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EAN : 9782764627181
118 pages
Boréal (12/05/2022)
3.53/5   18 notes
Résumé :
Simon Roy a amorcé l’écriture de ce livre précisément le 22 février 2022, soit un an pile après avoir reçu un diagnostic de cancer au cerveau incurable qui attaque agressivement la partie de sa tête dédiée au langage. Il fait néanmoins encore une fois le pari de l’écriture, pour se prouver qu’il est toujours vivant, et peut-être aussi un peu pour mettre la mort à l’écart.
Passant de l’univers macabre de Stanley Kubrick (The Shining) à celui alarmiste d’Orson ... >Voir plus
Que lire après Ma fin du mondeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Vois-tu, cher lecteur, j'amorce l'écriture de cet ouvrage précisément le 22 février 2022, soit un an pile après ce qui a bouleversé ma vie, une révolution de trois cent soixante-cinq jours depuis qu'un cataclysme est venu jeter hors de son orbite mon cerveau désormais déboussolé. le 22 février 2021, on m'a diagnostiqué un gliome de stade 4. Un cancer au cerveau incurable qui attaque agressivement la partie de mon cerveau dédiée au langage. »

Ce n'est certainement pas fortuit que Simon Roy ait choisi le registre de la peur, avec Orson Welles et sa célèbre adaptation radiophonique du roman La Guerre des mondes de H. G. Wells, comme thème principal de ce qui a toute l'apparence de sa dernière oeuvre. Comme dans Ma vie rouge Kubrick, que j'avais adoré, il mélange la fiction et la réalité (subjective, on s'entend) et c'est tellement intéressant que par moments, on oublie ce qui lui arrive... J'ai souri, j'ai pleuré, particulièrement à la fin, touchée par son approche courageuse face à la mort qu'il regarde en face. J'en ressors avec l'envie et de lire le roman de Wells, et d'aller en écouter l'adaptation radiophonique de Welles, dont Simon Roy fait la petite histoire. Et de profiter de la vie…
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Simon Roy, l'auteur, dans la quarantaine, est en fin de vie. Il est atteint d'un cancer du cerveau stade 4, donc incurable. Dans un cours texte de 136 pages, il entreprend ce qui n'est pas exactement une chronique d'une mort annoncée, mais la narration du parcours qui l'a conduit de la stupeur de l'annonce du diagnostic à la mise en route de ce livre Ma fin du monde.
Parler de la mort n'est pas facile. Parler de sa propre mort est encore plus difficile C'est LE sujet lourd, grave et angoissant entre tous. Mais la très grande qualité du livre est que l'auteur nous prend gentiment par la main pour nous amener à apprivoiser le monstre. Sans pathos et sans entrer dans les détails du quotidien, il nous aide à détricoter les mailles de la peur en faisant référence à deux experts magistraux en la matière : Orson Welles et Stephan King.
Stephen King dans Mémoires d'un métier analyse et énumère les diverses formes de peur , allant de la plus anodine à la plus profonde, de la plus légère tel le soubresaut à la plus intense, la terreur. Ce faisant, il nous donne des mots pour nommer et comprendre.
Orson Welles, quant à lui, restera dans l'Histoire pour la panique générale qu'avait suscité la radiodiffusion, la veille de l'Halloween, de son roman La guerre des mondes, les auditeurs ayant réellement cru que les martiens avaient débarqués. Nous touchons ici au pouvoir de l'imagination qui peut nous faire basculer très facilement du réel à la fiction et qui peut aussi nous aider ou nous nuire.
Simon Roy confronte aussi certaines croyances entretenues face à la mort à ce que propose la science, l'une d'elle étant la croyance en une vie après la mort. Il finit par endosser le pari de Pascal, oui, oui Blaise Pascal, celui-là qui, déjà au 17e siècle, disait que « pas plus que quiconque je ne peux affirmer qu'il y a un paradis de l'autre côté de la vie » mais qui fait le choix de croire et qui conclut que s'il y a quelque chose après la mort, et bien ou il aura gagné son ciel ou , si ce n'est pas le cas, il aura tout de même bénéficié d'une bonne vie et de plus de sérénité au moment de mourir. Réflexion qui ne peut qu'alimenter la nôtre.
La lecture de ce petit livre est un baume pour l'âme qui peut apporter un peu de douceur, de légèreté et de réconfort à ceux, proches ou malades qui font face à une échéance pas trop lointaine. J'en ai particulièrement aimé le ton simple, serein teinté d'humour et vibrant d'humanité.
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Au lendemain de ma lecture de Ma vie rouge Kubrick, je me suis lancé dans ma fin du monde. Même si j'ai moins aimé ce second titre que le premier, il va sans dire que l'auteur a un style bien particulier, à cheval entre différents genres littéraires, qui me plait beaucoup. Cette singularité rend cet OVNI littéraire fort intéressant.

L'auteur y traite de son cancer incurable, des forces surnaturelles et se penche sur la question de la vie après la mort en faisant des liens avec Stephen King et Orson Welles, entre autres.

Même s'il a été écrit dans l'urgence en seulement 10 jours par un auteur dont la zone du langage du cerveau a été atteint 3 fois par la maladie dans les derniers mois, c'est un livre très abouti qui m'a fait passer un bon moment.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Me voilà donc un an après le diagnostic fatal. Toujours debout, fragile et chancelant, mais mordant dans la vie au point de me décider à commencer un nouveau livre dans mon genre hybride, pour me prouver que je suis toujours vivant et peut-être un peu pour mettre la mort à l’écart, dans l’espoir aussi que ma détermination à durer déjouera les pronostics négatifs car, comme l’écrit Yvon Rivard dans Le Dernier chalet, « on ne peut écrire en se disant que le livre qu’on écrit est le dernier (…) car on ne peut écrire qu’en faisant inconsciemment le pari qu’écrire retardera et même repoussera indéfiniment la mort, que l’écriture, comme la prière, est une sorte de rétrécissement, semblable à la mort, qui conduit non pas à une autre vie, mais à l’élargissement de celle-ci. Faire passer la vie par le goulot de l’écriture, encore plus étroit que celui du souvenir, en espérant qu’elle ne s’y étranglera pas, c’est comme s’engager dans un de ces cours d’eau à peine plus larges qu’un canot par lesquels les lacs communiquent entre eux. Si on veut apprendre à mourir sans peur et sans trop de violence, à passer silencieusement d’un lac à l’autre, qu’on soit poète ou romancier, croyant ou athée, ne jamais penser qu’un livre ou qu’un jour puisse être le dernier (…) »
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Et je prends conscience, d’une manière si aiguë que c’en est douloureux, que les souvenirs agréables peuvent être plus nocifs que les mauvais, surtout quand tout ce qu’ils charrient n’est qu’un vent de nostalgie venant gonfler les voiles du regret.
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- Y a deux devoirs à faire par jour. Le premier, c’est de dire à l’un de ses parents en allant se coucher pour la nuit une chose, une seule chose qu’il aura apprise au cours de sa journée. Quelque chose qu’il savait pas la veille. 
- C’est simple, avant de s’endormir, après avoir écouté l’histoire du Grand Voyage de monsieur Caca, ou peut-être avant, vous choisirez vous-mêmes, y doit vous dire, à vous ou à votre femme, les trois choses qu’il aura préférées de sa journée. 115-116.
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Dans une entrevue, Stephen King se disait fier d’une lettre qu’il avait reçu d’une lectrice qui racontait s’être évanouie dans un salon de coiffure en lisant Misery. Il disait que l’apothéose serait d’apprendre qu’un lecteur était mort d’une crise cardiaque sous l’effet d’une de ses histoires. « Je me dirais : « c’est vraiment malheureux », et je serais sincère, mais une partie de moi-même penserait « bon Dieu, ça a vraiment marché ! »
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guère plus que les gens que j’ai croisés ce matin, on ne sait pas ce qui nous attend
écrire
le temps file
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Vidéo de Simon Roy (II)
Spec­ta­cle hom­mage à des voix lit­téraires québé­cois­es mar­quantes qui nous ont quit­tés depuis peu, Marie-Claire Blais, François Blais, Serge Bouchard et Simon Roy. La comé­di­enne Émi­lie Bibeau lira des extraits des regretté·e·s auteur·trice·s et les écrivain·e·s Kevin Lam­bert, Hélène Bugh­in et Ayavi Lake ren­dront compte de la fil­i­a­tion que leurs pro­pres écrits entre­ti­en­nent avec les oeu­vres des disparu·e·s.
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