Voici un recueil posthume de poèmes de
René Rouquier, écrivain tarnais ayant apprécié les oeuvres de Louisa Paulin et ayant correspondu avec elle. Ce recueil regroupe donc des poèmes de différentes périodes, en vers libres mais de métrique assez classique, et de façon chronologique (ses poèmes les plus tardifs sont vers la fin du livre) et je dois dire que j'ai été beaucoup plus séduite par ses écrits les moins anciens (quelque part, il vaut mieux pour lui cela que l'inverse).
Les premiers poèmes sont faits de tournures très simples, parlent d'animaux ou de paysages bien précis et m'ont fait penser à des poèmes surtout destinés aux enfants. S'intéressant toujours à des sujets prosaïques et à la beauté cachée dans les petits événements du quotidien, les poèmes suivants sont plus fouillés, plus riches dans la musicalité et les significations.
René Rouquier chante surtout son amour de la nature, du pays tarnais qui l'a vu naître, des métiers d'autrefois, de ses ancêtres, avec nostalgie et tendresse. Il parle aussi de sa vision de la religion dans certains poèmes, on sent qu'il est croyant mais d'une manière bien à lui, puisqu'il a l'air de revendiquer son hérésie et que certains poèmes paraissent panthéistes. le souffle du temps est également toujours perceptible, ici et là, le poète se remémore avec regrets la jeunesse et la contemple à rebours, tandis qu'il se fait lucide sur la vitalité qui s'en va avec la vieillesse, sans jamais tomber dans le pathos.