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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Difficile de faire une critique d'un chef-d'oeuvre. Ne voulant pas tomber dans le piège d'une dissertation philosophique dans laquelle je ne serai pas à la hauteur, je vais essayer de donner mon avis le plus clairement possible. Rousseau m'a toujours impressionnée et je me contenterais presque de dire j'ai adoré.

Techniquement, ce roman épistolaire est divisé en six parties qui amènent progressivement le lecteur à réfléchir, à être acteur dans le raisonnement organisé par Rousseau. Les thèmes philosophiques sont abordés et traités dans cette oeuvre. On y retrouve la passion, la recherche de la vérité, la religion, la critique du sophisme.

Le choix de la passion amoureuse a été le thème le plus judicieux car le plus abordable pour toucher le plus de lecteurs. L'échange épistolaire amoureux sera le tremplin pour poser le précepte de l'inégalité des droits dans le cadre de la différence des classes. L'ineptie des valeurs de la noblesse au détriment du bien-fondé, de l'authenticité.

On s'attache facilement au personnage de Saint-Preux. Un roman du siècle des lumières. Sincèrement à lire pour ne pas rater une oeuvre et la réflexion qu'elle apporte avec sagesse.
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«Julie ou la nouvelle Héloïse»... J'avais repéré ce titre mentionné par Choderlos de Laclos dans ses mémorables «Liaisons dangereuses» et m'étais donc dit qu'il faudrait le lire. Mais du JJ Rousseau... Je dois avouer que je tiquais un peu à l'idée de me lancer dans ce pavé. Du coup, quand jeeves_wilt m'a proposé de faire cette lecture commune, j'ai sauté sur l'occasion. Merci à lui ;-)

«Julie ou la nouvelle Héloïse», c'est un roman épistolaire qui raconte la passion entre un jeune homme, St Preux, professeur et philosophe, et une demoiselle, Julie, élève du dit professeur et fille d'un comte. Ils savent que leur union est peu envisageable car ils viennent de classes sociales différentes. Partagés entre des périodes d'espoir et des moments de découragement, on va suivre l'évolution de la relation de nos deux amoureux sur plusieurs années, je n'en dis pas plus...
Personnellement, j'ai adoré suivre leur histoire. Rousseau a su y intégrer de nombreux rebondissements, en particulier à la fin de chaque partie (il y en a 6). Il m'a épaté, je n'imaginais pas cela de cet auteur, et j'avais bien tort car les personnages m'ont intensément émus à plusieurs reprises, ceci sans doute grâce aux belles formulations proposées par Monsieur Rousseau. Les lettres sont faciles à lire et on les enchaîne alors rapidement.

Mais «Julie ou la nouvelle Héloïse», c'est également de nombreuses analyses, descriptions et réflexions philosophiques sur tout un tas de sujets :
-les moeurs du français en général et du parisien en particulier,
-la femme et la parisienne,
-l'Opéra de Paris (la description de la chanteuse d'opéra est mémorable!),
-les rapports entre un domestique et son maître,
-la nature,
-la gestion financière du foyer,
-l'éducation,
-la religion et la foi...
Ces thèmes sont intercalés dans les différentes parties à travers les personnages, leurs déplacements et l'évolution de leur vie. J'ai trouvé cela bien amené dans l'histoire de nos deux amants. le contenu est alors très riche, j'ai souvent relu plusieurs fois des passages pour être certaine de bien saisir toutes les idées que Rousseau souhaitait transmettre.

Cependant, j'ai eu aussi la sensation d'être en mer avec cette lecture, passer du haut au creux de la vague régulièrement. Il est vrai que certains passages furent trop long à mon goût, l'impression de paragraphes à rallonge pour exprimer toujours la même idée. Moi qui bossait la journée, il m'est arrivé à plusieurs reprises de piquer du nez le soir... Toutefois, ce ressenti m'est tout à fait personnel, il n'engage que moi et même si certains sujets m'ont moins passionnés que d'autres, l'auteur incite à la réflexion à de nombreuses reprises.

J'ai envie de dire que Rousseau fait une «approche romancée de la philosophie», ce qui m'a très bien convenu. J'aimais bien cette alternance entre ces réflexions sur divers aspects de la société et l'histoire de notre couple.

Je suis contente d'être allée au bout de cette lecture, qui ne fut pas toujours facile pour moi, certes, mais qui m'a offert de magnifiques moments d'émotions et des réflexions qui sont, pour beaucoup, toujours d'actualité aujourd'hui.
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Malgré l'oeuvre phénoménale que constitue le travail de J.J Rousseau. Cet ouvrage ressemble à une véritable compilation de plusieurs de ses pensées au sujet des moeurs de la société et ce dans un seul roman et non à travers des essais dans un style plus classique.

La préface de son ouvrage nous avertissait dans un premier temps : l'oeuvre ne laissera pas sans ressentiment et irritera tous car il ne prendra pas parti, et chaque camp demeurera renvoyé à ses propres intolérances.

Rousseau utilise ici la fiction d'une idylle à travers la relation épistolaire entre deux amants que tout oppose sociétalement parlant afin de transposer et décrire des bribes de ses pensées philosophiques concernant la société du XVIIIème siècle, celles des Lumières. Une société dont il critique les moeurs sur le fond de la relation amoureuse imaginée entre un jeune précepteur St-Preux et son étudiante bourgeoise Julie d'Etange.
Cette relation est pour Rousseau la symbolisation parfaite de l'ordre social qu'il prône dans ses écrits : la nature et les coeurs prévalent la condition et la fortune.

Au premier abord, je ne me sentais ni tout à fait à la hauteur ni prêt à suivre une lecture de lettres surtout au vu du volume de l'ouvrage, parfois même gêné par la longueur de certaines lettres-dissertations proposées au fil des pages. Cependant, la construction en six parties et notamment les rebondissements en fin de chacune ont permis de me garder concentré dans ma lecture. Et en se laissant le temps, sans jamais se forcer, je me suis laissé entrainer petit à petit par l'histoire, par le suspense, par la passion, par le discours et par les idées traitées sur le fond de cette idylle et pour différents thèmes sociétaux comme notamment :
- l'éducation
- le suicide
- les questions religieuses
- l'économie
- l'ordre et les égalités entre les sexes
- critique de l'innovation théâtrale de l'époque qui se rétrécit à l'élite du peuple pour les sujets représentés et l'audience visée et notamment l'idée importante que connaître un peuple ne se résume pas à connaître et étudier uniquement les classes hautes et voyantes de sa société
- critique de la condition de la femme-objet dans les sociétés mondaines
- notion de l'égalité républicaine (symbole de la république de Genève alors idéalisée par Rousseau) en opposition à la monarchie française

Dans cet oeuvre, Julie représente la pensée dite Rousseauiste tandis que St-Preux joue l'élève à l'image du lecteur, qui découvre, intègre et apprend de ses idées. En fin de roman le monde de Julie constitue alors un semblant du meilleur des mondes possibles à la Voltaire ? ou du moins à la Rousseau cela est certain.

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Il m'aura fallu un long mois pour venir à bout de la Nouvelle Héloïse, best-seller du XVIIIe siècle. Mais quelle expérience ! Quelle densité dans le style ! Quel voyage ! Je comprends pourquoi tant de gens se sont enthousiasmés pour ce roman épistolaire qui rejoue les amours passionnés d'Abélard le précepteur et de son élève Héloïse. Ce roman de Rousseau n'a pourtant rien pour plaire au lecteur du XXIe : ton sentencieux, longs propos édifiants et lénifiants, saveur rance de petit dévot moralisateur, exagérations des attitudes et peinture irréaliste des personnages… Mais cela fait partie des grands paradoxes de Rousseau. Son récit est tellement impossible, les situations sont si improbables et incongrues que l'on parvient à entrer dans un monde merveilleux. Non pas utopique, car il n'a rien de franchement désirable, mais au romantisme hallucinant. Un monde qui se veut égalitaire tout en restant paternaliste et où les amants vivent en bonne amitié avec les maris.
Et tout comme l'Emile ou de l'éducation est un essai tournant vers la fiction, l'Héloïse est une fiction tournant vers l'essai philosophique.
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Inspiré de l'histoire d'Héloïse et Pierre Abélard, un cas réel du Moyen Âge, où la passion amoureuse est surmontée pour laisser place au renoncement.

Les amateurs de romance pourraient y voir un mythe, capable d'accueillir les valeurs les plus profondes du romantisme. Malgré le genre romantique dans lequel le livre est présenté, l'ouvrage prend également la forme d'une méditation philosophique dans laquelle Rousseau expose sa vision de l'autonomie, ainsi qu'une éthique de l'authenticité, préférée aux principes moraux rationnels. La réalisation de ce que la société exige ne se fera que conformément à ses propres « principes secrets » et aux sentiments qui constituent une identité profonde.

Le roman épistolaire raconte la passion amoureuse entre Julie d'Étange, une jeune noble, et son précepteur, Saint-Preux, un homme d'origine modeste. Après avoir tenté de se défendre, ce dernier tombe sous le charme de son jeune élève. Saint-Preux et Julie vont s'aimer sur fond de lac Léman, mais leur différence de classe sociale les oblige à garder leur relation secrète. En raison des conventions sociales qui empêchent que cet amour s'exprime au grand jour, Saint-Preux quitte la Suisse pour Paris et Londres, d'où il écrit à Julie. Les deux personnages échangent alors de nombreuses lettres et notes d'amour délibérées, cherchant une réponse au dilemme que leur amour leur impose et à la situation catastrophique qu'il engendre.
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Ce livre à marquer toute une époque ,Il a influencer le géant Tolstoi, Laclos et ses liaisons dangereuses jusqu'à Thomas Jefferson.Il peint des moeurs bourgeoise dans la Suisse du dix neuvième siècle mais attention il ne s'agit pas que de ça Rousseau y parle de politique de botanique de religion et meme d'organisation du personnel dans la propriété.Bien écrit mais lourd(je crois qu'il le dit lui meme dans ses notes).Je ne peut qu'avoir un certain attendrissement pour ce monsieur susceptible et ombrageux mais seul contre tous(Y compris contre ses amis), l'encyclopédie et l'église , le bonhomme m'intéresse.
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Lire Jean Jacques Rousseau est toujours une découverte et un plaisir car le style est superbe et mems 'il est pour moi le moins facile à aborder des philosophes des lumieres ce livre recele de vrais bons passages.C'est un bon moyen d'apprehender l'oeuvre de l'auteur et de decider si l'on pousse plus avant la découverte de l'auteur.
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Roman « épistolaire », c'est-à-dire constitué uniquement de correspondance entre les personnages. Lorsque l'un des deux correspondants n'est pas nommé, que ce soit l'auteur de la lettre ou le destinataire, il faut comprendre qu'il s'agit du narrateur, dont le lecteur ne connaîtra que le patronyme : Saint-Preux, mais sans prénom. Proust fera le contraire mais, comme pour ce dernier, on devine qu'il s' agit « pour une grande part » de l'auteur.

Une histoire d'amour entre le narrateur, contrariée par les projets que le père de l'être aimé échafaude en accord avec sa naissance. Ne pouvant contrarier son père une vie durant, elle entreprend, avec le narrateur, de se contenter, elle et lui, d'une amitié.

Le promis officiel est mis dans la confidence, et a une entière confiance en son épouse et son ami, puisqu'il accepte qu'ils se voient.

Pendant toute la deuxième partie du roman, le narrateur se persuade que cette amitié vaut mieux qu'une rupture. Persuasion aussi laborieuse pour lui que pour le lecteur.
Lien : https://perso.cm63.fr/node/364
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