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Marcelline Roux (Autre)
EAN : 9782490185290
60 pages
L'Atelier des Noyers (10/04/2020)
5/5   2 notes
Résumé :
Tant de mots
comme si rien
comme si tout
comme avant
avec un creux plus grand
avec la peur plus proche.
Que lire après Vous pouvez lui parlerVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une photographie d'Alice Alice introduit ce recueil. On y voit un intérieur ombreux, maigrement éclairé par la lumière jaune d'un plafonnier et, dans le fond, un arbre estompé derrière une vitre. C'est une photo pleine de silence, de solitude, d'abandon peut-être.
Nous tournons la page et, en vis- à-vis, les deux premiers poèmes de Marcelline Roux s'ouvrent sur ce même vers : « Être là ».
Elles sont deux à « être là » : celle qui va mourir, celle qui rend les dernières visites. La mourante et la vivante. Elles sont là, en présence, mais le lien est défait et l'expérience, impartageable. Ce sont deux corps en de femme, des cheveux, un nez pour l'immobile, des bras et des jambes pour celle qui vient du dehors, et reprendra après la visite le cours de son existence.
Que dire à celle qui va mourir ? Les mots sont dérisoires, tout discours inapproprié : dire à celle sur le point de mourir l'achat d'un sac à dos ? Que peut comprendre celle qui se trouve du côté des vivants ? Comparer la peur de la mort à la peur de l'eau ? Se taire serait la seule voie/voix, mais elle semble interdite. le texte se ponctue, isolé et en italique d'abord, puis intégré dans le corps des poèmes, de cette phrase, qu'on devine dite par le personnel médical : « vous pouvez lui parler », comme une autorisation dont on se serait bien passé, car elle devient presque injonction. Tout serait mieux que le silence. Alors, on cherche du côté du quotidien, puis des souvenirs. On fait comme si. « Parler seule comme si on était deux ».
Rien de grand, rien de décisif, ni dans les mots prononcés, ni dans ceux qui sont écrits pour nous. le lecteur ne trouvera aucune image fracassante, aucun pathos, aucune vérité. Mais des doutes, des questions, de la langue ordinaire, qui font toute la force de ce texte, soulignée par le martellement presque oppressant de ce « vous pouvez lui parler », qui creuse encore le fossé entre les deux femmes, entre la vie et l'indicible.
Marcelline Roux et Alice Alice s'épaulent dans ce projet : teintes assourdies, vocabulaire simple, superposition de temporalités ou d'espaces dans un même cadre, enfermement de deux être dans la chambre d'hôpital. Les images et le texte tissent une toile funèbre et douce qui enveloppe le glissement vers la fin.

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De petits poèmes posés au fil des pages avec des photos en regard. Une femme dans ses derniers moments où chacun la recherche pour la garder en soi, ultimes fragments d'une vie qui s'écoule scandée par les paroles du personnel soignant. Un accompagnement sensible.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Sa main
ses yeux, son front, ses cheveux
comme avant.

Se demander si elle dort
s'approcher, caresser
chanter une berceuse.

Si elle a peur?
Dans le creux de l'oreille
déposer ce qui se passe
mais la peur
ne pas oser.

Redire les prénoms
qui lui font bouger les yeux.
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Que faire des morceaux épars ?
Rien à croire, rien à construire
du tout petit
du presque rien
pour combien de temps ?
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Video de Marcelline Roux (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marcelline Roux
Avec Husnia Anwari & Belgheis Alavi accompagnées de Kengo Saito (rubâb)
Nous, femmes poètes, nous n'avons d'armes que nos mots, de moyens de résistance et de liberté de parole que par nos poèmes, le plus souvent. Pour soutenir dans un élan solidaire les femmes afghanes qui sont, depuis longtemps déjà mais particulièrement dans le contexte actuel, réduites au silence dans leur pays, nous souhaitons faire entendre leurs voix : des landays de femmes pachtounes exilées ou appartenant au cercle littéraire clandestin de Kaboul, le Mirman Baheer, aux poèmes en dari de femmes souvent assassinées d'avoir écrit comme Nadia Anjuman à qui Atiq Rahimi a dédié son livre Syngué sabour. Pierre de patience. Pour que sur la scène emblématique de la Maison de la Poésie, toutes accueillies, nous puissions dire la force qui nous unit en poésie à travers le monde, un ensemble de femmes poètes françaises est en train de se constituer autour d'Husnia Anwari, journaliste franco-afghane et poétesse féministe, et Belgheis Alavi, enseignante chercheuse à l'Institut national des langues et civilisations orientales, qui liront sur scène accompagnées au rubâb par le musicien Kengo Saito.
Avec : Laure Gauthier, Laurence Werner David, Sophie Loizeau, Judith Chavanne, Véronique Pittolo, Rim Battal, Zoé Besmond de Senneville, Marie-Hélène Archambeaud, Sanda Voïca, AC Hello, Julia Lepère, Orianne Papin, Virginie Poitrasson, Anne Savelli, Marcelline Roux, Lika Mangelaire, Séverine Daucourt & Maud Thiria
Manifestation à l'initiative de Maud Thiria, organisée avec l'aide de Séverine Daucourt
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