniversaires de son fils, rajoutant les mois aux années, comme un défi au temps, en espérant arrêter sa course inexorable.
Tu as dix ans et un mois.
Tu as treize ans et 4 mois.
Tu as dix-sept ans et 9 mois.

« Ce qu'il faut d'air pour voler » est un roman nostalgique sur les relations souvent difficiles entre une mère et son fils.
C'est aussi la fuite du temps et de l'insouciance que souligne l'auteure :

« J'ai été la petite-fille de ton arrière-grand-mère, la fille de ta grand-mère, puis ta mère. J'ai été la femme de ton père, puis son ex. Ensemble, lui et moi, on a été une famille, puis des parents séparés avec un enfant en garde alternée. Aujourd'hui, on est trois adultes aux vies parallèles, chairs mêlées agitées de souvenirs, dont les routes désormais opposées ne se touchent plus. »

Une écriture parfaite, élégante et sensible, un atout supplémentaire à cette belle découverte pour laquelle je remercie Babelio et les Editions le Passage.

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A l'aube de ses 18 ans, Malo quitte sa mère avec fracas. Elle balaye leur mur de photos, fouillant dans ses rêves, son parcours, son passé. Elle fait défiler les années au fil des clichés, instants capturés, des souvenirs jamais gratuits, qu'elle observe au prisme de cette rupture inévitable des enfants et de leurs parents.

Tendre et touchante, cette adresse à son fils qui retrace son parcours de femme et de mère est frappante de justesse et de douceur.

L'honnêteté de cette introspection donne à chaque personnage une place juste, sans emphase ni faux-semblant, et trace le chemin de l'acceptation, du temps qui passe, des expériences qui forgent, de ceux et celles qui font notre parcours dans tout ce qu'ils et elles représentent d'unique et d'universel.

J'aime que le propos ne soit ni de convaincre ni de se plaindre, simplement d'observer, se souvenir, réfléchir peut-être mais toujours avec justesse. J'aime cette simplicité fournie et complexe qui ressemble à la vie.

Le rapport mère-enfant est porteur de grands questionnements qui résonnent forcément…
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Coup de coeur pour ce roman/témoignage de Sandrine Roudeix dont j'admire par ailleurs le talent de photographe.

Ce qu'il faut d'air pour voler est un album photo dont on tourne les pages aux côtés de Sandrine Roudeix, revivant avec elle son mariage, sa grossesse, la naissance de son fils, sa séparation d'avec son mari, puis sa vie de « maman solo ».
Les premières dents de Malo, ses premiers pas et ses premières chutes, ses premiers mots. Son entrée à l'école maternelle, en primaire, au collège, au lycée. Ses premières bêtises, ses premières boums, ses questions d'enfants, ses révoltes d'adolescents, ses choix de jeune homme.

Sandrine est une maman louve, une mère poule. Une mère émerveillée, attendrie, agacée, froissée, blessée, réconciliée.

Une femme aussi, qui en même temps que son fils grandit, fait ses armes en tant que fille et petite-fille, épouse, mère, amoureuse. Une femme qui pour élever son enfant et s'élever aussi, fait des choix professionnels risqués et courageux. Qui essaye plusieurs costumes avant de décider lequel lui est le plus confortable. Qui vit à l'instinct, expérimente, souvent seule, se remet en question, veut bien faire, souffre parfois en silence.

La voix de la maman se mêle à l'oeil de la photographe : instantanés de vie qui se superposent les uns aux autres, pour tisser une histoire qui est celle de toutes les mères.
J'ai adoré cette lecture qui a remué mon coeur de maman. Sandrine Roudeix et moi avons le même âge, nous avons été mères en même temps, nous aurions je pense pu devenir amies au parc ou à une réunion de parents d'élèves. Je me suis reconnue dans plusieurs passages. Mais je n'aurais pas su dire aussi bien.

Un joli cadeau pour la Fête des Mères…
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Dans son roman Sandrine Roudeix montre l'évolution d'une jeune fille devenue femme, maman, maman célibataire et dévoile le lien complexe entre une mère célibataire et son fils. Une relation fusionnelle et puis vient l'adolescence, le lien évolue jusqu'au moment où il prend son envol… et la mère se retrouve abandonnée (un deuxième abandon après celle subit avec le père). Chacun doit retrouver sa place évoluer, s'émanciper. La maman solo doit faire un « travail de deuil » et retrouver un nouveau rôle, se reconstruire.
Beaucoup de parents, et encore plus les mamans solos vivent les étapes vécues par cette maman du livre qui ne sont pas faciles. Ce lien qui se modifie, se transforme et il faut l'accepter, lâcher prise. On dit souvent « on ne fait pas un enfant pour le garder pour soi » mais le lien maman solo et fils (dans le livre) est tellement fort, fusionnel que c'est difficile, déchirant. Ce livre est pour cela touchant, bouleversant, percutant car il est réaliste. Elle a trouvé les mots justes. Je me trompe peut être mais j'ai l'impression qu'écrire se livre lui a permis d'extérioriser, de partager des choses qu'elle avait en elle. On ressent une part d'intime dans ce livre. (Après c'est peut être totalement faux, si elle passe par là, elle pourra si elle le souhaite me répondre) En tout cas c'est un livre qui parlera à une partie des mamans j'en suis certaine
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Même si notre conflit à toi et moi ne sera pas fait du même bois, chacun son lien, chacun son récit, tu porteras forcément mes blessures, mes attentes et mes tensions, les mélangeant à celles de ton père pour construire ta souche au sixième rang de cette lignée, et tout ce que j’aurai essayé de faire différemment, plus à l’écoute plus présente moins conventionnelle plus valorisante, n’y changera rien. On abîme toujours d’autres passés en voulant réparer le sien.
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Quitter son père et sa mère, c'est un jour les voir mourir. Etre quitté par ses enfants, c'est les voir vivre.
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Pendant que chaque minute écoulée martelait ma poitrine, je m’étais souvenue que le mot parent avait la même étymologie que le mot séparation. Pire. Le mot parent était inclus dans le mot séparation. Tous les deux venaient du latin parer qui signifiait mettre au monde. Avec le préfixe “se” marquant la coupure, la se-paration impliquait la coupure avec ceux qui ont mis au monde. Une injonction originelle inscrite au cœur même de ma fonction, petite piqûre de rappel.
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Je dors gelée dans un hôtel délabré à Cuzco, emmitouflée dans des pulls en laine de lama acheté sur un terrain vague à une vieille femme au regard corbeau.
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D'une génération à une autre, le passé nous prend en otage. A notre insu, des fantômes se penchent sur notre épaule et nous chuchotent des mots et des pas, des cris et des fuites, qui ne nous appartiennent pas. Quelle manière d'aimer, de t'exprimer, de réfléchir, de t'énerver, de jouer, de rire t'ai-je léguée, alourdie par le souffle invisible de tes aïeules ?
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Videos de Sandrine Roudeix (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sandrine Roudeix
Comment faire famille, comment tisser des liens solides avec sa lignée et s'enraciner dans celle-ci ? C'est avec un texte marqué par la quête des origines, La mer Noire dans les Grands Lacs (Julliard) que la primo-romancière Annie Lulu s'empare du sujet. Sandrine Roudeix, photographe et romancière qui, avec Ce qu'il faut d'air pour voler (Le Passage), livre son quatrième roman, explore les relations souvent difficiles entre une mère et son fils, et peint la fusion et la défusion maternelle. Deux textes qui sont aussi deux portraits de femmes, deux tentatives de cerner la maternité.
Une rencontre proposée dans le cadre de la Foire du Livre de Bruxelles 2021.
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