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Critique de Seraphita


Peu après la mort de sa femme, Tareq décide de fermer son épicerie de Puteaux pour partir à Essaouira tenter de nouvelles affaires. Sa fille, Khadija, 19 ans, se retrouve seule dans un studio exigu. Un jour, sa route croise celle de Virgile, un étudiant de son âge. La jeune fille, naïve, se laisse séduire par cet homme en qui elle voit un compagnon prometteur, une épaule solide sur laquelle appuyer sa vie à venir. Si Tareq ne parviendra jamais à faire fortune, Khadija va également voir ses espoirs anéantis, sa vie conjugale réduite à subir les coups d'un homme dont elle découvre, progressivement, l'incroyable potentiel de perversité.

Si ma lecture de "Noces de verre" a été très rapide (une journée m'a suffi), elle m'a semblé une épreuve, un véritable chemin de croix, à l'image (atténuée cependant) du calvaire que Virgile a infligé à sa femme.
« Noces de verre » se veut la chronique réaliste d'une brisure d'un couple, marquée par la violence conjugale, en 5 actes, 5 parties nommées chacune par un titre bref et simple. Les chapitres sont courts, aussi tranchants que des éclats de verre. L'auteur déroule l'intrigue d'une manière implacable et glaciale, comme une mécanique froide qui se met en route et ne pourra plus faire marche arrière.
A travers des mots simples, l'auteur sait rendre le calvaire que vit Khadija, jours après jours, dans l'indifférence et le silence mortifère de ceux qui l'entourent. Sa belle-famille ne l'a jamais acceptée, ne voyant en elle qu'une étrangère. Ce n'est que lorsque son fils, Valentin, est menacé, qu'elle décide d'agir.
Oeuvre réaliste donc, qui coupe le souffle. Pour autant, certains passages m'ont semblé caricaturaux, à l'image de la première tentative de plainte de la jeune femme à la gendarmerie ou encore du quatrième acte : « le trotteur », dans lequel Valentin va tendre, sans le savoir, un piège redoutable à sa maman, et offrir ainsi une occasion à son père de se racheter.

Néanmoins, le final s'ouvre en une respiration, une espérance que le lecteur est invité à formuler, avec Khadija, « peut-être jusqu'au dernier craquement du temps ».
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