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Merci à l'Ecole des loisirs pour l'envoi de ce roman en SP.
C'est intriguée par cette Walïlü et la promesse d'un roman prenant place dans le grand Nord que j'ai ouvert ce roman. Et je n'ai pas été déçue : la nature et les éléments prennent une place importante dans l'histoire. J'ai aimé découvrir cette société matriarcale en pleine mutation, ce questionnement sur la préservation des traditions et l'ouverture à la modernité.
Il me semble que la vie quotidienne sur la presqu'île de Iurföll, entre absence des hommes partis pêcher de longs mois, passage à l'âge adulte de jeunes filles (quelle charmante idée que cette chambre des bourgeons !) et intrusions du reste du monde, se suffisait à elle-même.
L'apparition soudaine d'une étrangère et son utilisation des différentes superstitions était une idée intéressante, mais j'ai trouvé le personnage de Sori Morï caricatural et ses motivations tirées par les cheveux.
Restent les beaux portraits de femmes, fortes et investies dans leur communauté, croqués par Cécile Roumiguière.
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Soriane Mergenstorm est née d'une étrangère et d'un père déjà engagé dans une autre vie de famille. A l'âge de 5 ans, elle a été chassée du village d'Ann-ville avec sa mère et à 11 ans, elle a perdu son père. Elle en a conçu une amertume et une colère immenses. Elle travaille en ville dans un laboratoire de génétique et elle manipule des embryons afin de favoriser l'eugénisme. Sa collègue, Nanna, originaire elle aussi de la presqu'île de Iurfoll, la supporte mais la folie de Soriane est de plus en plus terrifiante.

Sur la presqu'île de Iurfoll est née aussi à Ann-Ville, Albaan Blosseum, fille de Lana Blosseum et Iulians Formster. Elle a bientôt un petit frère, Yohann. Leur vie est douce, rythmée par la saison des pêches à la morue et les expéditions des hommes en mer. La vie du village est organisée par les femmes. Albaan s'échappe du village avec son amie, Lilijann, pour aller dans la forêt où vit la légendaire Walilu qui dévore les enfants. Cet Éden est menacé par l'arrivée d'une gourou, Sori-Mori qui jette l'anathème sur Albaan.

Cécile Roumiguière travaille à la fois pour le spectacle vivant et le cinéma. Elle écrit aussi des albums, des premières lectures et des romans pour la jeunesse.

Cécile Roumiguière s'est inspirée de la vie des femmes de l'île de Kihnu en Estonie mais aussi de celle des femmes Moso en Chine. Elle a lu Sorcières, la puissance invaincue des femmes de Mona Collet à La Découverte. Elle ancre son roman dans une société matriarcale. Son écriture décrit avec énormément de finesse les paysages de cette presqu'île perdue dans un pays imaginaire du Nord, les forêts et les lacs et bien sûr, la mer omniprésente. Elle cerne aussi avec une infinie justesse les émotions de ses personnages et le long cheminement de l'héroïne de son enfance à l'âge adulte. Elle suggère des images superbes, le port, la forêt, la chambre des bourgeons dans lesquelles les femmes invitent les femmes et les hommes qu'elles souhaitent à les aimer. Il s'agit bien d'un roman d'atmosphère, la recherche du vocabulaire est poétique. L'histoire se déroule lentement dans un temps de conte, loin des contingences habituelles du roman pour la jeunesse. Ce roman brille par cette originalité.
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Le résumé m'emballait carrément, mais je dois dire que j'ai un peu peiné sur cette lecture. Plutôt que du fantastique, on est dans un récit à mi-chemin entre l'aventure et le conte, servi dans une ambiance de pleine nature très réussie. L'intrigue parle très bien des secrets de famille (même si ce n'est pas le point central), des superstitions, du passage de l'enfance à l'âge adulte (via une adolescence riche en péripéties), de l'amour. Il y a un décalage vraiment intéressant entre la vie sur l'île et l'époque. L'autrice s'est inspirée de la vie sur l'île estonienne de Kihnu – une île qui, comme ici, est gérée par les femmes – ce qui accentue le côté décalage avec ce que l'on connaît – et ce n'est vraiment pas désagréable ! Il y a un côté un peu « bulle » à lire ce livre rebattu par les embruns.
L'autrice a un style vraiment ciselé, c'est un plaisir à lire. J'ai trouvé qu'il introduisait une espèce de distance un peu froide avec les personnages mais ça cadre parfaitement avec le récit. Si j'ai été un peu désappointée par l'absence de fantastique, j'ai apprécié la balade sur la presqu'île pour toutes ces autres raisons.
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La sublime couverture réalisée par Joanna Concejo retranscrit parfaitement l'ambiance du nouveau roman de Cécile Roumiguière : un univers entre le sel de l'eau et les bruits froissés ou inquiétants de la forêt, teinté d'une magie que l'on devine dans ce paysage aussi beau que mystérieux. Si la presqu'île de Iurföll est une invention, le roman s'inscrit pourtant dans notre monde actuel, et vient piocher dans des sociétés de femmes existantes de par le monde pour créer celle dans laquelle vit et grandit Albaan. Une société matriarcale absolument passionnante, coincée entre ses traditions tenaces et sa volonté de modernité, qui met hommes et femmes sur le même pied d'égalité mais qui se construit, il est vrai, sur la femme, la seule présente sur la terre ferme tandis que les hommes partent pêcher sur de longues durées. Et malgré la relative tranquillité dans laquelle vit tout ce petit monde, l'arrivée d'une femme étrange va bouleverser toute la communauté pourtant très soudée.

Cécile Roumiguière nous subjugue par son écriture envoûtante, dépaysante, poétique et délicate, qui nous plonge dans un univers à la lisière du fantastique et nous fait rencontrer des personnages remarquablement construits, intrigants et inoubliables. Vous vous en doutez, le roman est profondément féministe et aborde ainsi de nombreuses questions sur le rapport au corps, sur la sexualité, mais il est également l'écho de bien d'autres questionnements, plus écologiques ou éthiques. Mais c'est aussi et surtout le récit d'une vengeance, d'une famille, de l'intime et du parcours d'une jeune fille alors qu'elle grandit. Un roman ambitieux, magique, qui nous enchante comme un conte et nous passionne comme un magnifique récit de vie. L'un des plus beaux romans de cette rentrée d'hiver.
Lien : http://bobetjeanmichel.com/2..
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Voilà un livre que j'ai dévoré !
J'aime beaucoup l'ambiance du livre. J'ai passé de long moment à imaginer les décors, la forêt, la neige, les sons, les odeurs… J'ai passé un très agréable moment lors de ma lecture.
Le lieu de l'histoire est la ville d'Ann-Ville, un endroit régi par les femmes. C'était intéressant à découvrir ! Surtout lorsque je me suis aperçue que ce lieu est comme figé dans le temps et est coincé entre progression et conservation. Ce sont des sujets auxquels je suis sensible. Cet éternel combat entre les traditions et le progrès… Bref, j'ai adoré suivre la progression de l'intrigue dans cette ambiance !
Ma seule petite déception est le fait que l'histoire n'est pas aussi « fantastique » que le laissait penser le résumé. Je m'attendais à ce que le coté fantastique soit très présent dans l'histoire mais finalement, ce n'est pas le cas. Cela dit, ce n'est pas une immense déception car le récit reste très passionnant ! C'est une histoire plutôt centrée sur les rapports humains.
Tout dans l'histoire est une question de relation : les habitants par rapport aux étrangers, les traditions et la progression, l'identité de la ville par rapport au monde extérieur, le passé et le présent, la colère et la vengeance… Tout ceci est porté par des personnages plus qu'attachants ! J'aime particulièrement le caractère d'Albaan, que le récit suit de son enfance à son adolescence. L'histoire fait beaucoup de saut dans le temps pour les besoins de son intrigue mais cela ne complique pas du tout la lecture.
Cette intrigue est assez prévisible (personnellement, je n'ai eu presque aucune surprise, sauf à la toute fin), il n'y a pas d'énorme mystère. Malgré tout, le récit est passionnant car c'est une histoire de vengeance ! Justifiée ou non, c'est au lecteur de décider. de mon point de vue, les motifs sont valables, ce qui donne une étrange saveur à cette histoire. Jusqu'où la colère peut-elle nous mener ? Y a-t-il un retour en arrière possible ? Voilà ce qui rend l'histoire palpitante !
En bref, c'est un roman contemplatif et particulièrement intéressant !

Lien : https://elsiedansleslivres.w..
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Cécile Roumiguière met en scène une « terre où les hommes ne sont là qu'en pointillé ». Elle décrit une société matriarcale émancipée, sexuellement libérée et politiquement affranchie d'une quelconque influence masculine. Libres de choisir leurs amours et leurs métiers, les femmes de Iurföll veulent à tout prix préserver leur mode de vie. Mais les temps changent, de lourds nuages s'amoncellent au-dessus de la presqu'île et l'équilibre de la communauté pourrait bientôt voler en éclat...

Un roman d'initiation porté par l'omniprésence d'un environnement sauvage et par une langue alliant réalisme et poésie. J'ai aimé cette ode à la nature et à la féminité ainsi que les références d'inspiration nordique traversées d'accents païens. Au final la société matriarcale, le secret de famille, la vengeance et les traditions séculaires confrontées à la modernité forment un ensemble de thématiques aussi variées que passionnantes.

Lien : https://litterature-a-blog.b..
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Albaan vit sur Iurföll, une presqu'île perdue dans les eaux gelées de la mer du Grand Nord. Sur ces terres, ce sont les femmes qui font tourner la communauté tandis que les hommes partent des semaines en mer. L'auteure nous présente une ville gérée par les femmes, une ville au bout du monde, qui a de quoi fasciner et j'ai beaucoup aimé découvrir ces lieux.



Albaan est toute petite lorsqu'on fait sa connaissance et on ne tarde par à s'attacher à cet enfant. Elle nous semble proche de la nature et son esprit est bercé par les légendes. Son papa lui manque beaucoup et elle attend chaque fois son retour avec une grande impatience. On découvre alors que sur cette île, la place de l'homme n'est pas au sein de cette communauté. Les femmes sont tout à fait indépendantes et également attachées à des traditions qu'on découvre au fil de la lecture.



On suit Albaan dans une vie plutôt tranquille. Les années passent. L'enfant grandit et apprend. La communauté connaît quelques bouleversements et on se laisse entraîner. Malheureusement, j'ai parfois décroché du récit. Principalement parce que je n'ai pas trouvé le même intérêt pour les différents personnages. Si je n'ai eu aucun mal à m'attacher à Albaan, à sa famille et à son entourage proche, les autres personnages qui interagissent ou viennent à menacer notre jeune héroïne n'était pas aussi intéressants. Il y a donc toute une partie du récit qui m'a quelque peu laissé indifférente.



L'auteure nous offre tout de même une lecture dépaysante, au rythme tout doux, qui a tout d'un conte moderne. J'ai aimé découvrir l'enfance puis l'adolescence d'Albaan, découvrir ses inquiétudes, sur cette île loin de tout. On garde aussi en tête la légende de la chouette Walïlü tout au long de la lecture. C'est comme si cette sombre créature accompagnait le lecteur de bout en bout, comme si elle veillait à ce que notre voyage se passe bien.

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Sur la presqu'île de Lurföll, les hommes sont marins et les femmes gouvernent. Les relations amoureuses sont libres et sereines. Albaan grandit en toute liberté mais elle fait de plus en plus de rêves inquiétants. La quiétude de cette vie à part risque-elle d'être en danger ? Qui est cette femme au visage brûlé qui lui veut du mal ? Son jeune frère a-t-il été blessé volontairement et par qui ?

Une lecture bulle ! On vit sur cette île, on côtoie ses femmes, ses filles. On suit leur cheminement, leurs craintes, leurs joies. L'auteur, avec son écriture ciselée, nous fait partager leur intimité, leurs secrets. On voyage, on tremble, on souffre, on respire... A savourer sans modération
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Il est des hasards qui ne s'inventent pas. Ce livre est reparti avec moi après le vide bibliothèque Babélio. Je l'avais choisi un peu par dépit car il ne restait pas grand chose, mais la quatrième de couverture m'a accrochée. Une histoire de sororité, de rites, de vengeance, dans un pays froid. Il n'en faut alors pas plus pour me décider. Il traine dans ma PAL depuis lors.
Et, deuxième hasard, c'est ce livre qui m'a accompagné dans l'avion pour l'Islande. Quelle ne fut pas ma surprise de voir que l'autrice s'était en partie inspirée de paysages et du folklore islandais pour tendre la toile de fond de son récit !
La péninsule de Iurföll a des airs d'Islande, de Norvège, de Finlande, pays que j'ai déjà pu visiter. C'est pour cela que j'ai beaucoup aimé ce roman. Les descriptions ont résonné en moi, car je connais ces paysages, il m'était donc très facile de m'imaginer aux cotés d'Albaan et de son amie à arpenter les forêts enneigées où règne la Walïlü. Elles y découvrent leurs sentiments, leurs corps, sans tabous.
Ce roman, porté par la plume cristalline de Cécile Roumiguière, est un roman d'apprentissage particulièrement juste et touchant. On y suit une petite fille grandissant dans une communauté principalement composée de femmes, elles sont fortes, libres, ouvertes d'esprit. A leur puberté, on offre aux jeunes filles la clef de leur chambre aux bourgeons, pièce qu'elles décoreront à leur goût pour y accueillir amants et amantes. J'ai beaucoup aimé cette tradition à la fois moderne et ancestrale.
Ce qui m'a particulièrement plus aussi, c'est le fait que les quelques personnages masculins ne soient pas démonisés. Souvent dans les romans féministes, l'homme c'est le mal. Ici, le mal est bien une femme, ravagée par la haine et la vengeance, qui se moque bien de l'esprit de sororité.

Il m'a fait pensé aux romans Les Graciées, de Kiran Millwood Hargrave et L'année de grâce, de Kim Liggett qui portent le même genre d'ambiance.

Un joli roman dont on se délecte comme d'un flocon sur le bout de la langue. A mettre en toutes les mains.


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Un univers féminin et singulier, qui parle des femmes et pose des questions, sans être féministe à l'excès. Un livre qui raconte le personnage, ses fêlures, sa force et ses combats, tout en tenant le cap de l'intrigue et la cohérence de son univers.
Je ne suis pas fan des intrigues centrées sur un combat et qui en font la cause absolue d'un livre, ça donne souvent des caricatures de personnages. Ici, chez Cécile Roumiguière, il y a véritablement une histoire au-delà du combat, des personnages attachants et d'autres que l'on ne voudrait pas croiser.
Et le lecteur trouve du sens, peut-être même des réponses à des questions qu'il peut se poser, dans cette histoire que l'auteur nous raconte.
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