Lorsque j'ai entendu parler de la sortie de ce livre qui fait dialoguer une franco-marocaine issue des quartiers populaires et le politologue Olivier Roy, je m'attendais à des échanges passionnants et rafraichissants. Je me suis donc empressé de l'acheter et de le lire. Malheureusement, ce fut bien plus qu'une déception.
Il s'agit d'un témoignage qui réduit la question de l'intégration républicaine à divers pratiques de l'islam. Au fur et à mesure de la lecture, j'ai alors senti chez la co-auteure comme une forme de culturalisme non assumé. Certains idées intéressantes (notamment sur l'éducation) sont noyées dans une méconnaissance de la politique de la ville et dans le détournement de certains concepts comme celui de "séparatisme social" étudié par l'économiste Eric Maurin dans son livre le Ghetto français, Seuil, 2004. La politique de la ville étant réduite à une politique favorisant le clientélisme dans ces mêmes quartiers. Outre les énormités sur cette politique là et les analyses aussi grossières qu'exotiques sur l'islam et les musulmans, l'excès de généralisation ne permet pas de convaincre le lecteur averti.
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Les jeunes ont mal à leur pays. Je ne serais pas objective si je ne disais pas que certains expriment une haine de la France. Mais, discutant avec beaucoup d'entre eux, je vois aussi que c'est une réaction de souffrance due à la rancoeur de ne pas être reconnu comme Français à part entière, une expression de désamour.
Ce livre illustre la tension constante entre la montée d’une nouvelle classe moyenne, musulmane et républicaine, et le repli communautaire des quartiers défavorisés.
Aujourd'hui, les citoyens ont besoin d'être reconnus dans une citoyenneté pleine. Ils ne veulent pas qu'on les enferme dans une communauté. Et c'est sur ce point que la République est attendue.