L'auteur examine le cas de son pays l'Inde. La répression politique du début 2020 a été suivi du plus grand confinement planétaire. Il révèle un système social des plus inégalitaires. Beaucoup d'ouvriers, domestiques sont mis au chômage, rejetés de leur logement en ville et contraints de migrer dans leur famille à la campagne. Les très longues marches, la répression policière, la fermeture des frontières entre états les laissent dans le dénuement le plus total. Pour eux le virus est moins important que la misère, la faim, la violence politique, le chômage.
Commenter  J’apprécie         51
Le virus a frappé le plus durement – jusqu’ici, du moins – les nations les plus riches et les plus puissantes, forçant le moteur du capitalisme à un arrêt brutal. Temporaire, peut-être, mais assez long pour que nous puissions soumettre les composants du système à l’examen et en dresser une évaluation avant de décider si nous voulons contribuer à sa réparation ou en chercher un meilleur.
(...)
La tragédie est là, au présent, épique. Elle se déroule sous nos yeux dans sa réalité. Mais elle n’est pas nouvelle. C’est le déraillement d’un train qui roule en vacillant sur les rails depuis des années.
(...)
Le coronavirus a mis les puissants à genoux et le monde à l’arrêt comme rien d’autre n’aurait su le faire. Nos pensées se précipitent encore dans un va-et-vient, rêvant d’un retour à la normale, tentant de raccorder le futur au passé, de les recoudre ensemble, refusant d’admettre la rupture. Or la rupture existe bel et bien. Et au milieu de ce terrible désespoir, elle nous offre une chance de repenser la machine à achever le monde que nous avons construite pour nous-mêmes.
8 février 2013 :
- "Indigo", Catherine Cusset, Gallimard -
Un festival culturel rassemble pendant huit jours en Inde quatre Français, deux hommes et deux femmes, qui ne se connaissent pas. Une surprise attend chacun d'eux et les confronte avec leur passé. Cette semaine bouleverse leur vie. de Delhi à Kovalam, dans le Sud, ils voyagent dans une Inde sur le qui-vive où, juste un an après les attentats de Bombay, se fait partout sentir la menace terroriste. Une Inde où leur jeune accompagnateur indien déclare ouvertement sa haine des États-Unis. Une Inde où n'ont pas cours la légèreté et la raison françaises, où la chaleur exacerbe les sentiments, où le ciel avant l'orage est couleur indigo. Tout en enchaînant les événements selon une mécanique narrative précise et efficace, ce nouveau roman de Catherine Cusset nous fait découvrir une humanité complexe, tourmentée, captivante.
- "Le Dieu des petits riens", Arundhati Roy, Gallimard -
Rahel et Estha Kochamma, des jumeaux de huit ans, vivent en Inde, entourés de leur grand-mère, Mammachi, qui fabrique des confitures trop sucrées, de l'oncle Chacko, un coureur de jupons invétéré, esprit romantique converti au marxisme pour les besoins de son portefeuille, de la grand-tante Baby Kochamma, qui nourrit un amour mystique pour un prêtre irlandais, et de leur mère Ammu, abandonnée par son mari, qui aime secrètement Velutha, un Intouchable. Un drame va ébranler leur existence et les séparer. Comment réagir quand, à huit ans, on vous somme de savoir «qui aimer, comment et jusqu'où» ? Comment survivre quand, après un événement affreux dont on a été témoin, on vous demande de trahir la vérité pour l'amour d'une mère ?
+ Lire la suite