Il n'est pas certain que les richesses ruissellent. Moins que certain d'ailleurs.
Mais il est un fait qui ruisselle parfaitement et qui rend heureux, c'est le bonheur des autres, c'est la fierté des autres, c'est la complétude qu'il y a à voir ses ami.e.s reconnu.e.s. A les voir porter cette profession d'avocat au plus haut niveau de ses exigences.
Elle nous ont fait un beau livre témoignage. Elles, ce sont
Anne Lise Carlo et
Fabienne Roy Nansion. Il s'appelle « Droit au Coeur ». Il est publié chez Robert Lafon et pourrait s'appeler « Dignité ».
Ce n'est pas seulement le témoignage d'un avocat sur du déjà vu, du déjà entendu. Ce n'est pas qu'une ultime resucée de l'affaire Kabou ou de l'affaire d'Outreau.
Ce n'est pas plus un livre à la gloire d'un avocat. Encore un diriez vous qui ne se sent plus pisser, comme on dit ici.
C'est tout à fait nouveau.
Au-delà de l'histoire de la petite fille de réfugiés hongrois, descendants de tziganes, rescapés des camps nazis, qui sillonne les rues des cités minières sur la selle du vélo de sa grand-mère, et qui devient avocat comme elle entre en religion, c'est aussi l'histoire des hommes et des femmes des cités oubliées.
Des portraits tout en finesse de gens tout en dignité.
C'est Marine, la petite Mychèle, ou la dame aux clowns.
C'est Jérôme, le marin pêcheur aux yeux bleu comme la mer.
C'est l'histoire de ces femmes qui sont façonnées par leur milieu, qui ont appris à se battre, à se débrouiller seules car dans l'histoire boulonnaise, il en est ainsi : l'homme qui part à la mer, il part et ne revient pas toujours.
Ce sont des femmes qui traversent l'histoire du pays avec des hommes qui finalement sont souvent absents quand ils ne sont pas violents.
C'est finalement une histoire de femmes.