Max, Shizuko, Mirafiori : le père, la mère, le fils, tous trois séparés : lui à Londres, à la tour
Fusions en voie d'implosion , elle à Malevil dont elle contrôle le démantèlement , et leur fils enfin, ouvrier intérimaire à Fukushima, en mars 2011….
Ce volume est le dixième et dernier d'une grande saga du nucléaire , La Simulation Humaine, de Hiroshima à Fukushima, écrite par de Roulet, architecte suisse, qui depuis 20 ans collecte informations et articles sur le nucléaire et a entrepris d'en raconter les prestiges et les dangers.
Je n'ai pas lu les 9 autres volumes, mais celui-ci, malgré un article dithyrambique de Télérama, ne m'a pas transportée. Pourquoi avoir étalé l'intrigue sur deux ans au lieu de la ramasser sur le 11 mars 2011 ? Pourquoi avoir focalisé en partie le récit sur les personnages de la mère et du père, si absents pour leur fils, si détachés et ignorants de ce qu'il vit ?
Certains épisodes saisissants et terrifiants de la catastrophe de Fukushima méritaient d'être développés. Les conséquences sociales, professionnelles et médicales de l' irradiation de Mirafiori, simple ouvrier, crédule et docile rouage d'un système de travail intérimaire offert comme une rédemption aux repris de justice, auraient demandé qu'on centre le récit sur ce seul personnage- depuis puis son embauche au sortir du pénitencier jusqu'à sa lente agonie en zone interdite…
Du coup, on ne s'attache ni aux personnages- froides silhouettes, dépourvues de motivation, de coeur ou de lucidité, selon le cas- ni à l'intrigue, éparpillée comme on l'a dit, ni au message que vient encore brouiller la dédicace au directeur de la TEPCO, mort des suites d'un cancer après avoir, certes, sauvé Tokyo, mais aussi après avoir été à la manoeuvre face à ce gigantesque fiasco…