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EAN : 9782501061230
789 pages
Marabout (08/09/2010)
3.83/5   9 notes
Résumé :
Partout dans le monde, des chercheurs révolutionnent nos connaissances sur l'esprit humain. Ils travaillent sur la mémoire, les émotions, la personnalité. Ils sont spécialisés en psychologie de l'enfant, en psychologie clinique, en psychologie cognitive ou en neurosciences. La plupart de ces psys sont " nouveaux " pour le grand public. Leurs théories, souvent fascinantes, ne sont connues que de quelques experts. Nous avons demandé à de jeunes psys d'aller interroger... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce livre est une petite bible de nombreux auteurs, psychologues, philosophes, penseurs et scientifiques qui réfléchissent et agissent autour de la compréhension de l'esprit humain.
Hormis l'assez médiocre travail de l'éditeur Marabout (une fois de plus, serais-je tenté de dire), ce livre est fort fort intéressant.
On développe un peu, seulement un peu car la richesse de chaque personnalité et ses travaux sont colossales, la pensée et l'oeuvre de chacune de ces personnes, au travers d'abord d'une sorte de résumé des apports, ensuite d'une rencontre type interview où on a un plus biographique contextualisé, et ensuite quelques citations "dans le texte".
Le livre est pour moi réussi car il donne sacrément envie de s'intéresser plus à fond aux idées et aux auteurs.

L'intérêt est aussi que ce livre peut se picorer gentiment, tranquillement et accompagner ses réflexions et découvertes.


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Lu peu après "le livre noir de la psychanalyse" dont une des dernières versions conseillait d'approfondir avec ce livre.
La psychologie y est abordé par différents chercheurs et leurs théories sur la psychée. le manque de conscensus et la foison des théories m'a impressionné autant qu'inquiété en fait.
Si le livre noir de la psychanalyse et le peu de preuves de ses théories y sont très justement attaquées, l'on peu se demander à quel saint se vouer dans le foisonnement de ce livre. Ce avec d'autant plus de raison que ces courants sont pour l'essentiel américain et particulièrement minoritaire en France.
La seule recherche française sur l'efficacité des psychothérapies porte sur la psychanalyse, les TCC et la thérapie familiale (la dernière n'est pas abordée dans ce livre). Encore une fois, c'est théories ont le grand intérêt de montrer que les théories freudiennes sont datées (d'un siècle au presque) mais quel est l'intérêt pour les patients.
Au delas d'une législation nécessaire sur les psychothérapeuthes (devant inclure la psychanalyse), les théories ressemblent à des syncrétismes d'idées contemporaines et les thérapies en découlant semble avoir des niveaux de preuve partisant (au même titre que se sont révélé l'être les analyses freudienne, la malhonnèteté en moins, espérons le).
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Citations et extraits (245) Voir plus Ajouter une citation
... pour la plupart, les mots en français n'ont pas d'auteur, pas plus que de concepteurs délibérés. Ils ont été réagencés inconsciemment au cours des siècles. Cela est trivial. Mais une fois que vous adoptez le point de vue du mème, vous réalisez que les mots ne sont que certaines pratiques culturelles pour lesquelles tout ça est vrai. Dans une culture, les mots sont des mèmes qui peuvent être prononcés, mais il y a aussi des mèmes très complexes qui ne peuvent pas l'être. Les mots sont très complexes : ils sont des systèmes et les parties d'un système très complexe - le langage. Si nous voulons comprendre l'agencement de celui-ci et comment ses parties fonctionnent, reconnaissons qu'il est en fait un genre très curieux d'artefact. C'est un produit de la sélection naturelle, mais pas directement : la différence qui existe entre le français et l'anglais n'est pas dans nos gènes. Nous avons connu l'évolution d'une capacité à être des locuteurs, un processus très puissant, mais il y a aussi eu une évolution culturelle du langage : les langues se sont réagencées elles-mêmes, pour s'ajuster au cerveau, et aucun être humain n'a été le concepteur de cet ajustement !
Nous avons donc besoin des mèmes, ces entités compétitives à réplication différentielle, qui sont en compétition pour du "temps de maintien" dans les cerveaux. Les mèmes établissent des structures, qui jouent ensuite des rôles essentiels dans la tendance des mèmes à se répliquer. J'aime l'idée qu'il existe des mèmes sauvages et des mèmes domestiqués. Les mots sont aussi des mèmes sauvages : l'"Académie française" essaie de domestiquer le français, mais avec très peu de succès... Pas besoin de l'"Académie" ! Mais le calcul, lui, a besoin d'une académie : il ne se diffuserait pas sans une aide importante. Le calcul n'est pas assez "accrocheur" pour se reproduire par lui-même. Il a besoin d'une aide et doit être implanté méticuleusement dans les jeunes esprits, avec beaucoup de pratique. Tels sont les mèmes domestiqués - les mèmes de la science, de la religion, de l'opéra... Les humains ont consciemment projeté de les développer, d'être leurs protecteurs. Nous n'en sommes pas justes les vecteurs - comme pour les maladies ou les préjugés - mais aussi les gardiens. C'est une idée très fédératrice, qui comble le fossé entre Shakespeare et... (rires) la publicité, la propagande, les hymnes populaires, les religions, et tout simplement les habitudes.
[Daniel Dennett]
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[Ross Quillian] ... posons l'hypothèse que toutes les cognitions (en gros, les pensées) sont liées à la mémoire sémantique, de façon inconsciente. Cela nous conduit à considérer que notre opinion des choses provient des informations et expériences que nous avons accumulées. Ainsi une idée, si elle est suffisamment répétée, devient-elle une valeur très forte. Mais cela se passe sans que nous nous en rendions compte. Et c'est justement cela qui donne toute la force à l'opinion.
Notre façon de voir le monde se construit à partir de tous ces petits morceaux d'information que nous avons récoltés. L'idée centrale que je développe est que nous sommes beaucoup, beaucoup plus influencés par les médias que nous pouvons même le concevoir. Et les médias sont eux-mêmes victimes du système que je viens de décrire. Les journalistes éliminent au fur et à mesure les informations qui pourraient nuire à leur carrière.
[...]
Je suggère une réforme radicale des médias. Je propose d'appliquer aux grands médias le même système que pour les publications scientifiques. [...] les publications scientifiques sont ouvertes à tout le monde. Et pas réservée à une élite de journalistes professionnels qui doivent se soucier de leur carrière. Et tout le monde, n'importe où, a une chance de publier un article. Un jeune universitaire peut se faire connaître petit à petit, même s'il publie des travaux inhabituels ou révolutionnaires.
Ensuite, ces publications sont soumises à des règles précises et strictes. Un article passe devant un comité de pairs et d'experts afin de vérifier la pertinence de l'information.
Enfin, il y a de la place pour le débat d'idées. Je suggère donc d'étendre ce système, en l'améliorant encore, à l'ensemble des médias. J'espère ainsi modifier positivement la vision du monde qu'ont les citoyens qui participent aux élections. En souhaitant une société plus juste. Voilà mon rêve.
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La technique de "l'enfant perdu dans un centre commercial"

Le but d'Elizabeth Loftus était d'induire, chez les sujets de son expérience, non pas des morceaux de souvenirs, mais une histoire complète. Une de ses amies lui glissa l'idée qu'il existait une expérience vraiment traumatisante pour un jeune enfant : perdre ses parents dans un grand magasin ou un centre commercial. Enthousiaste, le professeur Loftus lança la procédure de recherche et obtint des résultats fascinants. Voilà quel en était le principe : on racontait à des sujets adultes une série d'aventures survenues durant leur enfance : toutes étaient vraies sauf l'anecdote du centre commercial. Dans cette anecdote, on précisait aux "cobayes" qu'à l'âge de 5 ans ils s'étaient perdus pendant longtemps et avaient été recueillis par une personne âgée. 25% des sujets se remémorèrent cet épisode et l'enrichirent même de détails précis sur l'apparence de la personne qui les avait aidés. Mais tout cela n'était jamais arrivé. Elizabeth Loftus avait enfin démontré qu'une personne adulte pouvait construire de toute pièces de faux souvenirs très élaborés d'un événement traumatisant de l'enfance. D'autres chercheurs reproduisirent l'expérience avec de faux souvenirs infantiles de noyade, d'attaque d'animaux ou d'autres circonstances très stressantes. Et plus aucun scientifique sérieu ne met aujourd'hui en doute le fait que l'on peut induire chez un sujet (volontairement ou involontairement) de faux souvenirs très élaborés auxquels la personne croit fermement.
Evidemment, les tenants de la théorie de la "mémoire refoulée" estiment que cela ne prouve rien, et la quête d'Elizabeth Loftus pour approcher la vérité est encore longue.
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[Elizabeth Loftus] ... son bon sens lui dit la chose suivante : la plupart des enfants qui ont connu la guerre, les camps de concentration, les viols collectifs, la famine ou la torture se souviennent de ces événements. De nombreuses observations scientifiquement validées attestent qu'ils ne "répriment" pas inconsciemment ces souvenirs, mais au contraire se les rappellent, et fort bien. Parfois, ils essaient même désespérément d'oublier ces images traumatisantes, mais n'y arrivent pas. Il est donc étonnant que certaines victimes d'abus sexuels puissent tout oublier. Des études ont d'ailleurs montré que, dans l'immense majorité des cas d'abus sexuels avérés (quand l'abuseur reconnaît les faits ou que des preuves irréfutables sont produites), la victime n'avait rien oublié et n'avait pas connu d'épisode de mémoire réprimée. Ceux qui continuent à croire à la théorie de la "mémoire réprimée" objectent que c'est la répétition d'événements traumatisants (comme des actes incestueux chroniques) qui favorise la répression du souvenir. Or les expériences scientifiques montrent exactement le contraire : plus on répète un événement, mieux on s'en souvient. Par ailleurs, l'une des caractéristiques des souvenirs "révélés" après un épisode de "répression" prolongé, c'est qu'ils foisonnent de détails extraordinairement précis. Or les nombreuses études que Loftus a menées sur la mémoire indiquent que, généralement, plus le souvenir est ancien, plus il est sujet à des "erreurs" quant aux détails. Et cela est aussi vrai pour les événements traumatisants.
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Qu'est-ce que le modèle de Young a apporté à la psychologie ?

La théorie des schémas n'est pas une idée totalement neuve. Young est de ceux qui savent rendre à César ce qui est à César. Il reconnaît qu'"il s'agit de l'intégration de plusieurs modèles théoriques déjà existants en une nouvelle conception et une nouvelle façon de traiter. La thérapie cognitive, à ses débuts, a été une nouvelle façon de considérer les personnes, si bien qu'on pouvait dire qu'un nouveau domaine de la psychologie était apparu. Je ne dirai pas la même choses de la thérapie des schémas. Celle-ci utilise des concepts, des stratégies thérapeutiques et des techniques qui existaient déjà dans le champ de la psychologie, mais qui étaient dispersés dans diverses approches conceptuelles." En revanche, la thérapie des schémas a ceci d'original qu'elle utilise les idées de différents modèles pour les intégrer dans un nouveau cadre psychothérapeutique. "Ce qui est nouveau, c'est la façon d'intégrer ces différents éléments : nous ne nous sommes pas contentés de les remettre à une nouvelle sauce...", continue Young au cours de notre rencontre [...].
D'un point de vue pratique, la thérapie des schémas intègre aussi des techniques et des stratégies provenant d'autres domaines de la psychologie. "C'est la cohérence de cette intégration qui est quelque chose d'unique. Je ne crois pas qu'il existe actuellement un autre modèle psychothérapeutique qui soit à la fois aussi cohérent et aussi large au sens de l'utilisation des idées venues d'ailleurs."
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