AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Litteraflure


Un biopic sans épic. Corinne Royer, surfant sur l'onde de la féminisation (enfin !) de la société que les décisions récentes de l'Académie Française illustrent si bien, veut réhabiliter celles qui ont fait l'histoire et que leurs collègues masculins ont privé de reconnaissance. L'ambassadrice de cette spoliation est Marthe Gautier, la découvreuse de la trisomie 21. Elle a isolé le gène en plus, avec la gloire en moins. La trajectoire de cette femme est singulière, on la suit avec plaisir mais, malheureusement, l'auteure choisit de croiser son destin avec celui d'une jeune chercheuse dont l'histoire familiale a tout pour émouvoir. Outre son manque de crédibilité (des coïncidences et des péripéties invraisemblables pour forcer les symboles), cette histoire familiale apporte plus de confusion que d'intérêt au récit, même si, à partir de la page 137, les deux femmes se rencontrent et poursuivent une quête commune. Il manque du souffle à ce roman, et surtout, une cohérence, car les deux histoires s'entrechoquent. D'ailleurs, à la fin du livre, l'auteur nous accable de documents officiels sur cette controverse, comme pour s'excuser de nous avoir distraits avec un drame familial. C'est dommage parce que le style de Corinne Royer est élégant, précis (parfois trop précieux ; ex : une même passion pour la forêt devient une « accointance boisée »), et que son sujet méritait un traitement plus ambitieux. La plume de Royer s'envole (lyrisme de certains passages) ou s'égare dans des explications laborieuses. Pour moi, « Ce qui nous revient » (très beau titre à double sens) pouvait même s'appeler « Ce qui nous manque ». Pour finir sur une note positive, à souligner les magnifiques lettres que les protagonistes du roman s'adressent. Une splendeur.
Commenter  J’apprécie          280



Ont apprécié cette critique (23)voir plus




{* *}