« Cette chambre d'hôpital est devenu mon point zéro. C'est désormais à partir d'elle que toutes mes distances se mesurent. J'aurais pu y mourir. J'aurais sans doute dû y mourir. J'y ai recomposé des centaines de fois mon faire-part de décès. J'y suis mort en fait. Un moi y est mort. »
Boucle d'or est l'histoire très intimiste de l'expérience de la maladie. le narrateur souffre du syndrome de Guillain-Barré, une paralysie touchant les membres, et est admis en réanimation. Il frôle la mort, la côtoie et l'imprime dans ses chairs. Sept ans plus tard il est de retour dans le même hôpital car alors que la maladie est vaincue, la douleur elle, comme une fidèle compagne est revenue.
Il a des hallucinations, des visions qui mélangent les gens réels et les gens fictifs, les évènements réels et les évènements fictifs. Il considère que son corps a une histoire et que celle-ci se présente en strates superposées. La maladie en inscrit de nouvelles, donc, même une fois guéri, il ne peut reprendre sa vie là où elle l'était. Il doit composer avec cette nouvelle expérience. Et alors qu'il sait depuis longtemps comment fonctionne son esprit, il va de découvertes en découvertes en observant les réactions de son corps.
L'auteur a semble-t-il voulu coller au plus près de la maladie en en faisant son personnage principal. Mais il m'a manqué quelques repères spatio-temporels pour me situer dans cette histoire très passionnante au demeurant.
Un premier roman assez prometteur qui explore la maladie de façon extrême et confidentielle.