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EAN : 9782373852158
147 pages
Les éditions du Sonneur (13/08/2020)
3.62/5   473 notes
Résumé :
Une famille a trouvé refuge en pleine montagne, où elle tue les oiseaux et les brûle au lance-flammes : ils seraient à l'origine d'un mal ayant conduit l'humanité à son extinction. Tandis que la mère pleure et chante son existence passée, le père seul s'aventure aux confins de leur « sanctuaire », d'où il rapporte tout ce qu'il trouve pour assurer la survie des siens. Mais le monde est-il vraiment devenu ce qu'il en dit ? Est-il jonché de cadavres qui pourrissent le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (152) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 473 notes
Laurine Roux a un talent fou pour installer une ambiance sous la forme d'un récit initiatique qui revêt les atours d'un roman postapocalyptique. Une famille retiré du monde dans une nature sauvage après une pandémie aviaire qui a décimé une grande partie de l'humanité. Deux soeurs à la relation fusionnelle, dont Gemma, l'enfant-chasseresse née au Sanctuaire, la seule qui n'a pas connu le monde d'avant. Un père intransigeant qui a érigé la survie en religion implacable. Tout oiseau est un ennemi, tout oiseau doit être tué pour éviter une contagion fatale.

Si je me suis facilement fondue dans le décor, j'ai été toutefois freiné dans mon avancée littéraire par les échos d'autres lectures ou d'autres images, un peu incommode pour s'approprier la première partie du roman, la présentation des lieux et des personnages. J'ai eu du mal à me défaire d'un sentiment de déjà-lu ( My absolute darling, Dans la forêt entre autres ), de déjà-vu ( Captain Fantastic, Mosquito coast notamment ). Gemma m'a tellement fait penser à Turtle ...

Mais cela ne m'a pas empêché de savourer la plume éclatante de Laurine Roux. le phrasé est rythmé, parfois chaloupé, parfois plus saccadé, toujours très musical. Et les mots savent se faire poésie, ils nous emplissent de sensations très charnelles et organiques qui décrivent à merveille la nature du Sanctuaire.

A sa mitan, le récit mue et se fait fable. Plus que d'un récit postapocalyptique, il s'agit d'un roman d'initiation, celui de l'émancipation de Gemma. Pour sortir de l'enfance et découvrir le monde avec ses propres lunettes, elle doit se rebeller contre tout ce que son père a construit, matériellement et psychiquement, faisant valser les certitudes apprises. Elle doit sortir de la cellule familiale autarcique. Ici, l'élément perturbateur et déclencheur qui fait exploser le huis-clos est un vieillard entouré d'oiseaux, notamment un fabuleux aigle qui plane au-dessus du Sanctuaire.

Même si je comprends bien que la sortie de l'enfance passe par la confrontation à l'autre et notamment à l'homme qui peut être prédateur face à une jeune fille, qu'elle doit s'extraire de toute domination masculine présente ( le père ) ou future ( les hommes hors du Sanctuaire ), j'ai été gênée par son caractère libidineux très outré. le personnage était suffisamment fort, vivant dans sa caverne platonicienne, subversif avec ses oiseaux compagnons, pour ne pas surcharger le propos.

Lu dans le cadre du collectif Les 68 Premières fois
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Ils sont quatre dans ce coin de montagne quelque part, là où la nature est souveraine, là où se côtoient la vie et la mort, la haine et l'amour, la beauté et la laideur, l'espoir et l'abattement, là ou le présent se fait sentir, ou le passé devient envahissant, ou le futur ne peut s'envisager...

Magnifique récit qui se dévoile par petite touche, où l'on apprend les raisons de ce refuge... peut-être..., où l'homme redevient chasseur cueilleur au milieu d'une nature hostile, où un être mystérieux se manifeste... pourquoi... ?

On fait connaissance de Gemma, la fille du terrain, entrainée par un père intransigeant qui attend d'elle qu'elle survive dans ce milieu, qu'elle manie l'arc avec dextérité, sans tolérance, on côtoie June, la soeur ainée, celle qui a connu la vie d'avant... On s'attache à la mère, dévouée et aimante, soumise à cet homme ambigu qu'est le père, le seul qui peut sortir du sanctuaire aux limites fixées par lui-même.

On y baigne dans le mystère qui se dévoile à qui se montre patient, on y prend malgré l'inconfort de cette famille, un bol d'air offert par cette nature décrite avec tant de poésie, on y subit toutes les tensions, tous les affronts, toutes les blessures dont Gemma et June seront les victimes.

Concentré d'émotions et de sensations, ce court roman, peut-être post apocalyptique, à moins qu'il ne décrive simplement la psychologie de personnages parvenus en ce refuge par choix, où qui ont fui la civilisation pour se protéger, le lecteur saura faire la part des choses, plaira à tout ceux qui aiment les textes sibyllins et subtiles et les belles odes à la nature.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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L'écriture ciselée de Laurine Roux ne suffit pas, à mon goût, pour produire un bon livre. Celui-ci est court. Heureusement.

Il aborde cependant, maladroitement je trouve, quelques thèmes importants, celui de la famille, celui de l'homme dominant, écrasant la femme, même ses propres filles, celui de la nature avec quelques descriptions brèves mais efficaces.

Le Sanctuaire qui devait préserver la famille d'une épidémie est devenu une prison pour les filles et la mère. Si cette dernière subit, les filles veulent savoir, surtout la cadette, Gemma qui brave l'inconnu et les remontrances du père qui se tranforment peu à peu en châtiments violents.

Elle rencontre un vieil homme solitaire qui a dressé un aigle, partage avec lui différents moments, souvent silencieux, faits plutôt de haine que d'amitié, ce qui aurait peut-être changé la teneur pessimiste et glauque de ce roman. le vieux la désire, cela est exprimé par Laurine Roux de manière où l'érotisme sombre dans une pornographie inutile. Mais Gemma n'est pas Lolita et le vieux ne ressent aucun amour pour elle.

Pas d'empathie pour les différents personnages, chacun subissant son destin, le père croyant le forger alors qu'il est le destructeur de sa famille.

Il reste une écriture intéressante qui ne comble pas toutes les lacunes de ce roman déroutant.
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Roman court et dense, dont l'alibi post-apocalyptique cache un autre propos, beaucoup plus universel.

La famille vit isolée, aux abords d'une forêt et le père entraîne les filles au maniement des armes, fondamental dans cet univers où la menace plante au dessus de leurs têtes : les oiseaux, porteurs du virus mortel. le père seul se risque à s'approvisionner là où des humains ont laissé des biens utiles dans un paysage dévasté.

Gemma est née dans la montagne, elle est la seule à ne pas avoir connu le monde d'avant la pandémie. le jour où elle ose s'affranchir des interdits et s'aventurer au delà des limites imposées, le doute s'installe et les certitudes ancrées en elle par une éducation sans concession vacillent.

Si le sujet nous renvoie à une actualité encore brulante, ce n'est qu'un coïncidence ou une prémonition troublante. Ecrit avant que ne survienne le bouleversement de nos habitudes, le roman explore cette période de la vie où la sortie de l'enfance s'effectue dans la rupture et le rejet des principes inculqués , et où le regard sur les parents change d'angle.

C'est aussi le récit d'une folie complotiste dans une ambiance de survivalisme.

La nature est bien présente, source d'approvisionnement pour la famille et base de réflexion pour la jeune fille en quête d'identité.


Récit marquant .

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Je me suis laissé tenter par ce roman à la médiathèque il y a déjà un mois. C'est un titre qui est passé assez inaperçu je trouve, peut-être à cause de sa couverture que je ne trouve pas très attrayante. Il a néanmoins été primé par le Grand Prix de l'imaginaire en 2021 dans la catégorie Roman Francophone ce qui a de quoi rendre assez curieux quand même je trouve.

Le roman est court, 147 pages. Une plume agréable au vocabulaire riche. Une histoire qui se laisse peu à peu dévoiler. On se situe ici sur un récit post-apocalyptique, un virus transmis par les oiseaux aurait balayé la quasi-totalité d'humanité, on suit une petite famille dans une sorte de huis clos au sein d'un sanctuaire, une zone montagneuse, boisée où s'est réfugié une famille.

L'aspect post-apo n'est pas vraiment mis en avant, ne le lisez pas pour cela, non ici il ne s'agit que d'un arrière-plan, au premier plan c'est cette famille qui est mise en avant et notamment le personnage de Gemma, narratrice de ce récit à la première personne du singulier. Gemma, la plus jeune de la famille, elle ne connaît que le Sanctuaire et ses limites, que son père violent mais qu'elle aime car c'est son père. A côté de ce père quelque peu tortionnaire, sa grande soeur se sent enfermée dans ce lieu qui fait office de prison tandis que leur mère est mélancolique de la vie d'avant le virus. J'ai aimé les relations entre les personnages de plus en plus mal à l'aise par ce père au comportement si problématique et touché par la relation entre les deux soeurs qui se soutiennent.

Un jour, la vie de Gemma va basculer, elle va dépasser les frontières du sanctuaire, rencontrer un vieil homme au comportement violent qui m'a plusieurs fois mis mal à l'aise notamment par son comportement lubrique que j'ai trouvé de trop. Une rencontre marquante pour la jeune fille mais pâle en comparaison avec celle d'un aigle, un oiseau ! Entre peur d'un virus et fascination pour ce rapace, et culpabilité de ressentir cette fascination pour ce dernier.

Le Sanctuaire est un roman assez lent, avec de belles descriptions de la nature, une très belle plume. Une histoire avec une fin percutante. Un petit roman dont je ne regrette pas la découverte.
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critiques presse (2)
Liberation
07 octobre 2020
Ce huis clos fait penser à Sukkwan Island de David Vann [...]. L’expérience se terminera tragiquement.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
16 septembre 2020
Avec son deuxième roman, Laurine Roux joue du genre postapocalyptique pour livrer une belle fable sur la domination masculine et sa fin.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (81) Voir plus Ajouter une citation
De la bave,rien que de la bave ,parceque tous nos pleurs auront coulé.
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Les arbres se contentent de pousser. Je veux être comme eux.
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Les oiseaux n'ont fait qu'achever le mourant.
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Au bout des mots et de la nuit,je m'endors.
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Sa colère nous a effacées.
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Videos de Laurine Roux (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurine Roux
de Laurine Roux https://www.ecoledesloisirs.fr/livre/souffle-du-puma
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