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EAN : 9782859270803
162 pages
Vent Terral (01/02/2005)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Pierre Seghers m’a envoyé La boule de verre. Elle a irisé ma journée. Elle s’est pour moi couverte de miniature et, par elle, j’ai vu loin dans mon passé. » (Gaston Bachelard). D’ascendance artisanale et terrienne, René Rouquier (1905-1999) a été instituteur et prophète en poésie.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Voici un recueil posthume de poèmes de René Rouquier, écrivain tarnais ayant apprécié les oeuvres de Louisa Paulin et ayant correspondu avec elle. Ce recueil regroupe donc des poèmes de différentes périodes, en vers libres mais de métrique assez classique, et de façon chronologique (ses poèmes les plus tardifs sont vers la fin du livre) et je dois dire que j'ai été beaucoup plus séduite par ses écrits les moins anciens (quelque part, il vaut mieux pour lui cela que l'inverse).
Les premiers poèmes sont faits de tournures très simples, parlent d'animaux ou de paysages bien précis et m'ont fait penser à des poèmes surtout destinés aux enfants. S'intéressant toujours à des sujets prosaïques et à la beauté cachée dans les petits événements du quotidien, les poèmes suivants sont plus fouillés, plus riches dans la musicalité et les significations. René Rouquier chante surtout son amour de la nature, du pays tarnais qui l'a vu naître, des métiers d'autrefois, de ses ancêtres, avec nostalgie et tendresse. Il parle aussi de sa vision de la religion dans certains poèmes, on sent qu'il est croyant mais d'une manière bien à lui, puisqu'il a l'air de revendiquer son hérésie et que certains poèmes paraissent panthéistes. le souffle du temps est également toujours perceptible, ici et là, le poète se remémore avec regrets la jeunesse et la contemple à rebours, tandis qu'il se fait lucide sur la vitalité qui s'en va avec la vieillesse, sans jamais tomber dans le pathos.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je porte en moi l'empreinte rugueuse des siècles
D'un pays fruste et dur d'ancêtres bûcherons
Où le toit violet de la montagne rèche
Pèse sur les petits toits bleus de nos maisons,

Du vent l'aigre fureur dans la forêt géante,
De l'eau, la caresse fraîche après le travail,
Des chemins creux, la terre amollie et collante
Qui se gonfle et s'arase avec les pluies d'avril.

Je retrouve un air vif saturé de vieux rêves
De nos aïeux, lanceurs de haches et de faulx,
Qui brassaient leur destin et leurs forces charnelles,
Rythmant leurs coups et leurs espoirs au bruit des eaux.
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J'ai ramassé mes mots autour de mon village
Par ci, par là, comme on épierre un champ
Des mots de tous les jours, sonnants et trébuchants
Et tout chargés de parfums et d'images
[...]

Ils avaient la couleur chaude des tuiles rouges
Et le vert de la treille en applique du mur
Ils avaient le frisson des ombres qui ne bougent
Que lorsque la nuit tombe ou que le vent murmure.
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Dents de scie
au faîte des bois
les sapins découpent le nuage.

Le nuage
au souffle d'autan
s'effiloche en longs rubans de songe.

Le silence
au rythme des eaux
laisse égrener sa gamme mineure :

Dans ce calme
nos deux amants
- poète et forêt - leurs lèvres effleurent.
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Et ce mendiant l'attendiez-vous
Quand il vint bluter à mon ordre
La farine de ses rengaines
Sur le trottoir de votre porte ?

Et ce mendiant tout près de vous
Ne savait pas qu'un Don Quichotte
Par ce vieil orgue qui sanglote
Pleurait d'amour à vos genoux.
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Ce cœur que je ne comprends pas
Qui me dit paroles étranges
Dont je n'ai pas le mot de passe

Aussi profondes que le ciel
Plus folles que l'herbe tremblante
Ou plus douées qu'un air de vielle

Maternelles comme un regard
Autant qu'une alcôve secrètes
Sordides comme un sac d'avare

La chair qui geint crie au secours
Mais le tyran dit Marche ou crève
Interminable chasse à courre
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