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Critique de Bruno_Cm


Encore une fois, Monsieur Roustang nous a sorti un livre déroutant et tellement plaisant. Il nous redit de nouveau que nous n'avons pas grand chose à faire, en tant qu' être humain, patient, thérapeute, rien qu'à laisser la vie reprendre son flot, attendre de façon ouverte que des nouvelles portes, idées, pensées, s'ouvrent. Mais tout passe par une posture d'accueil. Une posture d'ouverture. Une posture corporelle à modifier lorsque le flux ne circule plus. Il nous explique l'intérêt de la position assise, différente de la position couchée prisée par Freud etc, ou de la position debout... Une assise, quoi de plus important, être un socle qui peut alors se mettre en mouvement, en giration, en recherche tout en étant bien ancré, bien solide.


L'auteur tente de redéfinir l'importance du comportement qui fait modification, la thérapie dans un sens n'est que comportemental, mais de quel comportement parle-t-on. Roustang nous explicite ceci et... comment dire, c'est clair et limpide. Et pratique.

Une énorme part du livre consiste en une dé-définition de l'hypnose, qui n'est justement pas définissable, pas limitable, pas parlable mais l'être humain étant un être de langage, un être du logos, on ne peut pas expliquer quelque chose sans langage, on peut l'appréhender et le vivre sans langage, mais pas l'expliquer. Or nous sommes, particulièrement nous les Occidentaux, de terribles machines à vouloir expliquer et comprendre ce qui ne s'explique pas, l'indicible... On peut appeler ça aussi le spirituel ou le religieux, les grands mystères, mais au fond ce n'est jamais qu'une facette de la vie, de la vie en tant que telle, en tant que tout et en tant que rien. La vie. Pareil pour l'hypnose qui n'est au fond qu'une facette de la vie, simplement.

Mais évidemment comme Roustang écrit, il utilise des mots et donc tente de baliser et structurer. L'hypnose comme deux temps, un temps de perception infinie ouverte, qu'il nomme perceptude. Et ensuite l'utilisation de cette perceptude. L'hypnose qui doit aussi se marquer d'un troisième temps, le retour à la "normale" sans quoi on tomberait dans la maladie mentale ou un somnambulisme permanent, qui limiterait là aussi dans un sens, la vie.


Amusant la petite éloge de la plainte qui vient en contrepoint de son génial ouvrage La fin de la plainte : redéfinition une fois de plus, refonte pour défondre et défendre un nouvelle forme de paradigme...

Amusant aussi : « Interrogé sur le taux de réussite, des thérapies utilisant l'hypnose, j'avais répondu que je l'ignorais parce que je ne recevais que des patients déjà guéris. Au premier abord, ce ne pouvait être là qu'une boutade, mais à la réflexion une telle réplique m'était apparue significative de cette pratique. »

J'ajoute en disant que Roustang a aussi un style, une écriture assez léchée, qui paraît compliquée et simple à la fois.
Bref, un vrai paradoxe ambulant ce type.

Merci d'avoir donné vos "petites" "pierres" à l'"édifice de nos existences", portez-vous bien où que vous soyez dans la "Vie".


P.S. : Très dommage, pas de bibliographie terminale. Pourquoi ?



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