Je n'aurais lu (commencé à lire) que "les rêveries" de Rousseau, mais je regretterai encore longtemps de les avoir abandonné si vite. Encore un inachevé sur ma longue liste. Je dois absolument le retrouver et le finir ! Il nous parle de la nature humaine de laquelle je souffre beaucoup moi-même et depuis de longues années déjà, tant que je me reconnais presque dans ses pensées. Un Rousseau qui, pourtant, en s'excluant malgré lui de l'humanité qui le repousse (le chasse et le maudit), trouve la paix en son âme, de se retrouver --enfin-- soi-même loin des mondanités sociales et des jungles relationnelles. Un exemple de sagesse tardive, presque ce qu'aurait pu écrire un moine qui fut courtisan, ou un ermite qui fut un clerc, entre autres possibles devenirs... Après ces lignes, plus rien de lui ne me donne envie d'être lu -- il me semble qu'il se livre au meilleur de la nature humaine dans sa lucidité de conscience qui voit l'abomination du psychisme collectif avec l'oeil de l'aigle... des confidences oui, des confessions même ! Tout un puits sans fond de tortures intérieures, celles d'un profondément déçu, irrévocablement blessé par ses contemporains. D'autres y liront sûrement de la paranoïa et le profil du syndrome du persécuté. Moi pas. Je vous invite à le lire après des déceptions de relations sociales vaines qui vous ont déchiré l'âme, pour le comprendre comme je l'ai compris.
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Rousseau n'a pas pu terminer ces écrits ... et je reconnais ne pas en avoir pu terminer la lecture ... probablement trop complexe pour moi je me suis ennuyé très rapidement...
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Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frère, de
prochain, d’ami, de société que moi-même. Le plus sociable
et le plus aimant des humains en a été proscrit par un accord
unanime. Ils ont cherché, dans les raffinements de leur haine,
quel tourment pouvait être le plus cruel à mon âme sensible, et
ils ont brisé violemment tous les liens qui m’attachaient à eux.
J’aurais aimé les hommes en dépit d’eux-mêmes
L’habitude de rentrer en moi-même me fit perdre enfin le sentiment et presque le souvenir de mes maux, j’appris ainsi par ma propre expérience que la source du vrai bonheur est en nous.
La jeunesse est le temps d'étudier la sagesse ; la vieillesse est le temps de la pratique.
Ces heures de solitude et de méditation sont les seules de la journée où je sois pleinement moi et à moi sans diversion, sans obstacle, et où je puisse véritablement dire être ce que la nature a voulu.
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* :
« Neuvième promenade », _in Les confessions de J.-J. Rousseau,_ suivies des _Rêveries du promeneur solitaire,_ tome second, Genève, s. é., 1783, pp. 373-374.
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