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EAN : 9782369811015
192 pages
Rue de Sèvres (28/08/2019)
3.41/5   47 notes
Résumé :
"Trouver un lopin de terre intouché, un petit paradis. » C’est le bel objectif du père d’Yvon Roy quand il embarque femme et enfants dans leur Canada natal. Finalement, c’est dans une maison qui « sent le malheur à plein nez » que la famille va emménager. Qu’importe. Autour de la maison : tout un territoire à découvrir ; « comme si l’Amazonie était débarquée derrière chez nous ». « C’est notre mission de l’explorer et d’y amener la civilisation », affirme son frère ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Voici la deuxième BD éditée chez Rue de Sèvres, par ce talentueux illustrateur canadien qu'est Yvon Roy.
On lui doit notamment le splendide ouvrage sur l'autisme "les petites victoires" mais aussi l'adaptation en bande dessinée (en collaboration avec Jean-Blaise Djian) du célèbre roman "Agaguk" de Yves Thériault.
Ce nouveau récit se veut aussi autobiographique.

Le scénario de "Graines de bandits" :

Voilà un extrait de vie, d'une jeunesse qui n'est certainement pas des plus envieuses au coeur d'une Amérique profonde.
Yvon Roy a le chic pour nous présenter cette histoire de manière simple, légère, presque innocente, à travers les yeux de ces deux frères, mais qui cache de dures réalités d'adultes qui les dépassent.
Ainsi les deux enfants constatent, bien malgré eux, une dégradation dans la relation de leur parents. Et ils ne peuvent que subir.
Leur mère, étant allée de désillusions en désillusions, supporte difficilement sa condition et devient violente.
Leur père, de son côté, ne semble pas aller dans la bonne direction pour apaiser sa moitié.
Bien au contraire, sous prétexte d'intégration et probablement aussi pour fuir ses échecs successifs, il s'oriente vers une radicalisation religieuse.
Bref comment vivre son bel âge dans de telles conditions ? Et bien en s'échappant quotidiennement et en s'éloignant le plus possible du foyer familial...
Et ces évasions se feront évidemment avec toute l'insouciance et la créativité juvénile, quitte à multiplier les bêtises...
Ce scénario est superbement construit, bien cadencé et rythmé, et ne se veut en aucun cas moralisateur.
C'est une époque décrite presque basiquement avec les souvenirs qui ont marqué l'auteur.
Aucun parti n'est pris en regard de la responsabilité de la mère ou du père... Juste des faits.
Yvon Roy laisse élégamment le soin au lecteur de se faire sa propre opinion.
Du bel art !

Le dessin de "Graines de bandits":

Le dessin de cet opus est dans la droite lignée de ce que l'artiste a déjà réalisé avec "les petites victoires".
C'est à dire un trait très élégant, souple et régulier.
L'ensemble est stylisé, épuré et propre.
Malgré cela les arrière-plans sont d'une grande efficacité. Ils sont travaillés au juste nécessaire pour bien poser l'ambiance.
Le choix des nuances de gris pour la colorisation s'imposait de facto pour évoquer du vécu et des souvenirs.
Cependant le travail des ombres et lumières, les dégradés et les aplats, est incroyablement bien réfléchi et maîtrisé pour donner cette sensation presque palpable de liberté, d'insouciance et de fraicheur de la nature environnante comme si nous le vivions à l'instant présent.
Le découpage est bien varié, alternant tantôt sept vignettes et à d'autres moments seulement trois, avec des cases de tailles et formes différentes mais superbement agencées pour maintenir une impression d'espace.
Les différents plans se succèdent merveilleusement bien et permettent de focaliser sur l'essentiel.
Les effets et artifices graphiques sont discrets et efficients.
Du bel art encore et toujours !
Ce récit est fort poignant et sensible bien que je sois resté sur ma fin.... J'en espérais encore... Vivre une autre jeunesse....

C'est bien, c'est vivant, c'est beau et ça ne laisse surtout pas indifférent.
Bravo !

Ciao,
Yann
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Canada 1974. Un nouveau départ pour un couple et ses deux garçons. Une nouvelle région, une nouvelle maison pour une nouvelle vie.

Une réalité, plus dure que le rêve, va doucement déstabiliser la famille et la rendre dysfonctionnelle. le père trouve espoir dans une église et un groupe religieux traditionnaliste.

La mère, qui aurait pu devenir pianiste, traine le spleen d'une vie ratée et maltraite ses enfants. « On ne peut pas aimer quand on est malheureux. » explique une petite camarade à Yvon.

La famille s'enferme. le père l'affirme, l'école corrompt l'esprit des enfants, alors les préadolescents étudient à la maison, suscitant la curiosité des jeunes du village voisin.

Heureusement pour Yvon et son frère, à cet âge la force de vie est là, c'est elle qui va pousser les garçons dehors pour découvrir le monde et les autres. Yvon est prêt pour l'aventure.

Roman graphique d'apprentissage, récit tendre et violent d'entrée en adolescence et de découverte de la liberté, Yvon Roy, qui nous avait profondément séduit avec sa BD précédentes, les petites victoires, trouve décidemment dans la veine autobiographique une belle source d'inspiration.

Son histoire, poignante mais jamais larmoyante, devient gentiment universelle.

Un bémol toutefois : le dessin un peu froid et statique laisse un peu le lecteur au dehors, et empêche d'être totalement bouleversé par la destinée 100 % autobiographique d'Yvon Roy.
Impossible de ne pas faire le rapprochement avec “L'arabe du futur” de Riad Satouf,qui est depuis quelques années le mètre étalon de l'autofiction graphique et forcément la comparaison ne plaide pas forcément en faveur de Roy, malgré les indéniables qualités de son oeuvre ..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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D'un côté il y a les parents qui se déchirent. de l'autre, deux frères qui s'y échappent en se construisant un monde imaginaire. C'est frais et touchant. Biographique ?
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Cette Bd autobiographique qui raconte l'histoire de deux frères est l'une de ces BD dont je ne comprend pas trop la finalité. J'ignore où l'auteur a bien voulu nous amener, car la fin ne me semble pas seulement ouverte, mais aussi incomplète. La Bd est en noir et blanc, le dessin est simple, mais agréable. Elle me fait l'effet d'une tranche de vie pure et simple.
Nous suivons deux jeunes garçons, dont les parents pensaient trouver un coin de paradis en faisant bâtir leur maison en campagne. le rêve prend une tournure amère quand les parents réalisent que leur maison n'est pas prête et qu'ils devront vivre dans une maison à moitié terminé en attendant. Progressivement, la mère devient dépressive et même violente, particulièrement prompte à frapper l'un de ses fils. le père entre dans une secte, peut-être pour échapper à ses soucis. Les deux garçons ne sont plus scolarisé, passent le plus clair de leur temps dehors à monter un fort, bidouiller et se perdent dans leur imaginaire d'enfant. Combiné au fait d'être dans une secte et de commettre de petits larcins, ils deviennent des parias. Deux petites brutes. Quelque péripéties viennent ponctuer le tout, notament l'arrivé d'une jeune fille au verbe cinglant et d'un jeune garçon qui tente de s'en faire des amis. On comprend que la famille est dans "une mauvaise passe", mais on ignore si les choses seront appeler à changer pour elle. C'est une fin ouverte très soudaine.
On se laisse facilement mener par l'histoire, mais au final, j'ai eu l'impression qu'il manquait une partie, ce qui laisse une impression de vide. Je terminerai avec cette impression que de l'histoire, on peut en tirer ceci: "Il est facile de juger les gens qui ne mènent pas, disons, une "vie vertueuse", mais face aux difficultés, on peut se perdre soi-même et en arriver faire du mal autours de soi. C'est facile de juger les gens, mais c'est parce qu'on ne voit pas souvent la souffrance qui les ont peut-être poussé à faire de mauvais choix". Ça n'excuse en rien la violence et le désintérêt des parents envers leurs enfants, mais ça illustre ce qu'un manque de support social peut entrainer.
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J'ai été très touché par ce récit pourtant dur mais emprunt d'une grande sensibilité. Je n'ai pas pu m'empêcher d'être émue par ces deux jeunes adolescents. L'auteur a su insuffler une dose d'humour dans ce sujet difficile. J'ai beaucoup apprécié le fait que l'auteur ne laisse transparaitre aucun jugement sur la mère.
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critiques presse (4)
Sceneario
30 septembre 2019
Plusieurs niveaux de lecture, donc, avec des personnages sans charme apparent, voir même parfois plutôt agaçants, mais qui gagnent progressivement en texture, en volume ! D'autant que tout passe par le traitement des deux garçons, par leur vision du monde qui les entoure, de leur camarade, des adultes qui se laissent glisser inexorablement vers le néant !
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
23 septembre 2019
L’auteur parvient à porter un regard sans complaisance sur le contexte de cette enfance bien cabossée. [...] L’issue pour ces deux gamins consistera donc à privilégier l’imagination, une certaine innocence, la créativité… Autant de moyens d’échapper à la violence du monde réel et renouer avec l’humanité.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
13 septembre 2019
La puissance du récit, simple mais poignant par moments, surprenant et bien écrit, transcende la fadeur d’un dessin un peu lisse, quoique globalement équilibré et sans accroc.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
03 septembre 2019
Il n'est pas toujours facile de grandir dans un milieu où les repères s'éparpillent aux quatre vents de l'incompréhension. Une tranche de vie intéressante à lire, mais qui ne laissera pas de marque prégnante.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"Tu vois ce territoire, frérot? - C'est grand... - Notre mission sera d'y apporter la civilisation."
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A la maison, rien ne s'arrange, il n'y a plus de bonheur nulle part. Pas même dans les petits recoins. C'est comme si l'air était empoisonné. A la télé, on parle souvent de divorce. Mon père dit que le divorce mène en enfer... En attendant, l'enfer, c'est ici...
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- C'est pas normal...
- C'est quoi, normal ?
- Normal, c'est comme les gens qui s'aiment, comme les gens qui ne se frappent pas...
- Ma mère et moi, on ne s'aime plus beaucoup. Je ne fais rien comme il faut.
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Pour éviter de casser, mon frère et moi, on a appris à plier, comme le roseau de la fable. Pour les mots, par contre ... On n'a pas encore trouvé comment esquiver.
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On ne peut pas aimer quand on est malheureux
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