Ma soeur et moi

L'image de la couverture est un clin d'oeil au tableau visible au Musée du Louvre et peint autour de 1594 Gabrielle d'Estrées et une de ses soeurs. Il est attribué à un auteur inconnu de l'École de Fontainebleau. Vues les caractéristiques de la pudeur enfantine autour de 6 ans, on se dispensera en classe d'exploiter cette veine pédagogique. On se contentera du fait que Ma soeur et moi est un ouvrage idéal pour les élèves de grande section qui vont rentrer au CP en septembre et auraient eu peur tout particulièrement dans la cour de récréation s'ils n'avaient lu ce livre. Ici c'est la soeur (à peine plus âgée) qui intervient pour écarter les dangers mais on peut engager une réflexion avec l'enfant sur la présence des adultes là également et réfléchir avec eux si ne pas s'éloigner trop les premiers jours d'une maîtresse n'est pas une bonne stratégie. Au début du récit les deux soeurs ne s'entendent pas, se considérant comme trop différentes. le fait de se retrouver toutes deux à l'école élémentaire à la rentrée aide à leur rapprochement. Petit à petit elles deviennent complices. Des images de grande taille au graphisme attrayant plaisent aux enfants qui les décryptent à leur façon lorsqu'ils ne savent pas lire. Elles suscitent fortement l'imagination des élèves d'âge de grande section, aussi pourquoi ne pas retenir les expressions orales de ceux-ci et laisser de côté les idées contenues dans le texte avec ces enfants. À partir de 5 ans à l'écoute et de 7 ans à la lecture.

Cet album est très beau, les illustrations et le texte s'accordent parfaitement. Il est ici question de fratrie, de deux soeurs qui se chamaillent, se détestent, se traitent avec la cruauté des enfants. Mais il s'agit aussi de deux soeurs qui s'aiment et se soutiennent face aux adultes, face aux autres enfants. le thème est traité de manière réaliste sans concession, mais j'ai trouvé l'ouvrage long, un peu trop long. Je le conseillerais donc plutôt pour les grands, à partir de 6 ou 7 ans peut être.

Soeurs, à la vie à la mort. C'est une grande promesse de coups fourrés et de complicités. On compte les points, se tire dans les pattes, on panse les plaies et les chagrins ensemble, on souhaite ce que l'autre a choisi parce que c'est ainsi, ahhh la jalousie... ahhhh l'amour de soeur. Mais gare à celui qui contre elles se liguent car alors là, il n' y a rien de plus fort que les liens du sang. Entre Liette et Lorna, c'est un vrai roman.

Cécile Roumiguière choisit de livrer quelques anecdotes qui cimentent les liens de deux soeurs. le soutien fraternel, les petites « vacheries » qui viendront illustrer le cahier des souvenirs inoubliables d'enfance, quelques bêtises fomentées de concert, bref, toute une vie de petits bonheurs à inscrire chaque jours. Les frères pourront très facilement se retrouver dans cette compétition naturelle. Les illustrations de Bobi+Bobi mettant en scène nos deux héroïnes sur fond d'applats décorées, fonctionnent comme des tableaux surréalistes. Elle souligne l'essentielle par la couleur et nous donne l'impression de plonger dans des souvenirs doucement délirant dont l'expressionnisme navigue entre joie et cauchemar. Finalement, les liens de soeurs, c'est compliqué. L'amour vache, mais l'amour quand même. Toi contre moi, mais nous deux contre le monde entier, se protégeant l'une l'autre. Une dernière page qui suggère un lien qui dure. Un album original qui nous emmène dans les images d'une vie. Les enfants apprécieront, les parents se replongeront dans leurs propre passé, attentifs aux détails sensitifs évoqués dans l'album qui sont de vrais coffres de souvenirs.

Un album sur les rivalités entre soeurs, c'était une très bonne idée... mais le récit est assez froid et les images plutôt glaçantes... Je n'ai pas du tout aimé cette lecture....