AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Circulus (7)

Par les ombres je vous maudis, disait-elle. Tous ceux qui entrez et sortez ainsi de sous la terre. Hommes étranges. Étrangers. Et les autres aussi. Ceux que j’ai connus là-bas d’où j’arrive. Hommes de guerre. Hommes de pouvoir. Gardiens, douaniers, militaires, policiers, officiers je vous maudis tous. Hommes des camps où la violence est le seul langage. Hommes de la grande prison de mon pays. Hommes du désert violent au-delà de toute mesure. Vous, les hommes, tous les hommes, je vous maudis. J’ai traversé les déserts, et la mer, et des routes, encore et encore, et j’ai trouvé ici une terre plus dure encore. Liberté je te maudis. Et vous, les oiseaux, qui m’avez accompagnée, pourquoi ne m’avez-vous rien dit, je vous maudis. 
Commenter  J’apprécie          100
Et moi petite, j'avais peut-être huit ans, je ne savais jamais ce qui était normal, acceptable ou pas, je ressentais un malaise à voir ces scènes où ma mère était si mal avec la cible à son cou ou sous les mots durs et abaissants de mon beau-père, mais comme elle ne se plaignait pas, ne réagissait pas, je ne savais pas ce qui était acceptable, mais je sentais que quelque chose montait en moi, que je ne pouvais pas nommer, et c'était plus fort que la peur même.
Commenter  J’apprécie          20
Le reste du temps c'était des humiliations avec les mots dits tout bas, pour abaisser ma mère, l'enfoncer, comme avec un maillet, comme les piquets de la toile du stand, il l'enfonçait toujours un peu plus, et elle se tassait ma mère, s'enfonçait, jusqu'à être enterrèe, la terre au bord des lèvres avec la peur des prochains mots, de la prochaine humiliation qui ferait rentrer la terre dans sa bouche et dans son nez. Elle s'enfonçait jusqu'à l'étouffement.
Commenter  J’apprécie          10
Vous, les hommes, tous les hommes, je vous maudis. J’ai traversé les déserts, et la mer, et des routes, encore et encore, et j’ai trouvé ici une terre plus dure encore. Liberté je te maudis. Et vous, les oiseaux, qui m’avez accompagnée, pourquoi ne m’avez-vous rien dit, je vous maudis.
Commenter  J’apprécie          00
Elle sera le témoin de tout ce que je vais faire pour que mon enfant ait un nom digne, un nom d’homme.
Commenter  J’apprécie          00
Un soir, cachée dans l’obscurité d’un bois, perdue et sans attache, sans recherche, (avais-je même un corps?) j’ai entendu des voix qui s’éparpillaient au milieu des feuillages.
Commenter  J’apprécie          00
Un soir, cachée dans l’obscurité d’un bois, perdue et sans attache, sans recherche, (avais-je même un corps?) j’ai entendu des voix qui s’éparpillaient au milieu des feuillages. 
Elles m’ont sortie du demi-sommeil où ma vie somnolait, ces voix, et m’ont embarquée dans un mouvement qui me dépasse et dont j’ignore la cause. 
Ce que je vais te dire, maintenant, ce que j’ai vu alors, lorsque je suis sortie de ma nuit et que j’ai fait un pas à travers les branchages, lorsque les mots que j’avais perçus sont devenus des voix, c’est cela. 
Ne vous rongez pas, les hommes, ne soyez pas mortifiés comme vous l’êtes, à vous bouffer la barbe et à vous tordre les doigts ! La voilà morte, c’est vrai, mais il n’y a plus rien à faire, rien de rien. 
C’était une femme assise par terre, près d’un feu, qui parlait. 
Un homme à la barbe et aux yeux noirs, assis en face d’elle, a répondu : 
Nous, nous, on ne va pas crever ici comme des chiens, on a droit à la terre, et à un lit, à quelque chose de digne, on a le droit de ne pas crever comme ça ! 
Ses mots sortaient de sa bouche comme des crachats, ses yeux allaient furieusement du feu à une boîte en bois, dans laquelle était assis le corps d’une très vieille femme. 
Il a continué: Le feu je l’ai le feu, et pas seulement devant ma putain de tente, le feu je l’ai partout et il va falloir qu’il se passe quelque chose avant que je me transforme en torche vivante! 
Il s’est mis à taper la cendre avec sa chaussure. Les toutes petites braises se sont éteintes sous les coups de semelle, étouffées. 
Calme, calme, a dit un autre homme que je ne voyais pas, tu te ferais brûler que personne ne ferait attention, il faut déjà trouver l’endroit, là où il peut y avoir de l’émotion, où on va te regarder, sinon, à quoi ça sert. 
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (28) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3654 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}