Les laïques viennent participer à leur tour à ce mouvement civilisateur, après la création des universités, à partir du XIIIe siècle. A côté des ateliers ecclésiastiques et monastiques de copistes (scriptoria); il se crée des ateliers laïques dans les centres universitaires. Les scribes, qui dans l'antiquité étaient traités avec beaucoup d'égards, à titre de lettrés, parviennent de nouveau à la considération, grâce à l'appui des souverains et des grands personnages. Les manuscrits se multiplient d'une façon extraordinaire. A côté de simples scribes, gens de métier, il surgit de véritables artistes auxquels nous sommes redevables des chefs-d'oeuvre de la calligraphie.
Les instruments dont on se servait pour écrire différaient selon la matière employée.
Le style ou stylet, tige de métal ou d'os, pointue d'un côté, plate de l'autre pour effacer, servait pour les tablettes enduites de cire ou formées de lamelles de plomb. Les empereurs de Constantinople signaient avec de l'encre pourpre ; le seing impérial en Chine est peint en jaune. L'or et l'argent étaient usités même pour l'écriture des manuscrits luxueux, mais plus généralement pour la peinture des initiales et la décoration des volumes.
Ce sont surtout les moines qui furent les agents les plus actifs du maintien de la civilisation littéraire, et la plus grande gloire à cet égard revient aux disciples et continuateurs de l'oeuvre de saint Benoît (VIe siècle), auxquels leur règle monastique imposait la transcription des livres. Cependant le niveau général de la culture baissait de plus en plus, et cet abaissement parvint à son apogée au milieu du VIIIe siècles.