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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nous sommes en Amérique dans les années 60. Les femmes de l'avenue Adler essaient de jouer le rôle de mères et d'épouses parfaites, jupes droites serrées à la taille, linge lavé repassé et repas prêt à l'heure pour leurs maris qui rentrent du boulot.
Certaines d'entre elles ont un flair incomparable pour renifler sur leurs hommes l'odeur d'une autre, c'est le cas de Malina qui ne supporte plus les écarts de son mari. Les jours de paye, une fois par semaine, il rentre plus tard, s'attardant avec des nouvelles venues, qui ne font pas partie de la communauté blanche et qui, contre quelques piécettes, les soulagent de quelques gouttelettes.
Peu d'esclandre quand une jeune fille noire est retrouvée morte, par contre c'est toute la communauté blanche qui se rassemble et se mobilise pour retrouver Elisabeth, jeune fille un peu attardée qui vit avec son père.
L'écriture de Lori Roy nous plonge dans une atmosphère pesante et étouffante, nous décrivant le quotidien des foyers américains bien-pensant de cette fin des années cinquante. On y ressent la tension montante entre les deux communautés : noire et blanche. Elle a le don de ne pas dévoiler la vérité de but en blanc mais progressivement comme un brouillard épais qui se lève tout doucement.
A la moitié du livre m'a note n'aurait été que de trois mais la seconde moitié est tellement intense que je l'ai remonté à cinq. Un super moment de lecture.
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J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce polar. L'auteur nous plonge avec brio dans l'atmosphère étouffante de ce mois de juin, dans le quotidien de ces épouses qui ne sont pas si parfaites et dont les secrets risquent d'être dévoilés.
Après la disparition mystérieuse d'une jeune fille simple d'esprit vivant seule avec son père, mais que tout le monde apprécie dans le quartier, la tension monte au fur et à mesure. Pendant que les maris mènent les recherches, le quotidien des épouses est totalement bouleversé. Que s'est-il réellement passé ? Ne serait-ce pas les personnes de couleur, installées récemment dans le quartier d'Adler Avenue, les responsables de cette disparition ? Chacun détient une part de vérité mais n'ose la dire de peur de ne pas respecter les conventions, d'être au coeur du scandale.
Plus qu'un polar, Lori Roy dresse également le portrait de la société des années 50 à Détroit.
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Nous sommes à Détroit, en 1958, dans un quartier blanc. Les usines commencent à fermer, et la menace du chômage pèse sur les familles. Autre menace : des noirs s'installent peu à peu dans le quartier.
Ici, les épouses se doivent d'être exemplaires. Dévouées à leurs époux, elles sont femmes au foyer, préparent les repas, lavent le linge, et sous la direction de Malina, s'occupent des ventes de charité de la paroisse. Tableau idyllique, s'il en est. Mais l'est-il vraiment ?
Mais Malina, si droite et si stricte, est-elle si heureuse que cela avec son époux, qu'elle soupçonne en plus d'infidélité ? Et que fait-elle avec un marteau près de son lieu de travail ? Julia tente de remonter la pente depuis la mort de son bébé, garde souvent ses nièces, Izzy et Arie, assez imprévisibles. Il y a aussi Grace, jeune femme adorable, aussi à l'aise avec les noirs qu'avec les blancs. Qu'est-il advenu d'Elisabeth, jeune fille handicapée mentale, qui a disparu devant chez elle ? Qui a tué la jeune femme noire, près de l'usine ?
Comme dans « Bent Road », son premier roman, Lori Roy explore la société américaine bien pensante des années 60. Ne rien dire, ne rien laisser paraître, telle est la façon de vivre de ce quartier. Deuxième roman, aussi excellent que le premier.
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Un de mes énormes coups de coeur de l'an dernier fut pour le premier roman de Lori Roy, Bent Road. J'y repensais l'autre jour – en préparant un billet sur mes auteurs préférés. C'est par hasard que j'ai trouvé son second roman en passant à la bibliothèque. Encore un livre hors programme, mais impossible pour moi de résister à Lori Roy ! Les bibliothécaires l'avaient mis sur leur présentoir, sans doute sachant que je ne pourrais résister ! Sur ce fait, je suis allée remettre une autre lecture dénichée auparavant car Lori Roy aura toujours ma priorité.
Detroit, 1958, à la fin du mois de juin. Dans le quartier ouvrier blanc d'Adler Avenue, l'atmosphère est pesante, l'air chargé de menaces. Les grandes usines où tous les hommes sont employés commencent à fermer et, plus inquiétant encore, des gens de couleur s'installent dans le quartier. Dans leurs maisons proprettes aux rideaux parfaitement tendus et aux pelouses bien entretenues, les femmes s'observent et se méfient. Les jours de paie, on a vu des femmes noires près de l'usine aguicher leurs maris en portant des tenues inappropriées. Des femmes de mauvaise vie.

Dans Adler Avenue, il y a Julia qui doit veiller sur ses nièces, les jumelles Arie et Izzy, son amie Grace, enceinte de huit mois et dont le poids du bébé commence à peser, et leur voisine Malina, toujours impeccable, qui donne le ton des discussions et orchestre d'une main de maître la vente de charité de la paroisse de St Alban's, et puis il y a Elisabeth, la jeune fille un peu attardée, qui vit avec son vieux père. Depuis la mort d'Ewa, la mère d'Elizabeth, Grace veille sur la famille. Elizabeth vient déjeuner tous les jours chez Grace.

Chaque soir, presqu'à heure fixe, les hommes rentrent crasseux de l'usine, et tous les jours, leur épouses les attendent bien sagement à la maison. Mais un après-midi, Elisabeth disparaît. Alors que les hommes quadrillent le quartier dans l'espoir de la retrouver, la tension monte. Julia et Grace sont les dernières à avoir vu Elisabeth. Y a-t-il un lien avec le meurtre d'une jeune femme noire dans l'entrepôt à côté de l'usine ? Pour les parfaites épouses d'Adler Avenue, le mal a bien pris ses racines dans leur petit paradis.

En lisant cette présentation, on pense immédiatement à Wisteria Lane – mais soyez prévenues : Lori Roy installe en un rien de temps une ambiance vertigineuse – en choisissant de dérouler son roman sur une courte durée (7 jours), la romancière américaine réussit le pari de plonger ce quartier résidentiel paisible en un lieu sombre et menaçant. La plongée est saisissante.

L'air devient lourd, le temps semble se figer dans ce quartier où chaque jour, les épouses préparent le retour à la maison de leur travail. Ici, on suit au doigt et à la baguette les ordres de Malina ou de Sara – et quand Elizabeth disparait, les femmes organisent rapidement le ravitaillement pour leurs époux dans le sous-sol de l'église. Ces femmes vivent sous la coupe de leur voisinage – leurs allées et venues sont épiées et elles vivent en permanence dans la crainte du « on-dit ».

Julia a vécu un drame personnel il y a trois ans – sa fille, encore nourrisson, est décédée subitement. Depuis son époux ne la touche plus, et la jeune femme tente malgré de garder la tête haute. Elle envie sa meilleure amie, la douce et généreuse Grace, enceinte de huit mois dont le mari est aux petits soins. Mais les deux femmes sont les dernières à avoir vu Elizabeth et lorsqu'elle celle-ci disparait, leurs vies bien tranquilles basculent. Julia accueille pour l'été ses nièces, des jumelles bien délurées qui comptent retrouver leur chat disparu, malgré leur interdiction de sortir de la maison lorsque leur oncle et tante s'absentent. Les jumelles vont multiplier les bêtises mais surtout assister à des évènements qu'elles n'auraient pas du voir.
ue dire de Grace, qui un soir, en sortant les poubelles, va être brutalement agressée ? Cette scène m'a terriblement marquée. Comme son silence qui s'en suit – et l'enquête des policiers. Et le personnage de Malina, une femme battue et dont les mensonges et le comportement vont peu à basculer dans la folie ? Que dire de son époux dont elle soupçonne sans cesse le comportement volage ou l'intérêt un peu trop porté sur les jumelles ?

Lori Roy a un don particulier, dont elle avait brillamment joué dans son précédent roman : instiller chez le lecteur une sorte de malaise – pourtant impossible de relâcher le livre. Même si peu à peu, tout s'écroule. Son autre talent est de pouvoir pénétrer chaque pensée des personnages et de traduire tous leurs sentiments dont les moins avouables.

On s'inquiète rapidement pour les jumelles, pour Grace dont le bébé lui pèse de plus en plus, comme si, malgré la protection utérine, sentait peu à peu le mal envahir les rues du quartier.

Lori Roy n'enjolive pas la réalité – la vie monotone, presque monacale de ses femmes, dépendantes de leurs époux, ou la crainte de l'arrivée des premiers habitants noirs dans leur quartier – d'ailleurs, ils envisagent rapidement de remonter plus au nord de la ville, au-delà de Eight Mile Road (devenue célèbre avec Eminem!). le racisme ordinaire, me direz-vous, mais n'allez pas croire que les femmes noires sont enjolivées par la romancière. Chaque personnage est travaillé au couteau, ciselé et leurs paroles sonnent comme des gifles !

Un coup de coeur pour ce roman. Dans son précédent roman, Lori Roy faisait peu à peu monter la tension, ici elle l'installe très rapidement et celle-ci ne vous quitte plus. J'ai eu l'impression de mettre la main dans un panier de serpents !

Un roman noir au suspense étouffant qui prouve une nouvelle tout le talent de la romancière. J'ignore où elle va chercher ses idées, mais qu'elle continue, moi je la suis les yeux fermés.
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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1958. le monde change,le quartier ouvrier blanc d'Adler Avenue voit arriver des gens de couleur et là commence le roman avec un mal qui prend racine au fil des pages. Qui du racisme ordinaire, de la peur des differences, de la mefiance va prendre le dessus, jusqu' ou ce havre de perfection va etre perturbé? Lori Roy suggere plus qu elle n ecrit, et c est là toute sa force et vous allez assister au desastre jusqu'au point final du roman. Un tres grand moment de lecture
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